Artérite des membres inférieurs

Publié par Dr Philippe Presles
le 23/04/2003
le
3 minutes

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femme âgée, descendant les escaliers
Istock
Le terme d'artérite des membres inférieurs, pourtant couramment utilisé, est impropre.Il désigne en fait une artériopathie chronique obstructive. Ce terme regroupe les lésions de la paroi artérielle dont l'évolution est le rétrécissement (ou "sténose") du calibre artériel.

Artérite des membres inférieurs : Comprendre

Les membres inférieurs sont souvent atteints par ce rétrécissement artériel qui provoque des douleurs lors de la marche et peut aller jusqu'à la gangrène et l'amputation.

Artérite des membres inférieurs : Causes

  • Tabac, diabète, hypertension artérielle, cholestérol, sexe, âge et hérédité sont les principaux facteurs de risque de cette affection.
  • Les maladies inflammatoires touchant entre autres les artères comme le lupus érythémateux disséminé et la maladie de Horton représentent aussi des causes majeures d'artérite des membres inférieurs.
  • Sur le plan des lésions artérielles proprement dites, l'athérosclérose se constitue en plaques appelées "plaques d'athérome", qui se développent sur la paroi interne des artères et les bouchent progressivement.

    A un stade plus évolué, au niveau de ces rétrécissements, des caillots peuvent se former et interrompre brutalement le débit sanguin (déjà très diminué à la base) au niveau d'un membre. C'est ce qu'on appelle une "ischémie aiguë".

Artérite des membres inférieurs : Conseils pratiques

Le diagnostic de l'artérite des membres inférieurs nécessite un bilan artériel complet, d'autant plus qu'il existe d'autres localisations de la maladie, notamment au niveau des artères coronaires ou des artères carotides.

Miser sur la prévention

L'idéal est de ne pas en arriver là, en respectant une bonne hygiène de vie, et notamment en évitant le tabagisme, en diminuant les graisses et le sel dans l'alimentation, et en exerçant une activité physique régulière.

Artérite des membres inférieurs : Quand consulter ?

  • Le plus souvent, le rétrécissement des artères des membres inférieurs se traduit par une diminution du débit, donc un défaut d'oxygénation qui entraîne des douleurs et surtout une réduction du périmètre de marche. Cette situation est encore plus flagrante en cas d'effort, lorsque le débit sanguin a besoin d'être augmenté. Les douleurs des membres inférieurs à la marche sont appelées "claudications intermittentes".
  • A un stade plus évolué, les douleurs apparaissent également au repos, voire la nuit.
  • Enfin, du fait d'un manque d'oxygénation, les tissus se dégradent et conduisent à des lésions cutanées creusantes.
  • En cas de caillot ("thrombose"), le débit sanguin s'interrompt brutalement, provoquant une douleur très vive. Une extrémité ou un membre tout entier (un pied ou un orteil par exemple) prend alors un aspect pâle et progressivement bleu et noir.

Artérite des membres inférieurs : Examens

Le premier examen est clinique. Le médecin constate l'aspect du membre mal irrigué et palpe les pouls qui sont diminués.

Le Doppler, appareil de mesure du débit artériel par ultrasons, totalement indolore (comme une échographie), indique la diminution de débit sanguin et le niveau du rétrécissement sur l'artère, mais ne peut donner une image de l'artère malade.

L'artériographie est une radiographie des artères. Elle permet, par injection intraveineuse ou intra-artérielle d'un produit opaque, d'avoir une très bonne image des artères dans leur ensemble et au niveau des lésions d'athérome. Elle permet également de préparer une éventuelle intervention chirurgicale.

Parmi les examens à pratiquer, notons également le bilan d'hypertension, de diabète et de cholestérol.

Artérite des membres inférieurs : Traitement

Le traitement de l'artérite des membres inférieurs est d'abord médical.

Il passe par la prévention et le traitement des facteurs de risque tels que le diabète, le tabagisme, l'hypertension artérielle et le cholestérol.

Sont également prescrits des médicaments fluidifiant le sang, afin que celui-ci circule mieux à travers l'artère rétrécie. Ils sont appelés antiagrégants plaquettaires car ils empêchent les plaquettes de former des caillots. D'autres médicaments appelés vasodilatateurs permettent d'augmenter le calibre des artères.

Enfin, la chirurgie permet de restaurer un calibre artériel suffisant. La première technique permet par l'intermédiaire de ballons gonflables introduits dans l'artère malade, de dilater celle-ci pour élargir le diamètre interne. La pose d’un stent permet de garder l’artère ouverte. Quant à la chirurgie classique, elle permet de remplacer l'artère malade par une prothèse synthétique ou naturelle (en prenant une veine).

Sources

" Sauvez vos artères ", Dr Robert Cristol, éditions Marabout.