Les espoirs apportés par les progrès du traitement de l'hépatite C

L'hépatite C représente un vaste problème de santé, par son incidence élevée dans la population mondiale et par ses possibles complications (cirrhose, cancer du foie). Cela explique que cette maladie mobilise un grand nombre de chercheurs impliqués dans la mise au point de nouveaux traitements, curatifs ou préventifs. Le traitement de la maladie a évolué depuis ces dernières années et il existe aujourd'hui un réel espoir de guérir un certain nombre de patients.
Sommaire

Selon l'Organisation Mondiale de la Santé, environ 3% de la population mondiale seraient infectés par le virus de l'hépatite C, soit plus de 200 millions de personnes, dont 600 000 en France. Même si le nombre de sujets infectés diminue, les personnes non encore dépistées pourraient représenter environ 60% des patients.Il faut savoir qu'après infection par le virus de l'hépatite C (VHC), 15% des patients guérissent spontanément et 85% évoluent vers un portage chronique du virus. Parmi ces derniers, 40% développent une hépatite chronique minime, mais 20% une forme modérée à sévère évoluant vers une cirrhose en 10 ou 20 ans et un hépatocarcinome (ou cancer du foie) dans 1 à 4% des cas.

Quels sont les traitements actuels de l'hépatite C ?

Aujourd'hui, le traitement de référence consiste en l'association de deux médicaments antiviraux, qui sont l'interféron et la ribavirine. On désigne sous le terme de bithérapie cette association médicamenteuse.L'interféron Il appartient à une famille de substances qui sont produites naturellement par certaines cellules sanguines, les lymphocytes, en cas d'agressions, notamment virales. On utilise l'interféron alpha, administré trois fois par semaine par injection sous-cutanée. Cependant, les études ont montré que le virus VHC se réplique très rapidement et que l'interféron alpha devient inactif dès le lendemain de l'injection, permettant à la virémie (ou concentration de virus dans le sang) de remonter à nouveau. Cela explique que les protocoles de traitement par injection d'interféron trois fois par semaine soient insuffisamment efficaces.Ce phénomène a conduit les chercheurs à développer un interféron à action prolongée: en ajoutant une molécule de polyéthylène glycol à l'interféron (« interféron pégylé »), il a été démontré que la vitesse d'élimination de celui-ci était alors diminuée, permettant ainsi une seule injection par semaine avec une activité constante. L'interféron pégylé a obtenu l'autorisation de mise sur le marché (A.M.M.) en 2000, permettant de franchir un nouveau pas très important dans le traitement de l'hépatite C. Pour le moment, l'A.M.M. n'autorise à administrer l'interféron pégylé qu'en monothérapie (c'est-à-dire sans autre médicament associé) lorsqu'il existe une contre-indication ou une intolérance à la ribavirine, chez des patients adultes ayant une hépatite C chronique. La ribavirine C'est un médicament antiviral qui, lorsqu'il est associé à l'interféron, augmente de façon significative l'efficacité de ce dernier. Grâce à cette association, la rémission de la maladie est prolongée de 40 à 50% chez les malades. La ribavirine se prend par voie orale, en comprimés, à raison de 5 à 6 comprimés par jour selon le poids corporel. A la différence de l'interféron, ils doivent être pris tous les jours, généralement matin et soir, au cours du repas.La décision thérapeutique est fondée sur les résultats de la ponction-biopsie hépatique. Le traitement est indiqué chez les patients présentant une hépatite chronique active avec fibrose.La détermination du génotype et la mesure de la charge virale sont importantes pour la décision thérapeutique et la durée du traitement (6 ou 12 mois). On distingue actuellement six principaux génotypes numérotés de 1 à 6 (le génotype correspond à la partie génétique du virus ou génome). La charge virale correspond à la quantité estimée de virus dans le sang circulant. En pratique, la charge virale et le génotype sont utiles surtout avant le traitement pour apprécier les chances de succès du traitement et définir le type de traitement et sa durée. Ainsi, plus la charge virale est forte, moins bonne est la réponse à la bithérapie. Les génotypes 2 et 3 répondent mieux au traitement que le génotype 1. Cependant, des essais cliniques ont récemment montré que l'association ribavarine-interféron pégylé, apporte une amélioration de la réponse essentiellement pour les patients souffrant d'une infection par le génotype 1.

Les autres traitements antiviraux

Ils relèvent encore du domaine de la recherche. Il faut savoir qu'il y a des progrès permanents et que de nouveaux traitements sont attendus dans les prochaines années. Ainsi, la trithérapie, qui repose sur l'association de l'interféron, la ribavirine et l'amantadine, aurait, d'après les résultats d'essais préliminaires, des effets supérieurs à la bithérapie, mais ceux-ci restent encore modestes, d'où l'attente prudente des résultats d'études plus importantes. Les anti-protéases, d'autres analogues de la ribavirine et des cytokines sont annoncées dans un avenir plus lointain.

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Source : Le Quotidien du Médecin, n° 6902, 20-04-2001. Conférence de consensus, Février 1999.