Descente d’organes : les symptômes qui doivent alerter

Publié par Manon Anger
le 30/03/2018
Maj le
5 minutes
le système reproducteur féminin (ou le système génital féminin) est composé des organes sexuels internes et externes qui fonctionnent dans la reproduction humaine
Istock
La descente d’organes aussi appelée "prolapsus" fait peur. Pesanteur dans le bassin, boule dans le vagin, rapports difficiles... Il y a des symptômes qui peuvent donner l’alarme. Le docteur Ionut-Ovidiu Pop, gynécologue, fait le point sur ces signes.

La descente des organes dans le vagin

Une descente d’organes ou prolapsus se traduit par la descente des organes pelvien à l’intérieur du vagin. Ces organes dont font partie la vessie, le rectum et l’utérus sont soutenus par des ligaments et les muscles du périnée. Lorsque ces muscles et ligaments se relâchent, ces organes descendent doucement vers le vagin. Le prolapsus se manifeste avec une sensation de boule dans le vagin. Le docteur Ionut Pop, gynécologue, nous informe que “les interventions pour une descente d’organes sont des interventions de confort" : "Il faut opérer uniquement si la patiente est gênée par cette boule." Par ailleurs "u ne femme souffrant d’une descente d’organe n’aura pas tous les symptômes associés, tout dépend du prolapsus en question et donc de l’organe ou des organes descendant".

Des facteurs qui augmentent le risque :

  • "Un accouchement par voie naturelle fragilise les tissus et les muscles du périnée pouvant entraîner un relâchement amenant une descente d’organes."
  • L’obésité représente également un risque puisque la pression exercée sur le périnée augmente.
  • La constipation peut aussi être un facteur favorisant la descente d’organes.
  • Certains métiers sollicitant le bassin sont un facteur de risque tout comme une opération antérieure de cette zone du corps.
  • La ménopause : à la ménopause les muscles du périnée et les ligaments se relâchent petit à petit.

A noter : après une intervention sur un organe, les autres peuvent très bien descendre plus tard. En effet, le chirurgien fixera l’organe responsable de la descente d’organe mais il ne touchera pas aux autres.

Une sensation de boule dans le vagin

Le premier symptôme est celui d’une sensation de boule dans le vagin. Ressentir cette boule ne signifie pas pour autant qu’il faut intervenir. Comme dit plus haut, si la patiente n’est pas incommodée par cette sensation, inutile d’opérer.

“La sensation de boule dans le vagin représente la descente d’un ou plusieurs organes qui glissent doucement de leur place et se dirige vers le vagin” explique le docteur Pop. A la suite de cette sensation, d’autres symptômes peuvent venir s’ajouter.

C’est avec l’ajout de ces symptômes que la patiente va savoir si cette sensation la gêne et doit donc entraîner une intervention. Ces différents symptômes se manifestent à mesure que le ou les organes descendent dans le vagin.

Une gêne lors de la marche

Cette gêne lors de la marche peut s’accentuer si cette marche est longue. “On peut le remarquer lorsqu’une femme marche en canard car elle a une sensation de douleur et de pesanteur dans le bas-ventre” indique le docteur Pop. Cet inconfort peut être douloureux puisqu’il y a une opposition entre les muscles du périnée qui résistent et le ou les organes qui veulent descendre. Il s’agit d’un conflit interne pouvant expliquer les difficultés à faire de longues marches.

Une sensation de pesanteur dans le bassin

“Les soutiens sont défaillants en cas de prolapsus et donc tout va s’appuyer sur le périnée par compression sur les muscles du périnée qui opposeront une résistance d’où cette sensation de pesanteur” informe le docteur Pop. En effet, en descendant plusieurs choses vont s’opposer à savoir les muscles retenant les organes et les organes eux-mêmes qui descendent. Cette sensation de pesanteur est le résultat de cette défaillance. Il faut savoir qu’en cas de sensation de pesanteur, les positions debout et assise accentuent ce symptôme. A l'inverse, la position allongée a tendance à soulager la femme puisque les muscles sont moins sollicités.

Une pression dans le bas du dos

La pression dans le bas du dos est un symptôme dans la continuité de la sensation de pesanteur dans le bassin. “Les muscles et le fascia qui soutiennent les organes génitaux à leur place s’insèrent sur le bassin osseux et également sur les muscles du dos et lors d’un prolapsus des douleurs musculaires peuvent se faire ressentir” souligne le docteur Pop.

Des rapports sexuels difficiles

"Les femmes qui ressentent des difficultés ou des douleurs lors de rapports sexuels peuvent souffrir d’un prolapsus mais ce symptôme seul n’est pas retenu. Ces difficultés sont associées à une boule dans le vagin et une sensation de pesanteur. Si la patiente n’a que ce symptôme alors le gynécologue cherchera une autre cause possible” justifie le spécialiste. Ces difficultés surviennent lorsque la boule (organe(s) descendant) descend trop vers le vagin.

Une difficulté à évacuer l’urine et les selles

“La difficulté à évacuer l’urine et les selles est une pathologie par compression. Cette sensation est dûe aux organes qui sortent du vagin et donc ne permettent pas une évacuation. La femme pourra alors ressentir une petite boule sortant de son vagin” analyse le gynécologue. Pour pouvoir uriner et aller à la selle, la femme devra alors réintroduire la boule à l’intérieur afin d’évacuer ce qui doit être évacué. Lorsqu’une femme ressent cela, il faut aller voir un gynécologue pour qu’il effectue une intervention car cette sensation signifie que le ou les organes sont déjà en train de sortir.

Une vulvite

“Une vulvite (inflammation ou infection vulvaire) ou une ulcération du col de l’utérus peuvent se produire si le prolapsus est extériorisé” définit le docteur Pop. Lors d’un examen, le gynécologue constate que la vulve est rouge, irritée et qu’elle est douloureuse. Cela se produit lorsque la boule est à l’extérieur et irrite la vulve ainsi que le col de l’utérus. Il s’agit d’une infection secondaire due au prolapsus.

Sources

La chirurgie du prolapsus. Collège National des gynécologues et obstétriciens français.

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