Vidéo : son estomac grouille de vers à cause de légumes mal lavés !

La mésaventure de ce jeune homme de New-Delhi rappelle qu’il faut être particulièrement vigilant à l’hygiène lorsqu’on cuisine. Il a attrapé des parasites en mangeant des fruits et légumes mal lavés.

Ses maux de ventre cachaient des parasites intestinaux

Le patient, âgé de 20 ans, s'est présenté au service des urgences de l'hôpital de New Delhi, car il avait de vives douleurs abdominales depuis 24 heures. Il souffrait également de diarrhées et de vomissements alors qu’il était auparavant en parfaite santé.

Les médecins lui ont fait passer plusieurs examens. Ils ont révélé que le malade avait un taux élevé de globules blancs, ce qui pouvait indiquer une infection. Il avait également des niveaux élevés d'hémoglobine (protéine dans le sang qui transporte l'oxygène). Ce dernier résultat est susceptible de correspondre à plusieurs pathologies de la déshydratation au cancer du sang. 

L’équipe a alors décidé de réaliser une échographie de sa veine cave inférieure - une grosse veine près de l'abdomen - afin de vérifier les niveaux de liquide dans ses vaisseaux sanguins. Or pendant l’examen, l’appareil a capté du mouvement dans son estomac. Les médecins indiquent avoir repéré des structures tubulaires qui se déplaçaient avec un mouvement courbes à l’intérieur de l’estomac (vidéo sur la page suivante). La piste du parasite est devenue alors fort probable. Pour la confirmer, un examen des selles a été mené. Il a révélé la présence d’œufs fécondés de vers ronds de l'espèce Ascaris lombricoïdes. 

Une infection parasitaire soignée rapidement

Après la découverte des œufs dans les selles, il n’y avait alors plus aucun doute pour les professionnels de la santé : le jeune homme souffrait d’ascaridiase, une infection provoquée par le parasite repéré avec l'échographie. Le patient a pu être traité avec un médicament antiparasitaire. Il est ainsi rentré chez lui après avoir été hospitalisé pendant une journée. Lors d’un suivi réalisé 2 semaines plus tard, il a indiqué se sentir bien et ne plus avoir de maux de ventre. 

Il lui a été conseillé de se montrer vigilant pendant la préparation de ses repas, un moment où le risque de contamination avec des ascaris lombricoïdes est la plus importante.

Vidéo : à quoi ressemblent des Ascaris lombricoïdes ?

Les Ascaris lumbricoides sont les parasites intestinaux les plus répandus dans le monde. Les hommes sont contaminés lorsqu’ils ingèrent des œufs contenant des embryons d'ascaris. Ils sont susceptibles de se trouver dans de l’eau souillée et sur les fruits et légumes mal nettoyés (reste de terre par exemple).
Une fois dans l’appareil digestif les œufs "éclosent". Les larves sont capables aussi d'atteindre le foie ou les poumons par voie sanguine.

Le parasite adulte peut séjourner dans différents viscères tel que l’estomac - comme on peut le voir sur l’échographie du patient indien

Vidéo : échographie des Ascaris lombricoïdes présents dans l’estomac du patient

twitter.com/gusbruno7/status/1330987631941808128

Les mâles mesurent de 12 cm à 17 cm de long pour 2 à 4 mm de diamètre tandis que les femmes font entre 20 et 25 cm de long pour un diamètre de 3 à 6 mm. 

Ces parasites provoquent une ascaridiose. Cette zoonose est généralement peu symptomatique, surtout au début. Toutefois, lorsque les larves sont dans les poumons, le patient peut présenter une toux sèche, des crachats clairs ou encore une réaction allergique. 

En présence de vers adultes, les symptômes deviennent majoritairement digestifs, nausées, vomissements, douleurs abdominales... Si l’infection n’est pas prise en charge, elle peut aboutir à une occlusion intestinale ou biliaire, une pancréatite ou encore une appendicite. 

Sur son site internet, l’assurance maladie précise que la maladie qui touche surtout les enfants, est "très présente dans les pays en développement et elle est la parasitose la plus fréquente dans la zone intertropicale". Elle ajoute : "En effet, sa propagation est favorisée par la chaleur, l'humidité et le manque d’hygiène, qui touchent souvent ces pays. En revanche, en France, l’ascaridiose est beaucoup plus rare, et souvent importée par une personne revenant d’un voyage dans une région chaude".

Toutefois, le nombre d’individus contaminés reste impressionnant : environ 800 millions à 1,2 milliard de personnes abritent ces vers dans leur tractus intestinal, selon les CDC. Il est donc important d’avoir les bons gestes en cuisine.

Hygiène en cuisine : les erreurs à ne pas faire

Les parasites intestinaux ne sont pas les seules mauvaises surprises que nous pouvons avoir, si nous ne faisons pas les bons gestes en préparant le repas. Salmonelles, listeria, staphylocoques… ces bactéries peuvent aussi être propagées par des mauvaises habitudes en cuisine.

Pour éviter les intoxications alimentaires, la première chose à faire avant de préparer son repas est de bien se laver les mains avec de l’eau et du savon. Sans oublier de les essuyer avec un torchon propre. En effet, une personne qui vient de se moucher ou d’éternuer, est susceptible d’avoir entre dix mille et 1 million de virus sur ses paumes. 

Par ailleurs, le staphylocoque doré (Staphylococcus aureus) - potentiellement présent sur nos mains et au niveau des voies respiratoires - représente "la première cause de toxi-infection alimentaire en France". 60% de la population héberge cette bactérie de façon intermittente et 20% de façon permanente, selon l’ANSES.

L’autre erreur à ne pas faire en cuisinant est d’utiliser les mêmes ustensiles et couteaux. Les parasites ou germes présents sur un aliment contaminé peuvent être sinon transmis aux autres. "À chaque type d’aliment, sa planche à découper : en réserver une à la viande et aux poissons crus, et une autre aux produits cuits et aux légumes propres. Une fois les aliments cuits, ne pas réutiliser les plats et ustensiles utilisés pour les transporter crus" conseille ainsi l’agence française de la santé.

Par ailleurs, il est important de respecter la chaîne du froid pour ne pas offrir l’opportunité aux bactéries de se développer. L’ANSES recommande ainsi de "ne pas conserver les aliments plus de deux heures à température ambiante avant réfrigération".