Publié par Dr Philippe Presles
le 29/10/2012
Maj le
5 minutes
femme épicerie
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Tel est le titre d’un petit livre dont je conseille vivement la lecture. Rédigé par des auteurs de très bon niveau, il fait le tour des arguments actuels en faveur du bio. Une telle synthèse est essentielle quand depuis 2009, des publications remettent régulièrement en cause l’intérêt nutritif du bio, tout en minimisant la toxicité du non bio. Du coup, les consommateurs comme vous et moi peuvent être perdus.Je vous propose donc un tour des vrais avantages du bio.

Le premier argument anti-bio est d’affirmer que les fruits et légumes bio n’ont pas plus de pouvoir nutritif que les non bio.

Pour se faire une idée, il convient de faire référence aux synthèses scientifiques les plus complètes. Ce sont celles de l’ANSES 2003 (Agence nationale de sécurité sanitaire - Evaluation nutritionnelle et sanitaire des aliments issus de l’agriculture biologique) et de la Food Standard Agency 2009 (l’équivalent britannique de l’ANAES).

Les produits bios sont bien meilleurs

Il ressort de ces rapports que les aliments bios sont bien plus riches sur le plan nutritif :

  • Des fruits et légumes plus riches en antioxydants (flavonoïdes, tanins, anthocyanes, resveratrol), plus riches en minéraux et enfin moins gonflés en eau. Ces mêmes fruits et légumes contiennent jusqu’à 150 fois moins de résidus de pesticides pour les fruits et 70 fois moins pour les légumes.
  • Des céréales riches en vitamines : Les vitamines B, qui constituent un apport essentiel des céréales, sont contenues dans le son du blé, de l’avoine ou du riz, c’est-à-dire dans leur « écorce », celle qu’on enlève pour obtenir de la farine blanche ou du riz blanc. Il vaut donc mieux acheter du pain, des pâtes, du riz et d’une manière générale des céréales complètes ou semi-complètes. L’avantage d’acheter ces produits bio, est que vous avez les vitamines du son, sans les pesticides qui sont déposés sur cette partie externe de la plante.
  • Des viandes, des œufs et du lait plus riches en oméga-3 : Les oméga-3 sont contenus dans l’herbe et dans les élevages bio, les animaux sont nourris exclusivement à l’herbe ou occasionnellement au foin. Le lait bio contient jusqu’à 2 fois plus d’oméga-3 que le lait non bio. Ce n’est pas le cas avec des vaches nourries en grande partie avec du maïs ou du soja. Les poulets bios ou fermiers, quant à eux, vivant en liberté, mangent notamment de l’herbe et des graines issues de l’herbe.

Comment manger bio moins cher ?

A partir de ce constat, nous sommes nombreux à avoir envie de manger des produits bios, plutôt que des produits non bios, mais il faut bien dire que ces produits sont globalement plus chers. Comment s’organiser en pratique ?

  • Lait et œufs :

    Les choisir bios car la différence de prix aura un impact faible sur le budget, pour une différence de qualité très importante.

  • Poulets :

    Les choisir bios ou fermiers.

    Ce qui compte c’est qu’ils soient élevés en plein air. Cela vaut vraiment le coup d’en manger un peu moins souvent, mais de meilleure qualité, tant la différence nutritive est majeure.

  • Viandes :

    En manger moins souvent pour en acheter plutôt chez son boucher avec une garantie d’origine fermière ou bio en grande surface.

  • Pâtes et riz :

    Les choisir bios et complets ou semi-complets.

    La différence de prix est faible et les produits sont plus goûteux et beaucoup plus sains.

  • Fruits :

    Parmi les fruits les plus traités on compte la pomme et le raisin, subissant plus de 20 traitements…

    Pour le coup, il faut comparer les prix et être pragmatique.

    S’agissant de fruits que vous ne pouvez absolument pas éplucher comme les raisins, les fraises, les framboises, etc. cela vaut vraiment le coup de les acheter bios en pleine saison (quand ils sont moins chers car abondants).

    S’agissant des fruits que vous pouvez éplucher, il est licite de comparer les prix et d’en tenir compte.

  • Légumes :

    Certains légumes sont moins traités que d’autres et peuvent être achetés non bios pour des questions de budget.

    Il s’agit des oignons, échalotes, ail, épinards, asperges, poireaux, pommes de terre, choux-fleurs, brocolis, choux pommés, petits pois, haricots, fèves et des légumes racines en général.

    Surtout certains légumes ne sont vraiment pas chers, même en bio, et on peut les consommer plus souvent comme les choux en général, le potimarron, la blette, la betterave rouge et le navet.

  • Légumineuses :

    La différence de prix n’est pas très importante et il est préférable de les acheter bios si possible.

Surtout, manger malin !

Le plus important pour à la fois ménager sa santé et son porte-monnaie est de suivre tout simplement les recommandations officielles pour une bonne alimentation, à savoir :

Diminuer ce qui est le moins bon pour la santé en trop grande quantité et qui coûte le plus cher :

  • Les plats cuisinés (ils coûtent très chers et sont souvent de piètre qualité)
  • Les aliments sucrés (pour se faire plaisir de temps en temps)
  • Les fromages (bons pour la santé, mais nous en mangeons un peu trop…)
  • Les graisses animales
  • Les viandes rouges (bonnes en petites quantité quand elles sont de qualité)

Augmenter ce qui est bon pour la santé et peu cher :

  • Les céréales complètes, pâtes, riz
  • Les légumineuses (une fois par semaine)

Augmenter ce qui est bon pour la santé en privilégiant les produits de saison et en comparant les prix :

  • Les fruits
  • Les légumes

En procédant de la sorte, vous allégerez vos dépenses en produits chers et transformés, pour les consacrer davantage aux fruits et légumes. Vos menus seront plus équilibrés et vos dépenses aussi. Sans oublier que vous contribuerez à diminuer l’utilisation des pesticides et des nitrates, la pollution qu’ils entrainent et les surcoûts qu’ils occasionnent pour le traitement des eaux polluées.

Source : Manger Bio, c’est mieux ! Claude Aubert, Denis Lairon, André Lefebvre, Editions Terre vivante, 2012.

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