Comment lutter contre la sédentarité au travail ?

La sédentarité au travail nuit gravement à la santé.

Elle peut entraîner des pathologies cardiovasculaires, du diabète de type 2, des cancers, de l’obésité, des troubles musculosquelettiques (TMS) ou encore avoir des effets sur la santé mentale comme l’indique le Gouvernement.

Toujours d’après l’Anses, plus d’un tiers des adultes cumulent un niveau de sédentarité élevé et une activité physique insuffisante. Alors, ces personnes sont davantage exposées à un taux de mortalité et de morbidité plus élevé.

Les femmes, plus exposées au manque d’activité physique

Les femmes sont plus exposées à un manque d’activité que les hommes.

70% d’entre elles sont en deçà de tous les niveaux d’activité identifiés pour être en bonne santé, contre 42% des hommes.

A savoir, seuls 5% des adultes ont une activité physique suffisante pour être protectrice d’après l’Anses.

Principes de base pour lutter contre la sédentarité au travail

Le site Internet mangerbouger.fr détaille comme suit les mesures simples qui peuvent être mises en place pour lutter contre la sédentarité au travail. Les experts recommandent de :

• réduire le temps passé en position assise ou allongée au quotidien(en dehors du temps de sommeil et de repas), autant que possible ;
• de marcher quelques minutes et de s’étirer au bout de 2h d’affilée en position assise ou allongéeet de faire
• quelques mouvements qui sollicitent les muscles et mobilisent les articulations (rotation des épaules, du bassin, des chevilles, des poignets, des mains, de la tête).

Les techniques de nudge contre la sédentarité

Dans une revue de littérature publiée récemment, Santé publique France détaille les mesures efficaces qui existent pour améliorer la santé des salariés.

Parmi ces techniques, on retrouve le nudge. « Le nudge repose sur le principe de mettre les individus dans un contexte de choix qui les incite à adopter le comportement recherché, sans les contraindre » précise Santé publique France.

Les trois techniques utilisées dans ce cadre sont les suivantes d’après la revue :

• « l’amorçage » du comportement, en incitant les travailleurs à interrompre leur position assise essentiellement par des solutions numériques (courriels, alertes, vibrations tactiles de fauteuils ou montres, etc.);
• la technique du « messager », par ex. l’envoi de courriels ayant pour objet des « astuces » pour moins s’asseoir, telles les réunions tenues debout;
• la « saillance », consistant à attirer l’attention sur des comportements pertinents comme alternatives à la position assise (ex. modifier son environnement en éloignant sa poubelle ou imprimante personnelle pour inciter à se lever).

Les bénéfices liés à cette technique sont encore incertains, de plus amples recherches devront être menées pour les prouver précise la revue.

Les bureaux assis-debout, la révolution du bureau classique

Parmi les mesures mises en exergue par le revue, on retrouve également la mise en place de bureaux assis-debout. Celle-ci serait bénéfique pour la santé physique des salariés. « Comparé à l’utilisation d’un bureau classique, un bureau-assis-debout diminue le temps passé assis de 6 minutes à 3 heures 36/jour et augmente le temps passé debout de 30 minutes à 3 heures 06/jour, selon les résultats d’une revue de littérature ayant analysé 53 études sur l’efficacité des bureaux assis-debout (Chambers, Robertson, and Baker 2019) ».

Des bénéfices sur la santé encore nuancés

Les résultats de différentes études sur l’efficacité des bureaux assis-debout sur la santé cardio-métabolique sont nuancés : pas d’effets significatifs sur l’obésité ni sur la santé cardio-vasculaire.

En revanche, le bureau assis-debout pourrait être un moyen efficace de lutter contre la lombalgie.

« Au global, Chambers et al. concluent que les bureaux assis-debout sont efficaces pour changer les comportements sédentaires mais ont un effet modéré sur les indicateurs de santé » conclut la revue.