"Baiser de la mort" : un bébé de 8 jours décède de l’herpès

Une jeune mère témoigne du décès de sa fille, contaminée à la maternité par le virus de l’herpès extrêmement dangereux pour les nouveau-nés. 
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Aliza Rose est née en bonne santé aux Etats-Unis. Pourtant, à l’âge de huit jours seulement, la petite fille est décédée. En cause : un "baiser de la mort" qui lui aurait transmis le virus de l’herpès, très dangereux pour les nourrissons. Derrière cette appellation se cache des pratiques courantes : le fait d’embrasser un nouveau-né sur le visage ou de le manipuler sans s’être lavé les mains. Des habitudes d’apparence anodines aux conséquences dramatiques pour le bébé.

"Le virus s’est attaché à sa colonne vertébrale"

La mère d’Aliza, Abigail Rose, témoigne de la tragédie sur son compte Facebook. "Elle était en bonne santé pendant un jour et demi avant que le virus HSV-1 (Herpes simplex virus 1, ndlr) ne s’attache à sa colonne vertébrale et détruise ses poumons et son cerveau" écrit Abigail dans une publication datée du 16 octobre 2018. Elle ajoute : "Une personne l’a touchée sans se laver les mains ou a embrassé son visage alors qu’elle était porteuse du virus. Et tout le monde peut être porteur sans montrer de signes ! C’est fatal jusqu’à l’âge d’au moins deux semaines et les parents aussi peuvent le transmettre ! […] Lavez vos mains. N’embrassez pas les bébés."

Une infection le plus souvent ignorée

Chez les nouveau-nés, le virus de l’herpès peut avoir des "conséquences cliniques dévastatrices" note la Société canadienne de pédiatrie. Le plus souvent, dans 75% des cas d’herpès néonatal, la transmission de l’herpès au nourrisson a lieu par voie intrapartum, c’est-à-dire lorsque le bébé est exposé au virus dans les voies génitales de sa mère pendant l’accouchement. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), cette contamination survient dans "environ 10 accouchements sur 100 000 au plan mondial, mais peut entraîner une incapacité neurologique durable ou le décès".

Les autres cas surviennent in utero ou après la naissance. Dans cette dernière situation, l’infection est transmise par les parents ou par une autre source (famille, amis, personnel de l’hôpital…) atteints d’herpès labial ou porteurs du virus sans pour autant présenter de symptômes. En effet, "l’herpès orofacial ou labial est le plus souvent asymptomatique et, dans la majorité des cas, les porteurs de l’infection à HSV-1 ignorent leur état" constate l’OMS. Lorsqu’ils sont présents, "les symptômes comportent des lésions vésiculaires ou des plaies ouvertes (ulcères) douloureuses à l’intérieur ou autour de la bouche. On appelle souvent les lésions labiales 'boutons de fièvre' " poursuit l’Organisation.

Dès lors, le nouveau-né risque de développer "une hépatite, une pneumonie, une coagulation intravasculaire disséminée, ou une association de ces troubles, avec ou sans encéphalite ou lésions cutanées" décrit le manuel MSD. Les autres signes regroupent une instabilité de la température corporelle, une léthargie, un manque de tonus, une détresse respiratoire, une apnée et des convulsions.

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Source : Compte Facebook d'Abigail Rose 
Herpès (virus de l'herpès) – Organisation mondiale de la Santé (OMS), 31 janvier 2017 
La prévention et la prise en charge des infections par le virus de l’herpès simplex. Société canadienne de pédiatrie, mis à jour le 8 août 2018 
Infection néonatale par le virus herpès simplex (HSV). Pr Caserta, Manuel MSD, page consultée le 30 octobre 2018