Dijon : une femme infectée par un ténia au niveau des vertèbres

Dans la région de Dijon (Côte-d'Or), une trentenaire a été victime d'une infection plutôt rare. Elle a été contaminée par un tænia qui s'est installé dans sa colonne vertébrale…
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Rarissime. C'est ainsi qu'on peut résumer la situation à laquelle a été confronté le service des urgences du CHU de Dijon (Côte-d'Or). Une femme de 35 ans s'y est présentée avec une faiblesse dans les jambes. Comme l'expliquent les médecins dans le New England Journal of Medicine, revue scientifique internationale, ce trouble était dû à un parasite.

A cause de cette perte de puissance au niveau des jambes, la patiente chutait à de nombreuses reprises. Lors de sa consultation, elle signale aussi ressentir des décharges électriques au niveau du dos. L'examen physique permet de détecter une perte de sensation au niveau des jambes et une baisse de la mobilité du pied.

"Les symptômes avaient progressé, et elle avait du mal à monter à cheval au cours des trois derniers mois", rapportent les médecins qui signent cette étude de cas. Si l'examen sanguin signale une réponse immunitaire et une inflammation, c'est surtout l'IRM qui s'avère décisive.

Une infection très rare

A l'imagerie, une lésion apparaît au niveau d'une vertèbre thoracique. Les médecins décident de l'opérer puis d'analyser le contenu de ce kyste. Il abrite un tænia que l'on trouve rarement chez l'être humain, Echinoccocus granulosus.

<strong>Une infection très rare</strong>Marine Jacquier, M.D., and Lionel Piroth, M.D., Ph.D./New England Journal of Medicine (2018)

Ce ver parasite, courant au sein des animaux d'élevage, infecte souvent les chiens. L'humain, en revanche, est considéré comme un "hôte accidentel", expliquent les médecins dijonnais. La contamination peut se faire de manière directe – en caressant un chien contaminé par exemple – ou indirecte – en ingérant des aliments souillés par des matières fécales.

"L'infection peut provoquer les lésions de type kystique dans le foie et les poumons, mais aussi au niveau du système nerveux central et dans les os", signalent les médecins qui signent cette publication. C'est pourquoi on parle d'hydatidose, ou de kyste hydatique. Dans le cas de cette patiente, la contamination serait liée à sa pratique de l'équitation.

Après l'intervention, les médecins ont administré un antiparasitaire à la trentenaire. Cela a visiblement suffi. Neuf mois après sa prise en charge, elle avait retrouvé un vie normale, sans aucune séquelle.

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Source : Vertbral Hydatidosis, Marine Jacquier et Lionel Piroth, New England Journal of Medicine, 12 juillet 2018
Hydatidose ou kyste hydatique, Pr Pierre Aubry, Médecine tropicale, 2013