Hausse préoccupante des grossesses extra-utérines

Une hausse de 17% des grossesses extra-utérines a été enregistrée au cours des dix dernières années chez les femmes désirant un enfant. Les chercheurs attribuent cette augmentation « inattendue et préoccupante » à une augmentation du tabagisme et des infections sexuellement transmissibles, deux des principaux facteurs de risque de grossesse extra-utérine.

La grossesse extra-utérine (GEU) se caractérise par l'implantation de l'oeuf fécondé en dehors de la cavité utérine, le plus souvent dans les trompes, parfois sur les ovaires ou dans l'abdomen. Les GEU sont fréquentes (2 pour 100 naissances) et peuvent être mortelles. De plus, ces grossesses pathologiques peuvent endommager l'appareil reproducteur et remettre en cause la fertilité féminine. Environ 20% des femmes récidivent, tandis que 20 à 40% présenteront une infertilité.

Afin de suivre l'évolution de ces GEU, l'INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale) a réalisé une étude à partir du registre des GEU établi depuis 1992, dans trois départements de la région Auvergne.

Alors qu'ils pensaient confirmer une diminution*, les chercheurs ont constaté une hausse « préoccupante » des GEU chez les femmes qui souhaitent avoir un enfant, c'est-à-dire chez celles qui n'étaient pas sous contraception : +17% en dix ans, la majoration la plus importante concernant la tranche d'âge 30-34 ans (+54%). En revanche, ils enregistrent une baisse de 29% chez les femmes en « échec de contraception ».

Deux des principaux facteurs de risque de la GEU, le tabac et les infections à chlamydiae(infections sexuellement transmissibles), expliquent à eux seuls près de 66% des cas de GEU. Au vu de ces résultats, il est urgent de renforcer la sensibilisation des femmes en âge de procréer, aux méfaits du tabac sur la fertilité et le devenir du foetus. Il est également nécessaire de rappeler le danger des comportements sexuels à risque ainsi que l'importance du dépistage des IST (infections sexuellement transmissibles).

* De 1985 à 1992, l'incidence des GEU se stabilisait et une tendance à la décroissance fut observée en Finlande, en France et au Royaume-Uni, laquelle peut être en rapport avec les campagnes de dépistage des IST. L'arrivée du sida et les modifications des comportements sexuels pourraient également avoir contribué à cette légère baisse.

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Source : Human Reproduction, 19 (9) : 2114-2018, 2004.