Les cancers les plus mortels chez la femme

Au total en France, 399 500 nouveaux cas de cancer ont été diagnostiqués en 2017, dont 185 500 femmes (environ 46%). 66 000 Françaises seraient décédées du cancer en 2017, selon les estimations de l’Institut national du cancer (Inca) publiées en janvier 2018. Quels sont les cancers responsables de ces décès ?
N°1 : Le cancer du sein, également le plus fréquent
En terme de fréquence comme en terme de mortalité, le premier cancer féminin est le cancer du sein. Selon les derniers chiffres de l’Institut national du cancer (Inca) publiés en janvier 2018, 58 968 nouveaux cas de cancer du sein ont été enregistrés en France métropolitaine en 2017 et ce cancer aurait causé 11 883 décès cette même année, ce qui représente 18,2% des décès féminins par cancer.
Mais la mortalité du cancer du sein dépend de l’âge de la femme qui en souffre. Ainsi, chez les femmes âgées de 50 à 74 ans, c’est le cancer du poumon qui occupe le premier rang des décès par cancer.
N°2 : Le cancer du poumon, une évolution préoccupante
Quel que soit l’âge observé, l’incidence de ce cancer est plus élevée chez l’homme que chez la femme. Toutefois, il est en progression chez les Françaises et l’Inca compte ainsi 16 849 nouveaux cas féminins estimés en 2017 et 10 176 femmes décédées par ce type de cancer cette même année.
Une évolution inquiétante pour l’Inca : "Chez les femmes, bien que l’incidence du cancer du poumon reste très inférieure à celle des hommes, l’augmentation de l’incidence de ces cancers associés à la consommation tabagique est très préoccupante en 2017. En effet, le cancer du poumon occupe désormais le deuxième rang en taux d’incidence et le premier rang en taux de mortalité."
En cause, une évolution notable des mœurs féminines puisque "la prévalence des fumeuses régulières est passée de 17% en 1953 à 24% en 2014" selon les experts de l’Institut. "Ces observations nécessitent le renforcement des mesures de prévention annoncées dans le programme national de réduction du tabagisme" ajoutent-ils.
N°3 : Le cancer colorectal, l’alcool probablement en cause
Le tabac n’est pas le seul facteur de risque à gagner du terrain chez les femmes. L’alcool joue aussi un rôle dans le développement des cancers, donc le cancer du côlon et du rectum. "La relation entre consommation de boissons alcoolisées et augmentation du risque de cancer colorectal est jugée convaincante chez l’homme et probable chez la femme" note en effet le Département Cancer Environnement du Centre Léon Bérard de Lyon, hôpital spécialisé en cancérologie.
Ainsi, en 2017, 20 837 nouveaux cas de cancer colorectal ont été enregistré chez des femmes 8 390 décès de femmes dus à ce cancer ont été répertoriés.
En plus de l’alcool, deux autres facteurs nutritionnels sont impliqués dans la survenue de cancer colorectal : le surpoids ou l’obésité et la consommation de viandes et de charcuteries. "En revanche, l’activité physique et la consommation de fruits et légumes sembleraient jouer un rôle protecteur", selon Cancer Environnement.
N°4 : Le cancer de l’ovaire, un risque de propagation dans l’abdomen
Le cancer de l’ovaire occupe la quatrième position des cancers les plus mortels chez la femme, avec 3 111 décès estimés en 2017. Le nombre de nouveaux cas enregistré cette même année est de 4 714.
Le cancer de l’ovaire occasionne rarement des métastases, cellules cancéreuses qui atteignent d’autres organes via la circulation sanguine. Néanmoins, le risque est que ce cancer évolue en se propageant de proche en proche dans la cavité abdominale appelée péritoine.
C’est pourquoi le traitement des cancers de l’ovaire repose principalement sur la chirurgie, qui vise à supprimer la totalité de la tumeur et ses éventuelles extensions aux structures environnantes. "Dans la grande majorité des cas, il est recommandé de retirer les deux ovaires, les deux trompes de Fallope et l’utérus. D’autres organes proches des ovaires peuvent également être retirés si le cancer s’y est étendu" précise l’Inca. "Une chimiothérapie peut être nécessaire, soit avant la chirurgie pour réduire la taille de la tumeur et faciliter son extraction, soit après la chirurgie, pour la compléter et limiter les risques de récidive." ajoute l’Institut.
N°5 Le cancer du foie, souvent après une maladie hépatique
Le cancer du foie est responsable de 2 522 décès chez les femmes en 2017. Par ailleurs, 2 432 nouveaux cas de ce type de cancer chez les femmes ont été enregistrés cette même année selon les chiffres de l’Inca.
La première cause de survenue de ce cancer est une maladie affectant l’organe hépatique : "Le cancer du foie survient le plus souvent au cours de l’évolution d’une maladie chronique du foie comme une cirrhose ou une hépatite B ou C et dans de rares cas sur un foie sain. Une consommation régulière de boissons alcoolisées, le tabagisme, les hépatites B et C font partie des facteurs de risque qui favorisent le développement du cancer du foie" détaille ainsi l’Inca.
Les principaux traitements du cancer du foie consistent en une ablation partielle de cet organe, une greffe de foie, une destruction de la tumeur à travers la peau et une chimiothérapie.
N°6 Le cancer du corps de l’utérus, plus mortel que celui du col de l’utérus
Aussi appelé cancer de l’endomètre, le cancer du corps de l’utérus est le sixième cancer le plus mortel chez les femmes. Il est en effet responsable de 2 336 décès en 2017 et 8 367 cas ont été diagnostiqués cette même année.
Le cancer du corps de l’utérus se développe au niveau de l’endomètre, le revêtement intérieur de la paroi du corps de l’utérus. Il est plus fréquent et plus mortel que le cancer du col de l’utérus (2 835 nouveaux cas et 1 084 décès en 2017). Ce dernier est dépisté par le frottis gynécologique et en partie prévenu par le vaccin contre les papillomavirus, virus sexuellement transmissibles impliqués dans le développement du cancer du col utérin.
Selon l’Inca, le cancer du corps de l’utérus touche généralement les femmes après la ménopause. Il est associé à plusieurs facteurs de risque dont l'obésité, le diabète, un traitement par tamoxifène (médicament oral d'hormonothérapie, utilisé pour la prévention et dans le traitement du cancer du sein) ou, plus rarement, une prédisposition génétique.
Des saignements vaginaux après la ménopause ou en dehors des périodes de règles doivent être des signes d’alerte.
Quatre types de traitement sont envisagés pour combattre un cancer de l’endomètre : la chirurgie, la radiothérapie, la chimiothérapie et l'hormonothérapie.
Sources
Les chiffres du cancer en France. Institut national du cancer, janvier 2018 (Edition 2017).
Site du Département Cancer Environnement du Centre Léon Bérard de Lyon, consulté le 10 octobre 2018.
Patients et proches - Les Cancers. Institut national du cancer, pages consultées le 10 octobre 2018.