Il faut faire l’amour avec un masque selon des médecins

Le confinement, la peur de la contagion… l’arrivée du coronavirus a obligé de nombreux Français à repenser la façon d’exprimer leurs sentiments envers leur moitié, les rencontres ou encore la drague… Et à en croire le guide des bonnes pratiques sexuelles pendant l’épidémie de COVID-19 établi par des docteurs de la faculté de médecine de Harvard, il va aussi falloir revoir notre façon de faire l’amour !
Rapport sexuel et COVID : port du masque recommandé !
Si la transmission du virus par les fluides sexuels reste une question incertaine, il est certain que les partenaires peuvent se contaminer par les échanges de salives. Ainsi face à l’explosion des cas de COVID-19, l’équipe de la célèbre université américaine a décidé d’établir pour le personnel soignant un guide des recommandations à délivrer aux patients en matière de rapports sexuels.
Autant le dire, à moins d’avoir un truc pour l’ambiance "50 nuances de Grey", les conseils des médecins ne sont pas très sexy, surtout pour ceux et celles qui font de nouvelles rencontres. En effet, si vous avez prévu d’avoir des rapports sexuels avec quelqu’un qui ne vit pas avec vous, les consignes sont les suivantes : pas de baisers et port du masque fortement recommandé.
Vous êtes aussi incités à limiter le nombre de partenaires, éviter les pratiques impliquant le sperme ou l’urine puis à vous doucher avant et après les câlins. Il faut aussi nettoyer toutes les surfaces que vous avez touchées pendant l’acte avec du savon ou des lingettes désinfectantes !
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Et s’il est encore nécessaire de le rappeler… nouvelle rencontre, dit préservatif. Quand bien même le COVID-19 se révélerait non-transmissible par les fluides sexuels, le petit bout de latex protège des autres IST (VIH, gonococcie, chlamydiae, syphilis, vaginose…) ainsi que des grossesses non-désirées.
L’abstinence : pas de risque d’infection, mais "infaisable pour plusieurs"
Pour les médecins américains, l’abstinence présente le moins de risque de contamination au COVID-19. Néanmoins, ils reconnaissent que "ce n’est pas faisable pour beaucoup" puis précisent dans l’article "Les messages selon lesquels le sexe est dangereux peuvent avoir des effets psychologiques insidieux à un moment où les gens sont particulièrement sensibles aux problèmes de santé mentale".
Leur solution pour avoir une vie sexuelle à l’ère du SARS-COV-2 ? Privilégier la masturbation. Ils proposent aussi de se tourner vers les nouvelles technologies : sexe via le téléphone, les sextos, la visio… Les médecins précisent “les patients doivent être avertis des risques des captures d’écran ou de vidéo ainsi que des risques d'extorsion” ou de revenge-porn auxquels ils s’exposent.
L’équipe médicale d'outre-Atlantique a également un conseil pour les couples monogames vivants ensemble. Il faut éviter les nuits torrides si l’un des deux présente des symptômes ou a été en contact avec quelqu’un d’infecté en dehors de la maison.
Le COVID-19 est-il sexuellement transmissible ?

Le COVID-19 est-il une maladie sexuellement transmissible ? Les chercheurs ont bien du mal à répondre à cette question. Des scientifiques chinois ont récemment rapporté avoir découvert des traces du coronavirus dans le sperme d’hommes infectés par le SARS-CoV-2
Ils ont analysé la semence de 38 hommes testés positifs au COVID-19 à l’hôpital de Shangqiu (province chinoise de Henan). Des traces du virus ont été retrouvées dans le sperme de 6 participants : 4 étaient malades et 2 étaient en rémission.
Malgré cette découverte, il n’est pas possible d’affirmer que le coronavirus est transmissible sexuellement. Les chercheurs reconnaissent que la petite taille de l’échantillon et le manque de suivi des patients posent problème. Des travaux supplémentaires sont donc nécessaires. Ils devront entre autres déterminer si le virus a pu être transmis lors d’un rapport sexuel et combien de temps il reste dans le sperme.
Prudence toutefois...
Si on ne sait pas encore avec certitude si le coronavirus est transmissible par les fluides sexuels, il l’est - à coup sûr - par la salive. Comme l’avait expliqué le Dr Daniel Scimeca, médecin généraliste à Esanté au début du confinement : "on peut transmettre le coronavirus SARS-CoV-2 en ayant des relations sexuels, car les partenaires s’embrassent et se touchent. Or, si une personne est infectée, le virus est présent dans sa salive ou encore sur ses mains".
Toutefois, il n’avait pas prôné la chasteté pour autant "Si un couple confiné ensemble ne montre aucun symptôme de la maladie et n’a pas été en contact avec des personnes contaminées au cours des derniers jours, je ne vois pas de raison de s'abstenir d’avoir des relations sexuelles".
Confinement : les célibataires repensent leur vie amoureuse

Selon un sondage de l’application de rencontre Once paru le 2 juin, être célibataire a changé quelque chose dans la façon de vivre le confinement pour 55% des 4296 personnes sondées (France, Italie, Allemagne, Royaume-Uni).
Plus d’un tiers des Français (35%) affirment que la crise sanitaire a changé leur comportement face à une nouvelle rencontre. 56% des participantes entendent désormais discuter plus longtemps avant de passer le cap de la première rencontre.
Néanmoins, la sécurité reste de mise. 87% assurent qu’ils vont respecter autant que possible les gestes barrières. 10% d’entre eux songent même à demander un test à leur prochaine conquête !
Près de la moitié des utilisateurs de l’appli (40%) ont reconnu avoir prévu prochainement un premier rendez-vous. L’activité idéale pour cette rencontre post confinement ? La balade. Elle prend largement la tête avec 53% des votes. Les grands espaces inspirent bien plus confiances compte tenu des risques de contamination dans les lieux fermés.
Sources
Sexual Health in the SARS-CoV-2 Era, National Center for Biotechnology Information's Annals of Internal Medicine, 8 mai 2020