Excès de sel et santé : mauvais même dans les scléroses en plaques

Le sel est indispensable et dangereux à la fois. Il est précieux, car il a représenté, pendant des siècles, notre unique façon de conserver nos aliments. Les salaisons des viandes et des poissons permettaient d’en disposer tout l’hiver. Le sel était si précieux qu’il fut même l’objet d’un impôt spécifique, la gabelle. Il est aussi appréciable car il contribue à donner du goût à certains plats qui paraîtraient trop fades sans lui. Il est enfin nécessaire à notre santé, notamment pour pouvoir garder l’eau de notre organisme en pleine chaleur.
Sel et hypertension artérielle
Mais le sel peut aussi être toxique dès lors qu’il est consommé en excès. Le plus connu de ses effets négatifs est certainement l’hypertension. Comme le sang doit garder constante sa concentration, s’il contient trop de sel, l’organisme retient de l’eau dans les artères afin de le diluer, ce qui entraîne une augmentation de la tension artérielle. Si cette perturbation devient chronique, une hypertension artérielle chronique se met en place et l’on doit alors prendre des antihypertenseurs et… réduire sa consommation de sel.
Sel et insuffisance cardiaque
L’autre conséquence négative sur le plan cardiovasculaire d’une consommation excessive de sel est l’insuffisance cardiaque qui résulte soit, de l’hypertension artérielle elle-même qui finit par user le cœur, soit d’un effet direct sur le cœur lui-même.
Sel et ostéoporose
S’il provoque une rétention de l’eau dans l’organisme, l’excès de sel entraîne aussi une fuite du calcium qui est éliminé en même temps que le sel lui-même. Cette perte du calcium se traduit par une baisse du capital osseux et par une déminéralisation des os. À la longue ce processus aboutira à la mise en place d’une ostéoporose avec son cortège de fractures redoutables, du col du fémur, du rachis ou du poignet.
Sel et sclérose en plaques
Le sel peut aussi avoir des effets toxiques neurologiques que l’on commence à découvrir en suivant les malades atteints de sclérose en plaques (SEP). C’est ainsi qu’une équipe de recherche argentine a mis en évidence que ceux qui consommaient le plus de sel étaient victimes de davantage de poussées que ceux qui en consommaient le moins. Concrètement, les chercheurs indiquent que « le risque de poussées de SEP est multiplié par 3 pour une consommation modérée et par 4 au-delà de 4,8 g/j ». Or la consommation moyenne des Français en sel est de 7,9 g / jour…
Certains penseront que le temps venu, il suffira de réduire leur consommation de sel pour pallier ces inconvénients. Il s’agit d’une erreur profonde concernant l’excès de sel car la constitution du capital osseux est terminée à l’âge de 25 ans… Ensuite, il sera trop tard. Idem pour les artères, dont la souffrance depuis le plus jeune âge déclenche un processus d’artériosclérose qui affecte les artères de manière quasi irréversible. Idem très probablement pour les effets neurologiques du sel. C’est donc dès l’enfance qu’il est important de prendre les bonnes habitudes santé et de se servir du sel avec une grande modération.
Source :
Mauricio F Farez et al. Sodium intake is associated with increased disease activity in multiple sclerosis. J Neurol Neurosurg Psychiatry. Août 2014. doi:10.1136/jnnp-2014-307928.