Epidémie de varicelle : les bons réflexes à avoir

Publié par Laurène Levy
le 28/11/2018
Maj le
4 minutes
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La varicelle est une maladie éruptive très fréquente qui touche le plus souvent les enfants. Mais quels sont les réflexes à avoir dès l’apparition des premiers symptômes ? Quelles mesures d’hygiène mettre en place, quels traitements peut-on utiliser sans danger ? On fait le point sur les gestes à adopter ou non.

Fièvre, démangeaisons et bien sûr rougeurs de la peau sur lesquelles apparaissent des bulbes ou des vésicules : pas de doute, la varicelle est là ! Le plus souvent, cette maladie infantile reste bénigne mais des complications peuvent parfois survenir, notamment chez les sujets de plus de 10 ans.

Consultation médicale et isolement

Le premier réflexe à avoir si votre enfant souffre de varicelle est de l’emmener chez le médecin pour qu’il ou elle confirme le diagnostic et lui prescrive des traitements adaptés afin de soulager les symptômes.
Une fois le diagnostic établi avec certitude, informez les personnes qui ont été en contact avec votre enfant (crèche, nourrice, école, centre de loisir…) et gardez votre enfant à domicile pour limiter les risques de contagion.

Mesures d’hygiène pour éviter la surinfection

Les complications viennent d’une surinfection bactérienne des boutons de varicelle, pouvant évoluer vers une septicémie, des troubles neurologiques ou une pneumonie. En effet, si l’enfant gratte ses boutons, ceux-ci peuvent former des plaies et des germes pathogènes peuvent facilement y pénétrer. Des mesures d’hygiène sont donc nécessaires pour éviter ces contaminations :

  • Lavez fréquemment les mains de votre enfant avec de l’eau et un savon doux ;
  • Pendant la douche ou le bain, lavez le corps de votre enfant avec un savon doux. Préférez les douches et les bains courts. Séchez votre enfant en tamponnant la peau avec une serviette de bain, sans le frotter ;
  • Coupez et brossez ses ongles au savon ;
  • Désinfectez les boutons de varicelle avec un antiseptique liquide local recommandé par votre médecin ou votre pharmacien.

La varicelle en chiffres
Chaque année, on compte environ 700 000 cas de varicelle (90 % ont moins de 10 ans), 3 000 hospitalisations (75 % ont moins de 10 ans) et 20 décès dus à la maladie (30 % ont moins de 10 ans). Le pic de fréquence est observé entre 5 et 9 ans.

Traitement : attention aux contre-indications

Pour faire baisser la fièvre, seul le paracétamol pourra être utilisé, en respectant les doses adaptées au poids de l’enfant : 60 milligrammes (mg) par kilogrammes (kg) et par jour, soit 15 mg par kg toutes les 6 heures ou 10 mg par kg toutes les 4 heures. En parallèle, un antihistaminique adapté à l’âge de l’enfant, généralement sous forme de sirop, pourra être prescrit pour limiter les démangeaisons et donc le risque de surinfection.

Attention : les poudres, talc ou crèmes, l’aspirine et les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) sont à proscrire car ils augmentent le risque de surinfection bactérienne.

Vaccin contre la varicelle : pour qui ?

En France, la vaccination contre la varicelle n’est pas recommandée de manière systématique pour le nourrisson. Selon Vaccination Info Service, les personnes concernées par la vaccination sont :

  • les adolescents de 12 à 18 ans ; 
  • les femmes en âge de procréer, et d’autant plus celles ayant un projet de grossesse ;
  • les femmes dans les suites d’une première grossesse, sous contraception efficace ;
  • les adultes dans l’entourage proche d’une personne atteinte de varicelle (dans les trois jours suivant l’exposition) ;
  • les enfants en attente d’une greffe d’organe ;
  • toute personne non immunisée en contact étroit avec des personnes immunodéprimées.

Le schéma de vaccination comprend deux doses espacées de quatre à huit semaines ou de six à dix semaines, selon le vaccin utilisé. L’efficacité de ce vaccin est de 95% après les deux doses.

Femme enceinte : gare à la varicelle

Les femmes enceintes font partie des personnes les plus à risque de varicelle. Etant donné la fréquence élevée de cette maladie dans l’enfance, 98% des femmes enceintes sont naturellement immunisées. Il est conseillé aux femmes en âge de procréer et ayant un projet de grossesse de se faire vacciner avant de tomber enceinte. La vaccination est en effet déconseillée pendant la grossesse car le vaccin est constitué d'un virus vivant atténué dont l'innocuité n'est pas absolue.

Une femme enceinte qui attrape la varicelle est en effet exposée à plusieurs risques : un risque pour elle-même, celui de développer des complications pulmonaires comme une pneumonie, mais aussi un risque pour le fœtus ou le nourrisson, à savoir un risque de malformations fœtales si la varicelle survient pendant la première moitié de la grossesse et un risque de varicelle néonatale si elle survient quelques jours avant l’accouchement.

C’est pourquoi les autorités sanitaires recommandent aux femmes enceintes non immunisées et ayant été en contact avec une personne malade de consulter rapidement un médecin traitant. Une sérologie pourra alors être réalisée pour savoir avec certitude si la femme enceinte est protégée ou non contre la varicelle, et la surveillance du futur nourrisson sera renforcée avant et après la naissance.

Sources

Faits concernant la varicelle. Paediatrics & Child Health, septembre 2005 

Varicelle : les bons réflexes. Site de l'Assurance maladie, Ameli.fr, 24 juillet 2018 

Varicelle, Vaccination Info Service, mis à jour le 21 mars 2018 

Qu'est-ce que la varicelle ? Santé Publique France, mis à jour le 16 avril 2009 

Diagnostic par détection virale et/ou sérologie des infections à virus herpès simplex et varicelle-zona dans le cadre mère-enfant, Haute Autorité de Santé, mai 2016 

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