Stress scolaire : la France maltraite ses enfants

Alors que les adultes défilent pour leurs retraites, leurs enfants eux devront mathématiquement cotiser plus longtemps, gagner moins, vivre plus vieux avec moins de ressources. Il s’agit d’un vrai clivage générationnel. Clivage d’autant plus intolérable que notre système scolaire les stresse et leur gâche leurs meilleures années. Malheureux toute la vie ? Cela devrait avoir des répercussions sur leur santé.

Les 35 heures ? Ils ne connaissent pas. Les heures sup ? Ils en font sans arrêt. Les week-ends préservés : ce n’est pas pour eux. Le stress, la boule au ventre, les appréciations négatives, la dévalorisation constante, la fatalité des résultats, la peur d’être catalogués… Quelle entreprise traiterait ainsi ses collaborateurs en France aujourd’hui ?

Ajouter de la gaîté aux années

C’est pourtant ce que nous laissons faire à nos enfants embarqués dans un système scolaire extrêmement stressant. Le Parisien rappelle que « selon un classement de l’OCDE, la France se situe au 22e rang (sur 25) en termes de qualité de vie en classe. Et en matière de stress scolaire, nos petits écoliers, qui appréhendent sacrément l’échec, sont vice-champions du monde, juste derrière leurs camarades japonais ! ».

Pourtant, nous faisons tout ce qu’il faut pour leur santé. Nous leur expliquons que le tabac est mauvais, que les drogues sont de terribles pièges, tout comme l’alcool, qu’il faut manger des fruits et légumes, faire du sport, dormir plus longtemps, passer moins de temps devant les écrans, mettre des préservatifs, se vacciner contre le papilloma virus, etc. Bref nous faisons tout pour qu’ils soient en bonne forme. Nous appliquons la logique de la prévention : ajouter de la vie aux années.

Mais n’oublions-nous pas l’essentiel, à savoir que pour aimer la perspective de vivre plus longtemps, d’être en meilleure forme toute sa vie, il faut aimer vivre son quotidien et apprécier son présent. Et sur ce plan-là, nous faisons tout ce qu’il faut pour les abrutir et les stresser dans un système scolaire très éprouvant, dont aucun adulte ne supporterait la dureté aujourd’hui. Autrement dit, il est devenu moins important de rajouter de la vie aux années que de rajouter de la gaîté aux années.

À défaut de pouvoir rassurer sur l’avenir – réchauffement de la planète, crise économique mondiale, chômage des jeunes, risque nucléaire, terrorisme, etc. – Ne faudrait-il pas au moins faire en sorte de rendre le présent plus beau ?

Sur le plan de leur santé, les jeunes subissent les conséquences du stress scolaire et sont victimes de dépression, de désocialisation, et de multiples symptômes du mal-être chronique. Mais le pire sur le plan de la santé est de subir son sort sans avoir le moindre pouvoir de l’influencer. C’est tout le danger de l’impuissance, dont il a été démontré qu’elle favorisait de nombreuses maladies dont les cancers.

Noter les professeurs

D’où cette idée de redonner un peu de pouvoir aux élèves. Comment ? En leur permettant tout simplement de noter leurs professeurs sur plusieurs paramètres. Cela se fait dans de nombreux pays, dont les États-Unis, et cela donne d’excellents résultats. Les professeurs sont beaucoup plus à l’écoute de leurs élèves, les appréciations deviennent plus positives. Du coup, l’image de soi des élèves remonte et au final tout le monde y gagne. Les professeurs comprennent mieux comment progresser dans leur enseignement, et les élèves sont plus motivés.

Cela existe déjà en France dans les grandes écoles comme HEC et c’est efficace. En cette période de réforme, en voici une plutôt simple, qui aurait l’avantage de redonner du sens à la vie scolaire et participerait activement à la santé de tous, tant des élèves que des enseignants, des parents…

Source : Le Parisien 23 septembre 2010 et Classement de l’OCDE sur les systèmes scolaires.

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