Ostéoporose masculine : contrée par les oestrogènes ?

L'ostéoporose n'est pas un phénomène observé exclusivement chez les femmes. Les hommes sont aussi concernés par cette fragilisation progressive de la masse osseuse. En revanche, si le rôle du statut hormonal dans le déterminisme de l'ostéoporose féminine est aujourd'hui bien élucidé, il n'en est pas de même chez l'homme. Etonnamment, une étude tend à suggérer le même mécanisme hormonal oestrogénique dans les deux sexes.

L’homme aussi a des estrogènes !

Il existe trois types d'hormones sexuelles réparties différemment en fonction du sexe : l'œstrogène, la progestérone et la testostérone. Alors que les deux premières sont prépondérantes chez la femme, la testostérone l'est chez l'homme (à savoir que l'on trouve également de la testostérone chez la femme et de l'œstrogène et progestérone chez l'homme, mais en faible quantité).

Actuellement l'ostéoporose féminine étant prévenue à l'aide d'une thérapeutique modulatrice des œstrogènes, on aurait alors pu supposer que le mécanisme masculin faisait intervenir la testostérone. Pour vérifier cette hypothèse, la densité osseuse a été mesurée et des dosages hormonaux ont été réalisés de façon répétée chez des hommes âgés en moyenne de 76 ans. On a ainsi constaté qu’un faible taux d'œstrogène est associé à une perte de densité osseuse au niveau de tous les sites analysés (fémur, rachis lombaire, etc.). Le mécanisme de l'ostéoporose masculine semble donc identique à celui de la femme.

Des traitements similaires

De ce fait, les traitements utilisés pour les femmes ostéoporotiques devraient aussi être efficaces chez les hommes atteints d’ostéoporose. Ceux-ci reposent notamment sur les biphosphonates et le raloxifène, un modulateur des récepteurs aux estrogènes. Les premiers sont déjà couramment prescrits aux hommes.

A noter que, là encore comme chez la femme, le traitement médicamenteux ne remplace pas les changements de mode de vie, lesquels font partie intégrante de la prise en charge : pratique régulière d’une activité physique, alimentation saine et riche en calcium et en vitamine D. La prévention des chutes doit aussi être mise en place : correction de l’acuité visuelle, traitements orthopédiques, aménagement de l’environnement domestique, adaptation de certains traitements tels que les somnifères ou les tranquillisants qui favorisent les chutes, etc.

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Source : Amin et coll., Ann. Intern. Med., 133 : 961, 2000.