Faut-il vacciner tous les nourrissons contre la varicelle ?

Un nouveau vaccin, dirigé à la fois contre la varicelle, la rougeole, la rubéole et les oreillons, devrait très prochainement recevoir une autorisation de mise sur le marché. Cette combinaison vaccinale relance le débat sur la pertinence de la vaccination systématique des enfants contre la varicelle, comme cela se fait aux Etats-Unis depuis 1995.
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Faut-il vacciner systématiquement les nourrissons contre la varicelle ? La question n'est pas aussi simple qu'il n'y parait.Les arguments en faveur de cette couverture ne manquent pas, comme par exemple la fréquence de la maladie et ses complications parfois très sévères, ou encore les résultats obtenus aux Etats-Unis après intégration de ce vaccin dans le calendrier vaccinal.

Fréquente et exceptionnellement très grave

Tout d'abord, malgré un risque très faible de complications sévères, la très grande fréquence de la maladie (plus de 700.000 cas par an en moyenne), conduit chaque année à plus de 1.000 hospitalisations pour des complications sévères et à une vingtaine de décès.La majorité des cas de varicelle surviennent chez les moins de 10 ans (89%), 59% chez les moins de 5 ans avec un taux de complication de 4%. Bénigne dans la plupart des cas, la varicelle peut se compliquer de surinfections cutanées (26%) ou respiratoires (23%) et d'atteintes ORL (24%). Mais les complications sont plus fréquentes chez les 15 ans et plus (6%), que chez les 0-14 ans (3%). Globalement, les complications neurologiques prédominent chez les 5-14 ans et les complications pulmonaires chez les plus de 14 ans. La varicelle apparaît comme cause probable de certains décès, lesquels surviennent majoritairement chez les plus de 15 ans.

L'expérience positive américaine

Depuis 1995 aux Etats-Unis, la vaccination contre la varicelle a été intégrée dans le calendrier vaccinal, associée à un rattrapage vaccinal à l'adolescence. C'est ainsi qu'on constate une diminution de 80% des hospitalisations et des décès liés à la maladie. De plus, la bonne tolérance au vaccin est confirmée.

Toutefois, des conséquences négatives peuvent être associées à une vaccination de masse. Selon certains travaux de modélisation, une couverture faible à moyenne, comprise entre 40 à 70%, apporterait très peu de bénéfices, voire aucun. Toutefois une couverture élevée n'est pas non plus dénuée de risques, car les contacts à l'âge adulte avec des sujets atteints de varicelle relancent l'immunité et protège du zona. Ainsi, en cas de vaccination généralisée, il est probable que l'incidence du zona augmente pendant plusieurs décennies, le temps que la population devenue adulte ait été vaccinée durant l'enfance.

Dans tous les cas, la couverture devra être élevée chez les nourrissons. Ce qui est en faveur de la diffusion du vaccin tétravalent ROR-varicelle.

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Source : Bulletin épidémiologique hebdomadaire n°8/2005.