La spiruline : un super-aliment !

Publié par Audrey Vaugrente
le 20/07/2018
Maj le
4 minutes
detail of many organic spirulina tablets with low depth of field over cardboard background
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Cette micro-algue est connue pour son goût atroce autant que pour les nombreux nutriments qu'elle apporte. La spiruline est souvent considérée comme un super-aliment. Partons à la découverte de cet aliment microscopique.

Sa jolie couleur bleu-vert s'affiche de plus en plus dans les rayons "nutrition", "bio" des supermarchés mais aussi dans les parapharmacies. Malgré son goût peu apprécié, la spiruline est un super-aliment en plein boom.

Peu connue, jusqu'à récemment, en France, cette micro-algue est désormais très prisée des sportifs et des sportives, des végétarien.ne.s ou encore des personnes amatrices de complémentaires alimentaires. Que cache cet organisme microscopique ? On vous explique tout.

De quoi s'agit-il ?

Derrière la spiruline se cachent trois cyanobactéries, aussi appelées algues bleues, qui ont la particularité de présenter une forme spiralée. C'est d'ailleurs de là que vient le nom de ce complément alimentaire.

En Europe, seules trois espèces sont autorisées à la vente : Spirulina major, Spirulina maxima et Spirulina platensis. Leur culture, elle, s'étale sur plusieurs continents puisqu'elle nécessite des eaux douces, chaudes et au pH alcalin.

La spiruline se développe donc dans certains lacs d'Afrique (Tchad, Ethiopie, Tunisie), d'Amérique latine (Mexique, Pérou), et d'Asie du Sud (Inde, Sri Lanka, Thaïlande). En France, une centaine de fermes se sont lancées dans cette culture, principalement dans le sud du pays.

Où la trouve-t-on ?

La plupart des parapharmacies proposent des compléments alimentaires à base de spiruline, sous forme de comprimés. Une offre qui présente un intérêt majeur : cette forme évite d'avoir à subir le goût particulièrement désagréable de cette micro-algue.

La plupart des magasins bio vendent également de la spiruline sous différentes formes : gélules, poudre mais aussi paillettes. Cela permet de varier les préparations. Les plus volontaires pourront ainsi l'ajouter à leur cuisine, en l'intégrant à leurs recettes de soupe, de smoothie ou encore de gâteau.

Les supermarchés se sont eux aussi lancés et proposent des alternatives plus élaborées, comme des pâtes ou du chocolat à base de spiruline. Certaines marques ont même mis au point de la fleur de sel à la spiruline. De quoi varier les expériences…

Que contient-elle ?

Dans un avis rendu public en août 2017, l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a livré un portrait précis des qualités nutritionnelles de la spiruline. Cette micro-algue est principalement constituée de protéines (60-70 %) et apporte de nombreux acides aminés de cette façon.

C'est également une source non négligeable de glucides – qui composent 4 à 19 % de sa masse – et de lipides (10 %). Il ne faut pas non plus oublier les vitamines, très nombreuses : B1, B2, B3, B4, B5, B6, B12, E; les caroténoïdes, ou encore les minéraux…

A en croire les producteurs, la spiruline contiendrait plus de fer que les épinards, plus de calcium que le lait et plus de vitamine B12 que la viande rouge.

Comment s'en sert-on ?

Officiellement, la spiruline est enregistrée comme un additif en Europe. Il s'agit d'une denrée alimentaire. Elle ne peut donc pas avancer des allégations de santé. Mais on lui prête aussi des vertus sanitaires, du fait de son usage traditionnel.

Elle est c onsidérée comme un "super-aliment" qui pourrait aider à lutter contre diverses carences, voire contre la malnutrition. L'Organisation des Nations Unies a même participé à la création d'un institut dédié (IIMSAM), afin de favoriser son utilisation dans les pays concernés par ce phénomène.

Mais comme le précise l'Anses, "la spiruline n'a fait l'objet d'aucune évaluation du risque par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). Elle n'est pas considérée comme médicinale en France ou en Europe."

Des études sont en cours pour évaluer les bénéfices réels de cette micro-algue. Au vu des inconnues qui planent encore, l'Institut pour la recherche et le développement (IRD) a conclu qu'il serait "plus judicieux de s'orienter vers d'autres solutions pour lutter contre la malnutrition".

Y a-t-il des contre-indications ?

De manière officielle, rien ne s'oppose à la prise de spiruline. Aucune dose toxique n'a été reconnue. Les différentes études qui ont été menées n'ont pas permis d'en établir une. "Néanmoins, les effets de ces études sont trop faibles pour mettre en évidence des effets rares tels qu'une susceptibilité/hypersensibilité individuelle", souligne l'Anses. Qui juge nécessaires de tels travaux.

Toutefois, 49 déclarations d'effets indésirables ont été liées  la spiruline, sous forme de compléments alimentaires, en France. Un cas d'allergie a également été signalé.

L'Anses souligne aussi le risque de production de toxines par les cyanobactéries, selon les conditions de culture, et la possible présence de métaux lourds (arsenic, cadmium, mercure…).

La plupart des cultivateurs ont une concentration correcte, mais certaines analyses font état de niveaux inquiétants par rapport aux limites en vigueur en Europe. Des produits en provenance des Etats-Unis, d'Inde et du Tchad dépassent notamment les normes.

Sources

Compléments alimentaires à base de spiruline : privilégier les circuits d’approvisionnement les mieux contrôlés, Anses, 30 novembre 2017

« La Spiruline peut-elle être un atout pour la santé et le développement en Afrique ? », Étude réalisée par l'IRD pour le Ministère de l'agriculture et de la pêche

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