Pour quel travail es-tu fait mon enfant ?
Un entretien avec Thierry M Carabin, auteur de « Pour quel travail êtes-vous fait ? » aux éditions Flammarion.
« Il faut aussi prendre en compte son comportement », explique Thierry Carabin, et ça, « l'école ne le fera jamais à votre place ». Il est donc important de l'encourager à prendre conscience de sa manière d'être et de ce qui l'épanouit. Aime-t-il travailler en groupe, ou plutôt seul ? Préfère-t-il une activité en bureau ou à l'extérieur ? Choisirait-il des contacts humains dans une équipe fermée, toujours la même, ou plutôt ouverts sur l'extérieur ? Préfère-t-il créer, échanger, inventer ? Qu'est-ce qui le rendrait heureux ? S'occuper d'enfants ? d'animaux, une pratique intellectuelle, plutôt manuelle ?
Un exemple : Juliette adore son travail : « je n'aime pas travailler en équipe, j'aime être mon propre patron. Et à l'école, j'avais beau être une bonne élève, je rêvais d'un métier manuel. C'est pour cela que je me sens vraiment à ma place dans mon activité ! Je suis dentiste et cela me convient très bien ! »
« Et puis, encouragez-le à voir la réalité d'un métier, continue Mr Carabin. Une voie le tente ? Faites le rencontrer des adultes qui travaillent dans ce domaine. Ainsi, il sera au contact avec la réalité et ne fantasmera pas sur un métier qui le décevrait profondément.L'idéal serait d'ailleurs, que des parents parlent de leur métier et de ceux qu'ils côtoient, ainsi que de fonctions professionnelles avec leurs enfants et adolescents. Qu'ils mettent aussi à contribution leurs invités lors de dîners, ou de rencontres. Ainsi, les jeunes pourraient poser des questions, et découvrir des orientations auxquelles ils n'avaient jamais pensé. J'ai déjà été invité, ajoute Thierry Carabin, à parler travail et métier avec les enfants de mes hôtes et certains m'en parlent encore 10 ans après, tant cette ouverture les a intéressés. »
À l'école, on parle souvent de voie royale, et les autres qui prennent une autre voie, on considère qu'ils échouent ! Cette façon de penser est destructrice. Il ne faut jamais parler en classant les métiers, mais exprimer que chaque personne est différente et doit trouver sa place. Nous avons besoin de tous les métiers ! J'ai horreur de l'expression « petit boulot » remarque encore l'auteur. Elle dévalorise certaines activités alors que nous en bénéficions tous !
D'ailleurs, certains préféreront un métier tranquille dans lequel ils ne s'investissent pas trop, quitte à vivre une passion en parallèle. Personne n'est obligé d'avoir un métier formidable ou de vouloir gagner beaucoup d'argent. L'idée de réussite varie selon chaque individu. Elle peut correspondre à des choses très différentes : faire des affaires ou gagner de l'argent, se sentir utile ou créer, être reconnu par une communauté ou voyager beaucoup Notre vie est un tout et le travail doit s'insérer harmonieusement avec les autres domaines : vie familiale, hobbys
Et, à partir de 12 ans, vous pouvez l'encourager à passer un bilan d'orientation avec un psychologue scolaire. En deux heures d'entretien, il peut déjà dégager quelques idées, le faire réfléchir, l'aider à structurer sa réflexion.
Et surtout, quand vous parlez avenir avec lui, ne cherchez pas absolument à trouver une réponse immédiate. Le chemin vers le futur se construit peu à peu ! Une question bien posée peut l'aider à réfléchir, à avancer, à se positionner. C'est ce que vous devez viser, et non vouloir à tout prix trouver une réponse comme si le problème pouvait être résolu une fois pour toutes !
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