Hyperactivité : les symptômes évoluent de l'enfance à l'âge adulte

L'hyperactivité ne se cantonne pas à l'enfance. Le plus souvent, cette affection perdure à l'âge adulte. Certes, les symptômes évoluent et se modifient, et nombre d'adultes hyperactifs sont épanouis. Toutefois, ce syndrome peut engendrer une souffrance psychologique et des difficultés dans la vie quotidienne…

Forte persistance à l'âge adulte...

L'hyperactivité, ou le trouble déficitaire de l'attention ou de l'hyperactivité (Tdah) chez l'enfant est de mieux en mieux connue et prise en charge. Mais si cette affection tend à disparaître à l'adolescence, ce n'est pas toujours le cas. Elle persisterait même à l'âge adulte dans la majorité des cas. Chez l'adulte, comme chez l'enfant, les psychiatres distinguent trois sous-types de Tdah : la forme hyperactivité-impulsivité dominante, la forme inattention dominante et la forme mixte. Certains symptômes se manifestent avant l'âge de 7 ans. Et la recherche des symptômes de la maladie dans les premières années de la vie est nécessaire à l'identification du Tdah. Les informations données par l'entourage et les bulletins scolaires de l'école primaire sont souvent très précieux.

Les symptômes de l'hyperactivité évoluent

En plus des critères de diagnostics classiques (DSM-IV) plusieurs symptômes sont souvent rencontrés :- faible tolérance à la frustration,- mauvais contrôle des colères, - entêtement, - labilité de l'humeur et - faible estime de soi. Mais les symptômes se modifient à l'âge adulte. Ainsi, l'agitation motrice diminue considérablement pour laisser place à une forme plus subjective se traduisant par une tension intérieure, une impatience et une difficulté à s'engager dans des activités calmes et sédentaires. Le déficit de l'attention (avoir l'esprit ailleurs) reste très marqué chez les adultes, mais il varie fortement en fonction du contexte. Par exemple, il diminue lorsque le sujet se trouve dans un environnement nouveau, absorbé par des tâches intéressantes ou dans les situations de tête-à-tête. D'autres symptômes se manifestent, comme des troubles d'organisation, de planification, des difficultés relationnelles, des stratégies d'adaptation et de compensation, des troubles de l'humeur ou des accès de démoralisation et d'irritation transitoires très variables selon les circonstances. Toutefois, l'adulte hyperactif ne manifeste pas de perte d'intérêt, d'incapacité à éprouver des satisfactions ou du plaisir, ni d'état d'abattement, comme c'est le cas dans la dépression. Et enfin, beaucoup développent des comportements obsessionnels ou se lancent dans une frénésie de contacts sociaux et de recherche de sensations. Ce syndrome n'empêche pas de mener une vie épanouie, mais peut engendrer chez nombre d'hyperactifs une souffrance psychologique et des difficultés dans la vie sociale, professionnelle et familiale. En conséquence, ils sont souvent victimes de troubles de l'humeur, d'anxiété et abusent plus fréquemment de certaines substances (tabac, alcool, médicaments, drogues…). Concernant la prise en charge, il existe le traitement psychosocial, les psychothérapies et le traitement pharmacologique. Le seul médicament disponible en France est le méthylphénidate. Sûr, il présente une efficacité de 70 à 80% chez l'enfant et de 50% chez l'adulte.

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Source : Dr Bange F. & Pr Mouren M-C, " Comprendre et soigner l'hyperactivité chez l'adulte ", collection psychothérapies.