Pilule abortive : pas d'inquiétude pour les grossesses suivantes

Publié par Dr Philippe Presles
le 10/09/2007
Maj le
2 minutes
Autre
La pilule abortive ou interruption volontaire de grossesse (IVG) médicamenteuse est-elle bien dénuée de risque pour les grossesses futures ? Le suivi de 12.000 grossesses survenues à l'issue d'une IVG le confirme.

IVG chirurgicale et IVG médicamenteuse

Il existe deux techniques d'interruption volontaire de grossesse (IVG) : l'IVG chirurgicale, par aspiration, et l'IVG médicamenteuse. La première est autorisée jusqu'à 14 semaines d'aménorrhée (à compter du début des dernières règles) ou 12 semaines de grossesse (à partir de la date de fécondation), et la seconde jusqu'à 7 semaines d'aménorrhée ou 5 semaines de grossesse.

IVG et futures grossesses

L'IVG médicamenteuse repose sur la prise de la pilule abortive RU 486 (Mifégyne®), puis deux jours plus tard, de deux comprimés de Gymiso® pour expulser l'oeuf. En 2000, dans le monde, plus de 3 millions de femmes ont eu recours à cette méthode. Même si elle n'est pas totale, cette alternative à l'aspiration utérine est d'une grande efficacité (95% d'expulsion complète de l'embryon). Sans intervention chirurgicale, le risque de complications sérieuses est minime. Et enfin, elle est considérée comme sans effet secondaire marquant.

L'exposition médicamenteuse n'augmente pas les risques pour les grossesses ultérieures

Il faut cependant reconnaître que les données concernant les conséquences à long terme des IVG médicamenteuses sont peu nombreuses. Une nouvelle analyse vient combler ce manque et assurer de leur innocuité. Celle-ci a été menée au Danemark, où, entre 1999 et 2004, près de 12.000 grossesses survenues à la suite d'une IVG médicamenteuse ou chirurgicale ont été suivies. Les différents types d'évènements liés aux grossesses ont été répertoriés. Ainsi, la fréquence des grossesses extra-utérines était de 2,4% avec la pilule abortive et de 2,3% à l'issue d'une IVG chirurgicale, les avortements spontanés étaient respectivement de 12,2% et de 12,7%, la prématurité de 5,4% et de 6,7% et les cas de petits poids de naissance de 4,0% et de 5,1%. Autrement dit, l'exposition médicamenteuse n'a pas modifié le pronostic des grossesses ultérieures. Le risque de complications consécutives à une IVG médicamenteuse n'est donc pas supérieur, qu'il s'agisse de petit poids de naissance, de prématurité, de grossesse extra-utérine ou d'avortement spontané.

Sources

Virk J. et coll., N. Engl. J. Med., 357 : 648-653, 2007.

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