Enfant décédé, vie abrégée des parents

Une mortalité accrue est observée chez les mères ayant perdu un enfant. Cette augmentation, à la fois de cause naturelle et non naturelle, est particulièrement importante au cours des trois années suivant la mort de l'enfant. Le risque de décès non naturel est multiplié par 4.

Au cours de cette enquête danoise, 12.072 enfants âgés de moins de 18 ans entre 1980 et 1996 ont été recensés. Leurs parents ont été suivis jusqu'à leur propre décès. Comparé à une population composée de parents n'ayant pas perdu d'enfant, les auteurs constatent un taux de mortalité plus élevé chez les mères endeuillées. Cette augmentation est surtout évidente pour les décès par accident, suicide ou autres causes non naturelles (multipliée par 2,45) et se produit majoritairement au cours des trois premières années suivant le décès de leur petit (multipliée par 4). A plus long terme, les causes sont surtout naturelles : cancers, pathologies vasculaires, digestives, etc. Il semblerait que cette hausse de mortalité maternelle soit plus importante dans le cas de la mort non naturelle et/ou inattendue d'un enfant. Par ailleurs, ces mères seraient plus affectées lorsque l'enfant est âgé de plus d'un an.

En ce qui concerne les pères, la mort d'un enfant ne modifie globalement pas leur mortalité. Pourtant, on observe une élévation du taux de décès par cause non naturelle (multiplié par 1,57) durant les trois années qui suivent la mort de l'enfant.

Un choc psychologique indéniable

Un tel stress psychologique crée des changements physiopathologiques susceptibles d'augmenter les risques de maladies infectieuses ou cardiovasculaires et de modifier le pronostic d'un cancer. Il peut également conduire à l'adoption de comportements se répercutant directement sur l'espérance de vie : dépression, consommation excessive d'alcool, de tabac, de drogues.

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Source : Li J. et coll., The Lancet 361 : 363-367, 2003.