Rester assise plus de 6 heures par jour augmenterait le risque de développer des fibromes utérins

La sédentarité, à long terme, serait néfaste pour la santé. C’est ce qu’avaient démontré des chercheurs français en 2022, dans une étude publiée dans la revue European Journal of Public Health. Selon les conclusions qu’ils avaient obtenues, de nombreuses personnes chaque année décèderaient prématurément du fait de leur sédentarité. « En France, 51 193 décès prématurés par an semblent liés à un temps de sédentarité quotidien prolongé. Chaque année, une sédentarité prolongée coûte 494 millions d'euros à l'assurance maladie nationale. » Pour rappel, la sédentarité est définie par Santé publique France comme le temps passé assis ou allongé dans la journée, hors temps de sommeil, à ne pas confondre avec l’inactivité physique.
Le Centre de connaissance belge sur le bien-être au travail l’affirme sur son site Internet, la position assise entraîne de nombreuses conséquences délétères sur la santé : « La position assise prolongée entraîne non seulement des troubles musculo-squelettiques, mais également des problèmes de santé, tels que le diabète de type 2, des maladies cardiovasculaires, certains cancers et, dans certains cas, une mort prématurée. »
Position assise prolongée : des risques pour la santé gynécologique
Venant renforcer ces déclarations, une nouvelle étude publiée récemment dans la revue BMJ a révélé que les femmes restant position assise plus de 6 heures par jour seraient plus à risque de développer des fibromes utérins.
Pour parvenir à ces conclusions, 6 623 femmes non ménopausées âgées de 30 à 55 ans ont été recrutées. Des informations générales sur la santé de ces dernières leur ont été demandées : antécédents menstruels/reproductifs, nombre d'enfants et âge à la première naissance, utilisation de contraceptifs, loisirs sédentaires, activité physique, régime alimentaire, taille et poids. Ensuite, les participantes ont été divisés en quatre groupes de loisirs sédentaires (tricot, télévision, jeux de société…) : moins de 2 heures/jour ; 2 à 3,99 heures/jour ; 4 à 5,99 heures/jour ; et 6 heures ou plus/jour. Environ 6 femmes sur 10 (61 %) consacraient 2 à 3,99 heures/jour de loisirs sédentaires.
« Au total, 562 (8,5 %) femmes présentaient des fibromes utérins, dont la prévalence augmentait avec l'âge. Les taux étaient les plus élevés (2,5 fois plus élevés) chez les personnes âgées de 50 ans et plus », précise le communiqué. « Plus le temps libre est sédentaire, plus le risque de fibromes utérins semble être grand. Et après avoir pris en compte les facteurs potentiellement influents, un temps de loisir sédentaire de 6 heures ou plus par jour était associé à un risque deux fois supérieur à celui des femmes qui en consacraient moins de 2. »
Une étude observationnelle dont les conclusions sont à confirmer
S’agissant d’une étude observationnelle, les chercheurs restent prudents quant aux conclusions qu’ils ont obtenues : « Il s’agit d’une étude observationnelle et, en tant que telle, ne peut pas établir de facteurs causals. Et l'étude s'est appuyée sur une évaluation subjective de nombreux facteurs. Mais une explication possible des associations observées pourrait être que le comportement sédentaire est lié à l'obésité, qui est un facteur de risque de fibromes utérins. Le comportement sédentaire et l’obésité augmentent les niveaux d’œstrogènes dans le corps. »
Fibromes utérins : qu’est-ce que c’est ?
Rester assise plus de 6 heures par jour augmenterait le risque de développer des fibromes utérins, mais qu’est ce que c’est et est-ce grave ? Le Dr Qiong Meng de l'École de santé publique de l'université, impliqué dans l’étude, l’a expliqué dans le même communiqué : « Les fibromes utérins sont les tumeurs bénignes les plus courantes chez les femmes en âge de procréer, leur prévalence variant de 4,5 à 69 %. Ces excroissances peuvent ne produire aucun symptôme, mais elles peuvent également être associées à des saignements anormaux, des douleurs pelviennes et abdominales et à l'infertilité, entre autres. »