7 conseils pour améliorer les préliminaires, mesdames

Publié par Audrey Vaugrente
le 23/03/2018
Maj le
6 minutes
happy couple in bedroom enjoying sensual foreplay
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Avant l'amour, soigner les préliminaires ne va pas toujours de soi… et la satisfaction des femmes s'en ressent. Près d'une sur trois estime que sa vie sexuelle pourrait être meilleure. Alors comment profiter au maximum de ce "prologue" ? Tous les conseils d'E-Santé.

Les préliminaires, on en parle beaucoup. Mais quand il s'agit de passer à l'acte, les choses sont loin d'être parfaites. Trois Françaises sur dix ne s'estiment pas satisfaites de leur vie sexuelle, d'après un sondage réalisé en 2014.

Dans une autre enquête, elles confient que plus d'attention prêtée aux préliminaires  les aideraient à être plus heureuses de leurs parties fines. E-Santé a donc interrogé deux médecins sexologues afin de savoir comment ce "prologue" peut être amélioré.

Ne pas bâcler les préliminaires

Aux yeux d'Alain Héril, psychanalyste et sexothérapeute à Draveil (Essonne), les choses sont claires. "Si les préliminaires  ne sont là que pour préparer la pénétration, et que le compagnon ne le fait que parce qu'il le faut, cela ne fonctionnera pas." Pour être réussies, elles doivent être soignées.

"Les gens n'accordent pas assez d'intérêt à ce qui peut susciter le désir autour de la sexualité, particulièrement chez les femmes, analyse le Dr Carol Burté, médecin sexologue à Cannes (Alpes-Maritimes). Là où les hommes sont toujours sollicités, peu de choses sont proposées aux femmes." D'où l'importance des préliminaires.

Il est donc peu productif de se jeter sur sa partenaire pour en finir au plus vite. Comme leur nom ne l'indique pas, les préliminaires sont aussi importants que la pénétration. "C'est le moment où on passe d'une envie à un état corporel d'excitation sexuelle", explique le Dr Burté. Un instant clé trop souvent ignoré, selon cette spécialiste.

Cet instant doit être envisagé comme un "sas de décompression", qui permet de passer de la vie quotidienne à un moment partagé.

Faire durer aussi longtemps qu'on le souhaite

Combien de temps faut-il alors consacrer aux préliminaires ? "Si l'on s'intéresse aux sondages réalisés sur le sujet, les rapports sexuels durent 20 minutes – préliminaires compris, chiffre Alain Héril. Un tiers des femmes n'en sont pas satisfaites."

Dans l'absolu, les femmes attendent donc quelques efforts de leur partenaire... et ce dernier peut aussi en tirer de nombreux bénéfices. Mais que les hommes se rassurent : chronométrer ses caresses n'a aucun intérêt. "Tout dépend du degré de désir et du niveau d'excitation, résume Carol Burté. Selon les femmes et les circonstances, les préliminaires peuvent aller de 30 secondes à une heure", sourit-elle.

Un couple installé depuis 20 ans n'aura, en effet, pas les mêmes besoins ou les mêmes envies que deux partenaires qui viennent de se rencontrer. "Sur un rapport de 45 minutes, 15 à 20 minutes de préliminaires seraient idéales", illustre Alain Héril.

L'important reste donc d'écouter ses envies, mais aussi son corps. Car ce moment a aussi un impact physique : il permet à la femme de se lubrifier correctement, ce qui permet de meilleures sensations lors de la pénétration. S'y attarder un peu a donc un intérêt réel.

Savoir guider son partenaire

Si les préliminaires satisfont si peu, c'est aussi parce qu'en matière de sexualité, les deux partenaires n'ont pas toujours les mêmes envies. "Les hommes ne naissent pas avec le 'gène' des préliminaires, il faut donc les éduquer", explique Alain Héril. "Guider le partenaire est indispensable", confirme Carol Burté.

Il faut donc parler. Pas seulement pendant les parties fines, mais aussi à distance de celles-ci. "De nombreuses personnes ne parlent de leur sexualité que quand ça va mal", déplore Alain Héril. Les couples doivent donc apprendre à parler de leur sexualité sans tabou.

"Il ne s'agit pas de commenter un match de foot, mais dire ce qu'on apprécie est important", indique le sexothérapeute. D'autant que, sans échange, il s'avère bien difficile de savoir ce qui passe dans la tête de l'autre.

Pour y parvenir, chaque personne a ses méthodes. L'essentiel est d'en prendre conscience et de les apprivoiser. Et cela n'est gagné. Selon une enquête Ipsos pour Psychologies Magazine, 97 % des femmes estiment qu'elles peuvent davantage exprimer leurs envies qu'auparavant.

Mais un tiers restent convaincues que ces messieurs conservent l'avantage en la matière. De fait, seules 44 % des sondées osent demander quelque chose lors d'un rapport sexuel. 

C'est d'autant plus dommage que parler peut aussi avoir des vertus érotiques, souligne le Dr Carol Burté. "Pour certaines femmes, raconter quelque chose d'érotique, utiliser des mots crus peut avoir un effet très positif, précise-t-elle. Tout l'objectif, c'est d'arriver à entrer dans l'intimité avec l'autre, d'arriver à partager." 

Ne pas confondre préliminaires et pratiques sexuelles

Mais au fait, en quoi consistent les préliminaires ? Il semblerait que nombre de Français l'ignorent. "Dans nos consultations, beaucoup de patients l es résument à caresser les seins et le clitoris, et faire un cunnilingus, explique Carol Burté. Or, ce sont déjà des pratiques sexuelles."

Oubliées, donc, les zones érogènes. Au moins pendant un premier temps. Et il y a une bonne raison à cela. "Toucher le clitoris d'une femme qui n'y est pas prête peut être très désagréable", indique la sexologue de Cannes.

Lors des préliminaires, il est conseillé de multiplier les caresses, massages et baisers sur différentes zones du corps. "Certaines femmes aimeront qu'on les masse, d'autres qu'on leur mordille le lobe de l'oreille", illustre la spécialiste. "La plupart des hommes ne savent pas caresser, et effleurent leur partenaire, ajoute Alain Héril. Une caresse ferme est généralement plus appréciée." Tout dépendant, bien sûr, des sensibilités individuelles.

Privilégier les zones sensibles

Reste à savoir où diriger son attention. En dehors des zones érogènes, certaines régions du corps sont particulièrement appréciées. Le creux du cou, par exemple, ou encore le dos.

"Deux zones sont intéressantes : le haut du corps avant les seins et du genou jusqu'à l'intérieur des cuisses", selon Alain Héril qui rappelle que "parfois, les femmes apprécient une simple main posée, sans caresse".

Bref, explorer le corps de sa partenaire est une étape indispensable, afin de comprendre ce qu'elle apprécie. Car le Dr Carol Burté le rappelle, "on ne peut pas faire de généralités" en matière de plaisir sexuel. "Certaines femmes seront sensibles à ce qu'elles sentent ou entendent, d'autres à ce qu'elles voient."

Ne pas retenir l'orgasme s'il survient

Bien pratiqués, les préliminaires peuvent faire atteindre des sommets de plaisir à celle qui en bénéficient. Si un orgasme se prépare, Carol Burté conseille de "laisser les choses ve nir". Et pour cause : contrairement aux hommes, les femmes ont la capacité de jouir à plusieurs reprises au cours d'un rapport sexuel.

"En cas d'orgasme pendant les préliminaires, les conditions physiques sont optimales pour la pénétration, souligne la sexologue de Cannes. Cela n'empêchera pas un autre orgasme par la suite."

Ce serait même plutôt le contraire, à en croire les explications du Dr Héril. "L'excitation est un phénomène de vascularisation. Après l'orgasme, le sang reste présent dans les grandes lèvres, les petites lèvres et le clitoris", indique-t-il. Cela peut faciliter une deuxième jouissance – parfois plus forte que la première.

Utiliser des accessoires pour stimuler le désir

En dehors des techniques savantes, le recours à des accessoires peut lui aussi augmenter l'excitation des femmes. Bandeaux, liens, lingerie fine... Les ressorts sont nombreux. Et les sondées en sont plutôt adeptes.

Plus d'une femme interrogée par Ipsos sur quatre avoue un penchant sur les sex-toys. Elles sont un peu moins nombreuses (19 %) à apprécier de bander ou se faire bander les yeux pendant les préliminaires. Enfin, 15 % des Françaises ressentent une excitation lorsqu'elles se font attacher ou qu'elles lient leur partenaire.

Fait intéressant, les jeunes femmes sont plus souvent adeptes de ces pratiques accessoirisées. Preuve que leur désir se libère de plus en plus.

Sources

Les pratiques sexuelles des Françaises, enquête Ifop pour Marianne, juillet 2014

Sexualité : de quoi les Françaises ont-elles vraiment envie ?, enquête Ipsos pour Psychologies Magazine, avril 2014

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