Chirurgie laser : la vie sans lunettes ni lentilles...

Avec une précision et une sécurité inégalées, de nouveaux lasers sculptent votre cornée au micron près. Résultat : on peut dès l'intervention achevée - qui dure moins d'une demi-heure - se passer de ses lunettes ou de ses lentilles... À qui s'adressent ces techniques laser toutes récentes ? Sont-elles pleinement fiables ?
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Qu'a apporté le laser en ophtalmologie ?

Le laser existe depuis les années 1970 et notamment le laser argon (gaz rare), largement utilisé dans la prévention du décollement de rétine. Il reste un outil privilégié pour les traitements rétiniens des diabétiques où il coagule les vaisseaux altérés par la maladie.

Quant à la chirurgie réfractive, c'est-à-dire la correction des défauts de la vision, myopie, hypermétropie, astigmatisme, et dans certains cas presbytie, elle bénéficie des progrès de nouveaux lasers.

En 1991 l'avènement du laser "Lasik" qui permet de corriger les défauts visuels en quelques minutes tandis que le patient récupère en quelques heures une vue normale a largement contribué au développement de cette chirurgie.

Nouvelle révolution en 2003 avec le laser "femtoseconde" (ainsi nommé parce qu'il génère des impulsions aussi brèves qu'une fraction de seconde). Il n'y a plus de découpe mécanique de la cornée avec un kératome (petit rabot microchirurgical automatisé). Tout est fait au laser au micron près (1/1 000 de millimètre). "Grâce au Lasik muni du femtoseconde, la chirurgie des défauts visuels connaît aujourd'hui un succès rapide dans le monde entier", explique le docteur Yves Bokobza, ophtalmologiste, chirurgien des Hôpitaux de Paris et auteur du livre : " Bien voir sans lunettes, La génération Laser " (Éditions Auzou).

La chirurgie réfractive "dernier cri" est pratiquée en France dans une vingtaine d'établissements souvent privés, certains publics. En fait l'intervention conjugue ces différents lasers pour une précision et une sécurité accrues. Explications.

La chirurgie laser en pratique

L'intervention la plus actuelle se déroule en deux temps avec chacun son laser.

Tout d'abord le chirurgien découpe une fine lamelle de cornée, avec le laser "femtoseconde". Pas de bistouri, une précision absolue.

"Auparavant, la découpe mécanique du capot cornéen donnait aussi de bons résultats, mais elle pouvait être parfois à l'origine de certaines complications", rappelle le docteur Bokobza.

Impossible avec le laser femtoseconde. La lamelle reste cependant attachée par une petite charnière supérieure, on peut la soulever, comme un petit capot, d'où son nom de "capot cornéen". On accède alors aux couches plus profondes de la cornée. Le second laser entre en scène, le laser Excimer, mélange de fluor et d'argon. Ce laser va effectuer un travail de réduction tissulaire.

"Le premier laser a découpé, le second va sculpter", précise le Professeur Joseph Colin dont le service d'ophtalmologie du CHU de Bordeaux s'enorgueillit de son nouvel équipement. "Ce laser émet un rayon froid, il n'y a pas de risque de brûlure. Il permet l'ablation d'une couche microscopique de tissu à l'endroit visé, modifiant ainsi le pouvoir de convergence." Le laser rabote micron par micron.

Pour réduire la myopie, il agit au centre de la cornée.

Pour réduire l'hypermétropie et l'astigmatisme, le laser agit en périphérie. Puis le chirurgien rabat le capot cornéen et le repositionne. Pas besoin de suture, le capot adopte aussitôt la forme de la cornée.

"La technique "Lasik 100 % laser", qui conjugue laser Excimer avec laser femtoseconde a fait l'unanimité des spécialistes autour d'elle", rappelle le docteur Bokobza. Ce n'est pas tout ! Le laser Excimer est équipé d'un "eye tracker", un système de contrôle qui permet de suivre un mouvement inopiné de l'Œil. Si le sujet s'avise de trop bouger le laser s'arrête immédiatement. Mais en général le patient vise la mire colorée bien sagement. En 30 ou 40 secondes, il n'a pas le temps de se fatiguer, et l'intervention est indolore. L'anesthésie est locale.

On opère les deux yeux l'un après l'autre. On a une vision neuve après seulement quelques heures !

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Source : Côté santé, septembre 2008.