Syndrome du choc toxique : les tampons bio et la coupe menstruelle ne nous protègent pas

Face au risque de choc toxique menstruel, les coupes menstruelles et les tampons bio ne servent à rien. La probabilité de souffrir de cet incident grave est la même, quelle que soit la protection hygiénique interne.
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Le bio n'est pas toujours utile pour préserver sa santé. Particulièrement s'il s'agit de la santé gynécologique. Par rapport aux tampons standards, ceux arborant un label biologique ne protègent pas plus contre le choc toxique menstruel. C'est la conclusion d'une étude menée par le Centre national de référence des staphylocoques à Lyon (Rhône), publiée dans Applied and Environmental Microbiology.

Pour mener à bien ces travaux, l'équipe française a réalisé des expériences sur 11 marques de tampons – dont certains bio – et 4 références de coupes menstruelles.

Ces protections hygiéniques ont été placées à l'entrée de sacs plastique chauffés à température humaine (37 °C) et emplis de liquide. Pendant huit heures, elles ont été exposées au staphylocoque doré (S. aureus) producteur de la toxine TSST-1. C'est elle qui provoque les symptômes.

L'objectif : comprendre leur impact sur le développement de la bactérie et de la toxine. Comme l'expliquait récemment le Pr Gérard Lina, l'un des auteurs de cette étude, à E-Santé, "3 à 4 % de la population féminine est porteuse de cette souche".

Prudence avec les coupes menstruelles

Le syndrome du choc toxique (SCT) reste donc rare – environ 20 cas par an. Mais il peut être très grave, et nécessite souvent une hospitalisation en réanimation.

La bonne nouvelle, c'est qu'aucun produit ne stimule la production du staphylocoque doré ou de sa toxine TSST-1. Les tampons composés d'un mélange de coton et de viscose ou de rayonne s'en sortent mieux, car ils ont tendance à inhiber la croissance de la bactérie.

Le tissage des protections semble, par contre, avoir un impact sur son développement. Lorsque les fibres sont très aérées, le staphylocoque doré connaît un meilleur rythme de croissance.

Mais le recours aux protections bio ou aux coupes menstruelles n'a aucun intérêt. Dans ce dernier cas, les femmes ont même intérêt à se montrer plus prudentes. Le diamètre des "cups" étant supérieur aux tampons, l'arrivée d'air est augmentée.

Par ailleurs, les staphylocoques dorés développent un biofilm qui résiste à un simple lavage à l'eau. Les utilisatrices devraient donc être sensibilisées à l'important de stériliser leurs coupes menstruelles dès que possible, tranchent les auteurs et autrices.

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Source : Impact of currently marketed tampons and menstrual cups on Staphylococcus aureus growth and TSST-1 production in vitro, Louis Nonfoux et al, Applied and Environmental Microbiology, 20 avril 2018