Maladie d'Alzheimer : les raisons d'espérer
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Réduire l’incidence d’Alzheimer : de la prévention et de l’éducation

Autre bonne nouvelle : l’incidence de la maladie diminue.

Plusieurs études, réalisées dans plusieurs endroits du monde, montrent qu’à âge égal, elle a baissé de 20%. C’est le cas notamment à Rotterdam, Bordeaux, dans trois villes anglaises et à Framingam, une petite ville américaine.

  • Prévention : une des raisons évoquée est la meilleure prise en charge des facteurs de risques cardiovasculaires.

En effet, on sait aujourd’hui que manger équilibré, faire de l’exercice physique, surveiller sa tension artérielle, son taux de cholestérol et sa glycémie, arrêter de fumer... protègent autant le cœur que le cerveau !

  • Education : le niveau d’éducation joue également un rôle préventif. Et ce dernier a augmenté.

Pr Dartigues : « Plus on a fait d’études et plus on a un métier stimulant, plus sa réserve cognitive est élevée. Le cerveau est plastique. Non seulement, on a plus de matière grise mais elle fonctionne mieux ». Cela n’empêche pas d’avoir la maladie d’Alzheimer mais les signes se manifestent beaucoup plus tard dans le temps.

  • Troisième raison et, peut-être, la plus importante : on vieillit en meilleur état. Or, l’âge est le premier facteur de risque de la maladie.

« Ce qui est vrai pour la maladie d’Alzheimer l’est pour toutes les maladies dégénératives associées à l’âge comme la DMLA, par exemple, qui régresse aussi, signale le Pr Dartigues. Ce qui prouve que ces pathologies ne sont pas irréversibles comme on le croyait avant ».

L’intérêt des thérapies non médicamenteuses pour traiter la maladie d’Alzheimer

Faute de disposer d’un traitement miracle, la prise en charge des patients Alzheimer par des thérapies dites « non médicamenteuses » marquent le pas. Application de la méthode Montessori aux patients en institution, arthérapie, musicothérapie...

L’idée est de s’appuyer sur les facultés que les patients ont conservées pour les mobiliser plutôt que de se focaliser sur celles qu’ils ont perdues. Au Centre de Mémoire, de Ressources et de Recherche de Saint-Étienne, le Dr Isabelle Rouch a lancé une initiative de musicothérapie active avec une dizaine de patients volontaires atteints de troubles cognitifs légers. Chaque semaine, ils participent à une chorale, animée par un chef de chœur sous le contrôle d’un psychologue. L’atelier dure 1h30 dont 20 mn pour se chauffer la voix, ensuite les patients répètent les chansons qu’ils ont choisies.

« Nous avons déjà donné trois concerts, explique Isabelle Rouch. Ce qui prouve que l’on peut être diagnostiqué Alzheimer et que la vie n’est pas finie. Cette expérience a changé le regard des patients sur eux-mêmes mais surtout celui de leurs familles. On a soudain senti de la fierté vis-à-vis du conjoint ou du parent malade. C’est fondamental ».

Le projet s’inclut dans une étude visant à mesurer les effets du chant sur la maladie d’Alzheimer. La mémoire, la concentration, l’anxiété, la dépression mais aussi le bien-être, l’estime de soi, les émotions... seront évalués. Résultat en 2017.

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Source : -Entretien avec le Pr Jean-François Dartigues, neurologue et directeur honoraire de l’Institut de Santé Publique, d'Épidémiologie et de Développement (Isped) à Bordeaux. 
-Colloque « A-t-on commencé à vaincre la maladie d'Alzheimer ? », organisé à Arcachon le 21 septembre 2016 par l’Observatoire B2V de la mémoire à l’initiative de la « Semaine de la mémoire » qui s’est déroulée à Bordeaux du 19 au 25 septembre 2016. L’observatoire est porté  par le groupe de protection sociale B2V.