Au volant, la fatigue équivaut à une alcoolémie de 0,5 g/l

Au volant, la fatigue de fin de journée représenterait l'équivalent d'une alcoolémie de 0,5 g/l, en terme de risque d'accident.
© Istock

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Les effets de l'alcool comparés à ceux de la fatigue

La fatigue joue un rôle très important dans les risques d'accident de la route. Comme l'alcool, la fatigue diminue la vigilance, les réflexes et la coordination, mais comment l'évaluer en termes précis de risque ? et quel seuil de fatigue faudrait-il prendre en considération ?

Il y a une quinzaine d'année, une étude australienne et néo-zélandaise a apporté quelques réponses à ces questions via une approche originale. Elle a comparé avec logique les risques de la fatigue à ceux de l'alcool, dont les effets ont largement été étudiés et reconnus. Avec une alcoolémie de 0,5 g/l, le temps de réaction chute de 8 à 10%, le nombre d'erreurs augmente (les omissions de 200% et les fausses alertes de 50%). Seuls les tests de mémoire et de grammaire ne sont pas perturbés par l'alcoolémie.

Une chute importante des performances en fin de journée

Ces mêmes tests ont été effectués à fatigue croissante au fil de la journée et de la nuit. Les résultats sont normaux durant la journée. En revanche, dès la fin de l'après midi, toutes les performances commencent à chuter (attention, temps de réaction, coordination, mémoire spatiale). Entre 19 heures et 5 heures du matin la vitesse de réaction baisse de 57%. Les résultats aux tests sont similaires avec une alcoolémie de 0,5 g/l ou avec une fatigue accumulée par une journée de 17 à 19 heures de veille. Si votre journée débute à 6 heures du matin, prendre la voiture à 23 heures équivaut en terme de risque d'accident à une alcoolémie de 0,5 g/l. De plus, au-delà d'une veille de 19 heures, les performances diminuent encore fortement, elles deviennent équivalentes à 1,0 g/l d'alcoolémie !

Les risques engendrés par la fatigue sont aussi effrayant que ceux de l'alcool, voire plus, car le seuil de fatigue semble être extrêmement bas. En effet, les personnes ayant participé aux tests, ne manquaient pas de sommeil, la fatigue provenait uniquement de la journée de travail.

A la campagne de sécurité routière « Faites une pause toutes les deux heures », ne faudrait-il pas ajouter : « Evitez de prendre la route après 23 heures » ?

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Source : Williamson A.M. & Feyer A-M., Occup. Environ. Med., 2000, 57: 649-655.