Les femmes et leur migraine...

C'est une réalité, les femmes souffrent trois fois plus de migraine que les hommes. La puberté et les règles sont des moments à grand risque. Ces douleurs intolérables sont sources de handicaps importants. Pourtant, une fois la migraine diagnostiquée, il existe des solutions...

La migraine est une affection très fréquente. Selon les études épidémiologiques, elle toucherait 12 à 15% de la population, soit près de 7 millions de Français. Toutefois, en 2004, la classification des céphalées a été modifiée par l'International Headache Society. Celle-ci a intégré un nouveau concept, celui de « migraine probable », par opposition à la « migraine typique ». Or les migraineux « probables » seraient presque aussi nombreux, soit environ 10% des Français. Au final, la proportion des migraineux adultes souffrant de migraines dépasserait les 20%.

Les femmes sont trois fois plus touchées que les hommes. C'est au moment de la puberté que la fréquence de la migraine augmente rapidement chez les filles, pour aboutir à une nette prépondérance féminine chez l'adulte. En effet, chez l'enfant, il ne semble pas exister de différence entre les sexes. La migraine débute presque toujours avant l'âge de 40 ans, avec une fréquence et une sévérité des crises qui semblent diminuer au cours de la seconde moitié de la vie.Parmi les femmes migraineuses, entre 25 et 60%, selon les études, présentent des crises au moment des règles (migraines cataméniales). Ces migraines rythmées par les menstruations, se manifestent la plupart du temps dans les cinq jours précédents la survenue des règles. La grossesse peut modifier la fréquence des crises, comme le démontre une étude récente qui avait pour objectif d'évaluer la prévalence des céphalées dans une population de femmes enceintes. Plus de 1.600 femmes ont répondu à deux questionnaires, le premier en début de grossesse et le second au moment de l'accouchement. Il s'avère que 58% des femmes habituellement migraineuses ne l'étaient plus au cours de leur grossesse. Inversement, parmi les femmes qui avaient déclaré ne présenter habituellement ni migraine ni céphalée, 1,9% ont souffert de migraines pendant leur grossesse.

Aujourd'hui, il existe une large panoplie de traitements spécifiques, traitements de la crise ou de fond. Mais cette affection reste sous-diagnostiquée : 30 à 45% des migraineux ne consultent jamais, ce qui les conduit vers une automédication importante au moment des crises. Malheureusement, cette automédication mène à la céphalée chronique quotidienne, c'est-à-dire que par accoutumance les migraines deviennent quotidiennes.

Cette maladie est aussi largement méconnue par la famille des patients atteints, qui tend notamment à sous-estimer la gravité des crises, et par l'entourage professionnel, qui tend à ignorer l'importance du handicap lié à cette affection.

C hez l'enfant aussi, le sous-diagnostic est très fréquent, en raison d'un diagnostic difficile. Pourtant, la prévalence serait d'environ 10%. Or, la migraine est source de souffrances, de modifications du comportement et de difficultés scolaires…

Notre Newsletter

Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de E-sante.

Votre adresse mail est collectée par E-sante.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.

Source : Anaes, Recommandations pour la pratique clinique, septembre 2004 ; Ertresvag J.M. et coll., Acat. Neurol. Scand., 111 : 233-7, 2005.