Hystérectomie (ablation de l'utérus) : quel impact sur la sexualité ?

Une femme devant subir une hystérectomie, ou ablation de l'utérus, se pose inévitablement des questions quant à l'avenir de sa vie sexuelle. Les résultats d'une étude récente menée aux Pays-Bas penchent nettement en faveur d'une amélioration de la sexualité.

Pourquoi l’hystérectomie peut-elle avoir un impact sexuel ?

Les conséquences anatomiques de l’hystérectomie

  • Enlever l’utérus implique de couper des tissus, donc de sectionner certaines fibres nerveuses susceptibles d’innerver la zone sexuelle. Ces lésions nerveuses peuvent avoir des conséquences.
  • Lorsque les ovaires sont aussi enlevés, ce qui est le plus souvent le cas, cela entraîne une baisse brutale d’hormones de type estrogènes et androgènes, ce qui peut agir sur le désir sexuel et la lubrification sexuelle.
  • L’ablation de l’utérus, situé au fond du vagin, peut avoir comme conséquence de diminuer un peu la profondeur du vagin.

Les conséquences fonctionnelles (orgasme, contractions, utérus)

Au moment de l’orgasme se produisent des contractions de l’utérus. Or, sans utérus, les contractions disparaissent à ce niveau.

Les règles disparaissent si la femme n’était pas ménopausée.

Les conséquences psychiques

L’utérus est un organe sexuel féminin, jouant un rôle dans la féminité, la fertilité et la sexualité. Il peut donc être très investi émotionnellement, et l’hystérectomie peut avoir un impact émotionnel d’autant plus important que cet investissement est profond.

Les conséquences liées au problème entraînant l’opération

Si l’utérus est ôté par chirurgie, c’est qu’il existe une raison médicale. Or, guérir ou soigner un problème a généralement des impacts très positifs sur le confort de vie, y compris sur le confort sexuel.

Hystérectomie, les conséquences sexuelles

La baisse d’hormones de type estrogènes et androgènes fabriquées auparavant par les ovaires peut entraîner une baisse du désir sexuel et une sécheresse vaginale, source de douleurs lors des relations sexuelles. Ceci est à modérer quand l’hystérectomie se pratique chez une femme ménopausée dont les ovaires sont déjà partiellement au repos et qui peut donc déjà observer une sécheresse vaginale.

Les contractions de l’orgasme au niveau vaginal ne sont plus présentes, mais elles peuvent continuer à être perçues par les femmes. On parle même parfois d’organe fantôme. En réalité, d’autres zones se contractent au moment de l’orgasme, en particulier le vagin, d’où une sensation orgasmique potentiellement préservée.

La disparition des règles peut soulager la femme, voire même lui changer la vie si elle souffrait de règles très abondantes ou douloureuses ou bien de saignements. Sa vie sexuelle peut s’en trouver considérablement améliorée.

Les douleurs pendant les rapports sexuels ont souvent tendance à disparaître après l’ablation de l’utérus quand l’indication de l’opération a été bonne.

Hystérectomie, la sexualité peut s’améliorer… ou pas !

La plupart des auteurs rapportent en réalité des améliorations importantes de la sexualité après l’hystérectomie.

C’est bien le cas quand le problème à l’origine de l’opération entraînait des difficultés sexuelles, des douleurs, des saignements… On observe alors une augmentation de l’activité sexuelle passant de 70,5 % à 76,6 % à un an, une amélioration de la qualité des rapports avec une diminution des douleurs pendant les relations sexuelles (18,6 % à 3,6 %), une diminution du nombre de femmes n’ayant pas d’orgasme (7,6 % sans orgasme à 4,9 % après l’opération) et une diminution du nombre de femmes se plaignant d’un désir sexuel trop faible (10,4 à 6,2 %).

Au contraire, quand l’hystérectomie n’est pas pratiquée pour de bonnes raisons, la sexualité a tendance à se trouver atteinte par l’intervention. Ainsi, une femme opérée pour des douleurs dont on ne connaît pas vraiment la cause, avec des angoisses ou une tendance à la dépression aura un risque de se trouver moins bien après l’opération, avec de nombreuses plaintes diverses, y compris sexuelles.

C’est pourquoi les chirurgiens sont très vigilants sur la décision de pratiquer ou non une hystérectomie, leur but étant naturellement de rendre service aux femmes.

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Source : British Medical Journal, 327 : 774-777, 4 octobre 2003.