Chaussures : 7 erreurs qui déforment vos pieds

Erreur 1 : Porter des chaussures trop petites

Si une belle paire de chaussures vous fait de l'œil, n'en oubliez pas votre pointure. Dans le cas de souliers trop petits, "les premiers troubles cutanés qu'on va avoir c'est la formation de durillons ou de cors" explique Anthony Carreira.

Ces épaississements de la peau correspondent à la formation d’une couche cornée ou hyperkératose. C’est à force de compressions et de frottements dans les chaussures que la peau réagit en s’épaississant.

"On peut aussi développer des hématomes sous-unguéaux, c'est-à-dire des hématomes sous l'ongle (...) C'est particulièrement le cas lorsque l'on se lance dans une randonnée avec des chaussures trop petites" ajoute le podologue. Les orteils, qui manquent de place, se rétractent et les ongles viennent alors buter contre le bout de la chaussure.

Outre des troubles cutanés, les chaussures trop petites peuvent conduire à des pathologies douloureuses. "Ça va favoriser de l'arthrose au niveau des articulations interphalangiennes ou métatarso-phalangiennes" préviens le spécialiste.

On risque également de développer un hallux valgus, plus connu sous le nom d'oignon de pied. Il s'agit d'une déviation exagérée du gros orteil vers l'extérieur, s'accompagnant d'une zone enflammée et gonflée.

Erreur 2 : Préférer les bouts pointus

Les chaussures à bout étroit ne sont pas recommandées par Anthony Carreira : "Ça peut entraîner une compression au niveau de la palette métatarsienne et des orteils." Le premier et le dernier orteil de chaque pied vont se trouver poussés vers le milieu. "Ça peut favoriser l'apparition de cors mais aussi le mécanisme de formation de l'hallux valgus."

N'ayez donc aucun regret à ne plus en porter d'autant qu'elles ne sont pas forcément seyantes. Pour peu que vous ayez un mollet légèrement fort et une cheville quelque peu épaisse, elles tassent la silhouette. Et c'est pire quand on est petite !

Erreur 3 : Opter pour des talons de plus de 5 cm

Quid d'un haut talon ? "Au-dessus de 4 ou 5 cm, on peut considérer qu'on est sur un talon élevé, et qu'il faudrait donc essayer d'éviter d'en porter toute la journée" tranche Anthony Carreira.

Le risque est de développer, outre des durillons et des cors, un oignon de pied "car il va y avoir un excès d'appui sur la première articulation métatarso-phalangienne" continu le thérapeute.

On peut quand même s'autoriser un petit talon. Pour la plupart des personnes, "avoir 2 ou 3 centimètres de talon entre l'avant et l'arrière peut aider à se stabiliser et soulager la fatigue au niveau du dos, si on a tendance à être debout toute la journée au travail" reconnaît le podologue.

Prudence néanmoins si vous avez tendance à vous tenir naturellement vers l'avant. Le port de talons, même bas, pourrait exacerber cette posture.

Pour rester stable et ne pas léser ses pieds, on veille à respecter la règle des tiers : "Il faut avoir un talon qui occupe à peu près 1/3 de la taille du talon du pied. C'est-à-dire que le pied doit pouvoir se poser sur au moins un tiers de sa surface au niveau du talon" confie le spécialiste.

Erreur 4 : Porter des semelles de confort

Les semelles vendues en supermarché ne sont pas les plus appropriées si vous souffrez des pieds. "Au début ça va être très agréable, c'est mou, c'est confortable" reconnaît Anthony Carreira.

Après ça peut au contraire fatiguer les pieds, "comme lorsque l'on marche sur du sable par rapport à du bitume" poursuit le thérapeute. Le principal risque est de parasiter certains capteurs du pied et donc de favoriser des instabilités à long terme. 

Pour éviter d'empirer l'état de nos pieds, on se retient donc de toute automédication. On se tourne plutôt vers un avis médical voire un podologue, pour étudier l'intérêt de semelles orthopédiques.

Erreur 5 : Ne jurer que par les sneakers

En ville, les baskets gagnent peu à peu du terrain. Si on en porte quotidiennement, "ça peut avoir des effets négatifs dans le sens où une basket est très souvent plus large qu'une chaussure de ville. Forcément, plus on porte une chaussure large, plus le pied va profiter de cette place là et donc au moment où on va avoir besoin de passer à des chaussures de ville, le pied va avoir du mal s'habituer" détaille Anthony Carreira.

Pour s'en prémunir, sans remiser ses baskets au placard, le secret c'est l'alternance. On jongle entre de bonnes chaussures de ville et nos sneakers préférées "pour ne pas habituer le pied à être trop large" conseille le podologue.

Erreur 6 : Abuser des chaussures ouvertes

En période estivale, difficile de garder ses pieds enfermés dans des chaussures. Dès que le mercure monte, tongs et autres sandales apparaissent sur les plages et dans les rues. Gare néanmoins à ce type de souliers qui ne retiennent pas le pied à l'arrière.

"Les orteils vont agripper l'avant de la chaussure pour qu'elle ne fuit pas le pied au moment où on ne la suit pas" avertit Anthony Carreira. Le risque ? Développer des orteils "en griffe".

Cette déformation se traduit par une douleur localisée et un épaississement de la peau. Dites bonjour aux durillons et autres cors ! Ces durillons peuvent même évoluer vers des ulcérations cutanées, pouvant être à l'origine d'une infection osseuse ou articulaire.

Erreur 7 : Ne pas investir suffisamment

Privilégier la qualité à la quantité, on ne le répètera jamais assez ! "Je conseille souvent à mes patients de privilégier l'achat d'une ou de deux bonnes paires de chaussures, plutôt que d'en acheter cinq ou six à moindre coût, et qui vont s'user beaucoup plus vite" confirme Anthony Carreira.

Mais combien ça coûte une bonne paire de chaussures ?

"Entre 50 et 80 euros, il y a déjà moyen de se chausser relativement correctement" répond le spécialiste. "Ce sont nos pieds qui nous portent toute la journée, donc il ne faut pas lésiner sur la qualité des chaussures que l'on met" conclut le podologue.