Les femmes meurent 7 fois plus du cœur que de cancer du sein

L’infarctus : aussi redoutable chez les femmes que chez les hommes !
« Je ne savais pas » est l’argument le plus bête qui soit pour expliquer une négligence. Pourtant, nous sommes de nombreux médecins à savoir « sans savoir » que les infarctus et les attaques cérébrales sont aussi redoutables chez les femmes que chez les hommes.
Comment expliquer autrement qu’en France, le risque de décès est augmenté de 75 % chez les femmes hospitalisées pour infarctus en comparaison des hommes ? Ce n’est quand même pas par sexisme, par manque de mobilisation.
Non, c’est par sous-évaluation du risque cardiaque encouru par les femmes d’aujourd’hui.
Un taux de mortalité par infarctus triplé en 15 ans chez les femmes
Il faut admettre une fois pour toutes que les temps ont changé. Que de nos jours, les jeunes femmes fument davantage que les jeunes gens, qu’elles boivent autant, qu’elles sont aussi sédentaires, stressées et qu’elles mangent aussi mal que les hommes. Du coup, pourquoi feraient-elles moins d’infarctus ou d’attaques cérébrales ?
Leur taux de mortalité par infarctus a triplé en 15 ans. La seule différence statistique est qu’elles font leurs maladies cardiaques graves 8 ans plus tard.
Pourtant, la médecine moderne a les moyens de sauver autant les femmes que les hommes. Et cette médecine moderne, il faut y croire, car elle progresse sans cesse. Sans elle, Danièle Herman, l’auteur, ne serait plus là. Elle a beaucoup souffert de cardiopathies graves depuis sa jeunesse et elle a fait de sa lutte personnelle un combat collectif en dirigeant la fondation recherche pour cardio-vasculaire Institut de France.
Changer nos réflexes de médecins et de patientes
Si vous avez compris que le risque de mortalité cardiovasculaire est très élevé chez les femmes, que faut-il retenir en pratique ?
- que les femmes font des formes d’infarctus dont les symptômes peuvent être différents ou atténués. Il faut y penser en cas de difficulté à respirer, de troubles digestifs brutaux, de nausées, de douleur à la mâchoire ou de douleurs thoraciques atypiques,
- qu’à l’hôpital on hésite davantage à leur faire bénéficier de coronarographies ou d’angioplasties, gestes qui pourraient les sauver,
- qu’il faudrait leur faire un bilan cardiaque poussé systématiquement à la cinquantaine, avec leur première mammographie, et faire un test d’effort au moindre doute.
Dernier conseil : lisez Le cœur des femmes et offrez-le à vos sœurs et amies. Outre que ce livre est très bien documenté et facile à lire, il fourmille de bons conseils pour garder son cœur et son cerveau en forme…
Source : Le cœur des femmes. Danièle Hermann. Robert Laffont / Versilio.