Claudication intermittente

Publié par Dr Philippe Presles
le 31/05/2001
le
4 minutes

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femme souffrant de douleur au genou
Istock
La claudication intermittente pourrait être comparée à l'angine de poitrine mais au niveau des jambes.

Claudication intermittente : Comprendre

La douleur qui provoque la claudication apparaît avec l'exercice et disparaît après quelques minutes de repos.

Cette douleur survient après avoir parcouru une distance constante (mais qui peut différer d'une personne à l'autre).

La mauvaise circulation du sang, qui est à la source de cette claudication, se manifeste souvent aussi par des pieds froids, des plaies qui guérissent mal et des zones froides dans les jambes.

Claudication intermittente : Causes

  • Mauvaise circulation du sang dans les artères, entraînant un manque d'oxygène dans les muscles lors d'un exercice aussi simple que la marche. Le manque d'oxygène déclenche une crampe qui va se relâcher au repos.
  • Facteurs de risque identiques à ceux liés aux troubles cardiaques : tabagisme, diabète, hypercholestérolémie, hypertension artérielle, âge.

Claudication intermittente : Conseils pratiques

  • Ne pas se réchauffer les pieds avec des compresses chaudes

    Si vous souffrez de claudication intermittente, vous aurez tendance à avoir froid aux pieds. L'emploi de compresses chaudes ou de bouillottes risque de blesser la peau du pied, qui n'arrivera pas à évacuer l'excès de chaleur puisque la circulation n'y est pas bonne. Vaut mieux s'en remettre aux chaussettes de laine !

  • Marcher

    Une bonne façon d'empêcher la maladie d'apparaître ou de progresser est de marcher afin d'entretenir la circulation dans les jambes.

  • Prendre de l'aspirine
  • De faibles doses d'aspirine diminuent le risque de formation de caillots qui entraveraient encore davantage la circulation. Mais il est nécessaire de s'assurer auprès de son médecin que la prise d'aspirine n'est pas contre-indiquée, ni en interaction avec vos autres médicaments.
  • Ne pas fumer

    Le tabagisme représente le facteur de risque le plus important à éliminer si vous souffrez de claudication intermittente. Le taux de mortalité, cinq ans après le diagnostic, atteint 25 % parmi ceux qui continuent à fumer, contre 10 % à 12 % chez les personnes qui abandonnent le tabac. De plus, le risque d'amputation est de 10 % cinq ans après le diagnostic chez les fumeurs, alors qu'il est nettement inférieur chez les non-fumeurs.

  • Diminuer la consommation d'alcool

    A long terme, l’alcool provoque de l'artériosclérose (dépôt de cholestérol dans les artères), ce qui réduit l'apport de sang dans l'organisme, empirant ainsi les problèmes de circulation sanguine et la claudication.

  • Prendre soin de son cœur

    Tout ce qui est bon pour le cœur - arrêter de fumer, faire régulièrement de l'exercice, perdre du poids, manger moins gras - l'est également pour les artères des jambes.

Claudication intermittente : Quand consulter ?

  • Vous éprouvez de la douleur à la marche.
  • Des plaies au pied s'infectent ou tardent à guérir.

Claudication intermittente : Examens

Le médecin interrogera le patient afin de connaître toutes les caractéristiques de la douleur qui l'amène à le consulter.

Il auscultera le pouls à différents endroits, comme à l'aine ou à la cheville, pour se faire une idée de l'état de la circulation artérielle. Il examinera les jambes pour y déceler des plaies et voir s'il y a des zones plus froides, deux signes qui dénotent un problème circulatoire. Il pourra aussi recourir à un examen par échographie Doppler afin de déceler un rétrécissement des artères et d'en évaluer l'importance.

Si le médecin juge qu'une chirurgie par pontage ou une dilatation des artères est nécessaire, il enverra le patient passer une artériographie, examen au cours duquel un colorant est injecté dans les artères afin de bien visualiser par radiographie l'emplacement des rétrécissements et leur étendue. Dans certains cas, l'artériographie peut se faire à l'aide de l'imagerie par résonance magnétique (IRM) ou de la tomographie axiale.

Claudication intermittente : Traitement

La marche demeure le meilleur traitement. Mais il faudra ensuite éliminer ou traiter les facteurs de risque.

Le médecin demandera au patient d'arrêter de fumer, car la personne qui continue est certaine de voir son état s'aggraver (80 % des personnes qui souffrent de claudication intermittente sont des fumeurs). Les diabétiques (16 % des cas) devront s'assurer de bien contrôler leur glycémie. Une hypertension (23 % sont hypertendus) sera traitée, tout comme un excès de cholestérol ou un surplus de poids.

Enfin, le médecin prescrira une faible dose d'aspirine pour augmenter la fluidité du sang.

Si la maladie est plus avancée - la douleur apparaît même au repos, il y a des signes de gangrène - il faut alors entreprendre des traitements plus invasifs. Un pontage sera conseillé ou une dilatation des artères au moyen d'un ballonnet gonflable inséré dans une artère, comme cela se fait pour les artères du cœur.

Dans près de 80 % des cas, il y aura stabilisation ou amélioration de la maladie cinq ans après le diagnostic si la personne a cessé de fumer et que les autres facteurs de risque sont bien traités.

Sources

Guide familial des symptômes sous la direction du Dr André H. Dandavino - Copyright Rogers Media, 2005.