Larva migrans : Attention aux bacs à sable !

Publié par Dr Sylvie Coulomb
le 18/06/2003
Maj le
4 minutes
Autre
Parasitose due à la pénétration sous-cutanée d'une larve du chien ou du chat. Les parasites sont à l'origine de manifestations cutanées (démangeaisons, ##O-2794/eczéma/##, ##O-2812/urticaire/##,...), d'atteintes oculaires ou encore d'un tableau de larva migrans viscérale.

Cette affection évolue favorablement le plus souvent, soit après un traitement efficace, soit en guérissant spontanément.

Quelles sont les causes du larva migrans ?Larva migrans : conseils pratiquesLarva migrans : quand consulter ?Larva migrans : que se passe-t-il lors de l'examen ?Larva migrans : quel est le traitement ?

Quelles sont les causes du larva migrans

La larve d'ankylostome. Parasite intestinal du chien (toxocara canis) ou du chat (toxocara cati), rejeté sur le sol lors des défécations. En zone tropicale, l'homme se contamine au contact d'un sol souillé, en marchant pieds nus ou en s'étendant sur le sable. Dans les pays occidentaux, les enfants peuvent s'infecter en jouant dans des bacs à sable ou des aires de jeux de jardins publics où des animaux non vermifugés ont pu laisser des excréments.La durée d'incubation (intervalle entre la contamination et l'apparition des signes cliniques) varie de quelques heures à quelques semaines.Le parasite n'étant pas adapté à l'homme, il ne peut pas faire un cycle complet et reste sous la peau.

Larva migrans : conseils pratiques

Eviter de marcher pieds nus dans les pays tropicaux.A la plage, s'asseoir ou s'allonger sur une natte (ou serviette) suffisamment épaisse pour que les larves ne puissent la traverser.Eviter le contact et les jeux avec les jeunes chiens et les chats non vermifugés.Bien laver les mains des enfants après contact avec la terre ou le sable (la contamination par les mains sales est la plus fréquente chez l'enfant).

Larva migrans : quand consulter ?

  • Démangeaisons très intenses, localisées, parfois associées à une fatigue plus ou moins importante et/ou à des douleurs abdominales : il s'agit de la forme commune.
  • Manifestations allergiques : urticaire, eczéma, asthme.
  • Hyperéosinophilie sanguine (augmentation des polynucléaires éosinophiles) révélant alors une forme asymptomatique (sans signe clinique).
  • Fièvre, fatigue persistante, amaigrissement, s'associant à des troubles digestifs (douleurs abdominales, nausées, vomissements), des oedèmes de la face, des signes pulmonaires (toux, dyspnée, difficulté à respirer) ou à des troubles neurologiques : forme majeure due à une infection massive, appelée larva migrans viscérale ou toxocarose.
  • Baisse de l'acuité visuelle : elle révèle une forme oculaire de la parasitose. Il peut s'agir d'une inflammation de l'uvée (uvéite), de la rétine (rétinite). La lésion oculaire la plus fréquente est le granulome rétinien, qui peut être confondu avec une tumeur.

Larva migrans : que se passe-t-il lors de l'examen ?

On retrouve un relief de la peau très particulier, sous la forme d'un cordon sinueux de couleur rougeâtre : il s'agit en réalité d'une réaction inflammatoire provoquée par la progression du parasite sous la peau. La lésion se situe généralement aux points de contact avec le sol souillé, soit les pieds et les chevilles, mais également les fesses, les coudes ou les mains. A la palpation, une hépatomégalie (augmentation du volume du foie) est parfois retrouvée.La mise en évidence directe de la larve ne se fait que très rarement. La numération formule sanguine met en évidence une hyperéosinophilie. En cas de signes pulmonaires, la radiographie thoracique montre des infiltrats (syndrome de Loëffler). En présence de troubles visuels, une échographie oculaire révèle des signes caractéristiques. Le sérodiagnostic (Elisa ou Western-Blot) permet de préciser le diagnostic de toxocarose.

Larva migrans : quel est le traitement ?

Le traitement actuel repose sur l'ivermectine, en règle générale à la dose de 2 comprimés en une seule prise. Chez l'enfant, la posologie est de 0,2 mg par kilo en prise unique. Le plus souvent, l'affection ne récidive pas, sauf si d'autres larves pénètrent dans l'organisme.Pour soulager les démangeaisons, le médecin peut prescrire un médicament antihistaminique ou une pommade.En cas d'atteinte oculaire, le traitement doit se faire en milieu spécialisé et repose en particulier sur les corticoïdes.Il est essentiel d'insister sur les mesures préventives : pas de contact direct avec le sol en pays tropical, vermifuger les animaux de compagnie trois fois par an, veiller à une bonne hygiène des mains chez l'enfant.

Sources

Touze J.E., Peyron F, Malvy D. Médecine Tropicale au quotidien. 100 cas cliniques. Format Utile. Editions varia, mars 2001. Harrison médecine interne, tome 1, page 1400. Edition Mac Grow Hill, 1998. Mise au point sur le traitement de la toxocarose. Journal de Pharmacie Clinique. Vol. 19, Numéro 3, Septembre 2000 : 194-8, Pharmacothérapie.

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