Stress et conflits sont mortels, surtout pour les hommes !

Les situations de stress ou de conflits avec sa famille ou au travail font beaucoup de dégâts, tout le monde le sait, au moins intuitivement.Mais selon cette étude danoise, ces situations pourraient augmenter de manière considérable le taux de mortalité de ceux qui en sont victimes, surtout chez les hommes. Un phénomène intéressant à comprendre pour relativiser, chercher des solutions et apprendre à s’ouvrir à d’autres pour soulager son fardeau ?
© Istock

Les situations de stress, les conflits prolongés nous font du mal, notamment parce qu’ils nous rendent psychiquement fragiles et nous exposent à des maladies comme l’anxiété généralisée ou la dépression.

Mais dans cette étude danoise, les conclusions sont encore plus pessimistes, dans la mesure où la mortalité de ceux qui en sont victimes est augmentée. Pour arriver à de tels résultats, la chercheure Rikke Lund a analysé une base de 9875 personnes, hommes et femmes âgés de 36 à 52 ans, qui avaient été suivis dans une étude de cohorte depuis l’an 2000. Dans le cadre de cette cohorte, il leur était demandé quels étaient la nature des difficultés qu’ils pouvaient rencontrer au travail (ou au chômage) et les autres conflits et pressions, notamment familiaux ou de voisinage, qu’ils pouvaient subir.

Un stress aux conséquences vitales

Elle a en parallèle analysé la base des causes de décès du pays jusqu’en décembre 2011, ce qui lui a permis de faire le parallèle entre les problèmes psychosociaux vécus par ces personnes et leur éventuel décès. Autrement dit, elle a émis l’hypothèse que ces conflits pouvaient avoir un impact non seulement sur notre santé, mais aussi sur notre vie. Les résultats lui donnent malheureusement raison.

Le constat a ainsi pu être fait que les préoccupations prolongées, correspondant à des revendications familiales, mais aussi à des inquiétudes à propos de son conjoint ou de ses enfants, augmentaient de 50 % le risque de mortalité, ce qui est considérable. Cette augmentation doublait de manière significative chez les hommes qui semblent plus fragiles sur ce plan.

L’autre grand constat de cette étude est que les conflits génèrent un niveau de stress beaucoup plus élevé, que ce soit avec le conjoint, les voisins, ou au travail. Le risque de mortalité est alors multiplié par un facteur de 2 à 3 ce qui est absolument considérable. Là encore, les hommes sont plus touchés.

Des hommes très vulnérables

« Les hommes sont plus vulnérables sur ce plan, note le Pr Lund, sans que l'étude ne nous fournisse d'explications. L'une des hypothèses est qu’ils tendent à avoir des réseaux sociaux plus réduits souvent focalisés sur leur partenaire, alors que les femmes développent des liens plus vastes et plus diversifiés ». Aussi, tout conflit ou toute préoccupation d’ordre familial aura des répercussions plus fortes chez eux car c’est toute leur cellule privée qui est mise en cause, et ils se retrouvent sans personne à qui parler de leurs problèmes.

La conclusion à retenir est que les conflits sociaux ou de voisinage sont d’autant plus lourds à supporter que la cellule familiale est elle-même source de pressions ou de soucis. Ceci concerne surtout les hommes qui ont moins de relations avec autrui que leurs femmes. D’une manière générale, on perçoit avec cette étude une différence majeure entre les sexes qui pourrait contribuer à expliquer la différence de longévité entre les hommes et les femmes. Après tout, la vie nous apporte régulièrement son lot de soucis ou de conflits, mais ceux-ci ont beaucoup plus d’impacts chez les mâles de notre espèce.

Source : Lund, R. et al. Stressful social relations and mortality: a prospective cohort study. J Epidemiol Community Health doi:10.1136/jech-2013-203675.

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