Sortie de maternité précoce : enfin des recommandations

A la demande de l'Organisation nationale des syndicats de sages-femmes, des recommandations concernant la sortie précoce des maternités ont été élaborées. Y sont précisées les spécificités d'un retour précoce à domicile après accouchement et ses conséquences sur l'organisation du suivi de la grossesse, du séjour en maternité et du retour à domicile.

Dès le début de la grossesse, jusqu'à la sortie de la maternité, le bien-être physique, psychique et social de la mère et de son enfant, et une meilleure prévention des pathologies sont les objectifs principaux du corps médical. Ainsi, un retour précoce au domicile après accouchement (RPDA) ne doit pas représenter une réponse facile aux contraintes économiques. Il doit être organisé et encadré afin de prévenir les conséquences néfastes des sorties de maternité trop précoces et/ou insuffisamment préparées.

Définition du RPDA

Dans une maternité donnée, une sortie est, en général, considérée comme précoce si elle survient plus tôt que ce qui est habituel pour ce service. Dans les recommandations formulées par l'ANAES (Agence nationale d'accréditation et d'évaluation en santé), le terme « sortie précoce » ou « retour précoce » correspond à une sortie entre J0 et J2 inclus (J0 étant le jour de l'accouchement) pour un accouchement par voie basse, ou entre J0 et J4 pour une naissance par césarienne.

A priori, le RPDA s'adresse uniquement au couple mère-enfant à bas risque médical, social et psychologique. Mais le succès du RPDA repose sur la coexistence de plusieurs conditions fondamentales, dont notamment le libre choix des parents. Outre l'information habituelle sur la grossesse, les suites de couches et les soins du nourrisson, les parents doivent disposer d'informations sur les différentes modalités de retour à domicile avec leurs contraintes respectives. Ils doivent être informés des évènements médicaux ou psychiques qui peuvent survenir dans les suites de couches dans le cadre d'un RPDA, ainsi que de l'existence de réponses adaptées. Leur choix devra être arrêté au terme d'un dialogue totalement libre avec le personnel soignant de la maternité, sans que les contraintes de l'établissement pèsent sur leur décision. L'entretien du 4e mois de grossesse est un temps privilégié pour l'information sur la possibilité d'un RPDA.

Quelques conditions favorables à un RPDA

  • Le raccourcissement du temps de séjour en maternité impose de réorganiser la chronologie de la préparation à la naissance et à la parentalité.
  • L'évocation d'un RPDA s'intègre dans l'élaboration avec la mère du projet de naissance.
  • Le consentement éclairé de la mère doit être obtenu avant de décider d'un RPDA.
  • La mère doit se sentir à l'aise, confiante et être suffisamment autonome pour prodiguer les soins qu'elle et son enfant nécessitent.
  • Le RPDA doit s'accompagner d'un suivi organisé de la mère et de l'enfant dès le retour à domicile.
  • Le suivi à domicile doit respecter un cahier des charges spécifique.

Site de l'ANAES : www.anaes.fr

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Source : Recommandations pour la pratique clinique de l'ANAES, " Conditions pour proposer un retour précoce à domicile ", mai 2004.