AVC : de moins en moins de décès en France

Les taux de mortalité par accidents vasculaire cérébraux (AVC) en France et plus largement en Europe de l’Ouest font partie des plus faibles du continent.  
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La France fait-elle partie des bons élèves ? Une étude menée par des chercheurs de l’université d’Oxford (Royaume-Uni) et publiée le 14 août 2018 dans l’European Heart Journal montre que les pays d’Europe de l’Ouest affichent les plus faibles taux de mortalité par accident vasculaire cérébral (AVC).

AVC : une disparité Est-Ouest

Pour mener leur recherche, les scientifiques se sont appuyés sur les registres de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) : ils ont épluché les données de mortalité par AVC en Europe et en Asie Centrale entre 1980 et 2016. Résultat : en moyenne, à l’heure actuelle, le pourcentage total de décès dû à des AVC est plus faible en Europe de l’Ouest (5,9% de décès chez les hommes victimes d’AVC et 8,2% chez les femmes) et plus élevé en Europe de l’Est (11,6% chez les hommes et 17,5% chez les femmes).

France et Allemagne : une baisse qui s’essouffle

Ces chiffres sont le résultat d’évolutions différentes au cours des 36 années étudiées. "Cette analyse a révélé des signes de stagnation récente et même d’augmentation de la mortalité par accident vasculaire cérébral dans plusieurs pays" écrivent les chercheurs dans leur étude.

Ainsi, les baisses de mortalité les plus marquées sont observées en Autriche, en République Tchèque, en Estonie, au Luxembourg, au Monténégro, au Portugal et au Turkménistan.

À l’inverse, les pays concernés par une hausse du taux de mortalité par AVC sont l’Azerbaïdjan, la Géorgie et le Tadjikistan pour les hommes et l’Azerbaïdjan et l’Ouzbékistan pour les femmes.

La France, comme l’Allemagne, présente une réduction de mortalité moins marquée ces dernières années, atteignant un plateau.

Par ailleurs, la France est considérée par les chercheurs comme un cas particulier. Les chiffres enregistrés par l’OMS pour l’Hexagone pourraient en effet être biaisés : "Les statistiques officielles de mortalité en France sous-estiment les morts par maladie cardiovasculaire en comparaison aux autres pays, et les médecins français sont plus susceptibles de classer un décès par maladie cardiovasculaire dans les 'autres causes', ce qui aboutit à une sous-estimation du nombre réel et des proportions de décès par maladie cardiovasculaire (dont les AVC, ndlr)", tempèrent les chercheurs.

AVC ischémique, hémorragique et hémorragie méningée

Les AVC auxquels les chercheurs se sont intéressés sont l’AVC ischémique, l’AVC hémorragique et l’hémorragie méningée. Les AVC ischémiques représentent 80% des AVC. Ils correspondent à l’obstruction d’une artère cérébrale par un caillot de sang. L’artère bouchée ne peut plus irriguer le cerveau, ce qui provoque un manque d’oxygène dans la partie cérébrale concernée. Les AVC hémorragiques représentent quant à eux 20% des AVC. Ils correspondent à la rupture d’une artère cérébrale, provoquée le plus souvent par une hypertension. Enfin, l’hémorragie méningée est caractérisée par la présence de sang dans les espaces méningés, situés entre le cerveau et la membrane qui l’entoure.

Vidéo : AVC : zoom sur ces signes inquiétants

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Source : Epidemiology report: trends in sex-specific cerebrovascular disease mortality in Europe based on WHO mortality data. Shah et al., European Heart Journal, 14 août 2018