Les escarres, la plaie !
Les escarres : les causes
L'escarre est due à l'immobilisation prolongée et ce sont les personnes âgées confinées au lit ou en fauteuil qui sont les plus exposées. Elles cumulent en effet les facteurs de risque locaux et généraux, et ils sont nombreux : maladies neurologiques ou rhumatologiques réduisant la mobilité, peau fragilisée, incontinence source d'irritation cutanée et de macération, mauvais état cardiaque baissant l'oxygénation de la peau et des tissus sous-cutanés, état nutritionnel déséquilibré, moindre état fébrile se traduisant par une déshydratation et baisse de motivation pour les soins.
Quels symptômes ?
L'escarre, également appelée ulcère de pression ou de décubitus, est décrite comme une plaie de dedans en dehors, de forme conique à base profonde. Une partie des lésions n'est donc pas visible. Les principales localisations sont la région du sacrum et les talons. L'escarre évolue en plusieurs étapes. Le premier stade est celui d'une rougeur persistante localisée à la zone de pression et douloureuse. Ensuite, la peau devient noire, cartonneuse, insensible au toucher. Plus tard, la disparition de la peau nécrosée fait place à un ulcère laissant les tissus sous-jacents à découvert (muscles, tendons, os). Si l'alitement persiste, l'escarre ne guérit pas spontanément, elle peut au contraire s'étendre et surtout se surinfecter.L'escarre peut survenir en très peu de temps et peut également apparaître sous un plâtre.
La prévention contre les escarres
Pour tous les patients à risque, les objectifs prioritaires de prévention sont la diminution de la pression sur les zones à risque et le maintien d'une hygiène cutanée optimale. Un changement de posture des patients alités est préconisé toutes les 2-3 heures et différents matériels ont prouvé leur efficacité pour réduire la pression exercée sur les zones d'appui. On peut également recourir à des produits cutanés locaux ou à une supplémentation protidique et vitaminique. Mais la vigilance et la réactivité de tous les acteurs des réseaux de soins sont essentielles.
Diminuer la pression des zones d'appui
La pression est le facteur le plus important dans le développement d'escarres. Les appuis prolongés doivent être évités par plusieurs méthodes : mise au fauteuil, verticalisation et reprise de la marche dès que possible. Des changements de position doivent être planifiés en sollicitant si possible la mobilité active du patient. Des accessoires adaptés permettent d'assurer la mise en décharge des zones de pression (matelas, surmatelas, oreillers, mousses). De tels supports sont aussi préconisés au bloc opératoire lors d'interventions.
Inspection régulière et hygiène de la peau
L'observation et la palpation régulières des zones d'appui permettent de détecter tout signe précoce d'altération cutanée : rougeur, induration, chaleur. Cette surveillance doit être systématique, à chaque changement de position et lors de soins d'hygiène. La toilette doit être quotidienne et précautionneuse sur les zones à risque. Massages et frictions sont interdits car ils diminuent le débit microcirculatoire et ont un effet traumatisant pour la peau : seuls les effleurements sont autorisés d'autant plus qu'ils permettent une palpation douce des zones à risque. Le risque de macération et d'irritation cutanée doit être prévenu par des soins d'hygiène renouvelés chez les patients incontinents ou qui transpirent.Si l'équipe soignante a un rôle clé à jouer, la participation du patient et de son entourage à la prévention des escarres, doit être favorisée à chaque fois qu'elle est possible.