Don d'organe, affirmez votre position !

Publié par Dr Philippe Presles
le 25/06/2003
Maj le
5 minutes
Autre
Faites connaître votre décision par rapport au don d'organes et de tissus. A défaut, votre famille sera confrontée à une situation délicate car les médecins lui demanderont de témoigner de votre volonté. Aujourd'hui, dans le doute, les familles ignorant la volonté du défunt s'opposent très souvent au don.

A l'occasion de la Journée nationale de réflexion sur le don d'organes et la greffe, l'Etablissement français des greffes nous rappelle toute l'importance de faire connaître sa volonté.

Savoir pour choisir et le faire savoir

Que greffe-t-on ?Que dit la loi ?Que puis-je faire ?Et si je n'ai pas fait connaître ma volonté ?Et si le défunt est un enfant ?Le don d'éléments du corps humain en vue de greffe est-il gratuit ? Est-il anonyme ?Quelle est la position des confessions religieuses ?Dans quelles circonstances peut-on prélever des organes ?Et les tissus ?Mais ne peut-on pas également faire don d'éléments de son corps de son vivant ?Existe-t-il une limite d'âge pour être donneur ?Après l'opération de prélèvement, comment le corps est-il rendu à la famille ?Y a-t-il des frais liés au prélèvement pour la famille du défunt ?

Que greffe-t-on ?

Chaque année on pratique environ, en France, dans le domaine des organes :

  • 2.000 greffes de rein, 800 greffes de foie, 300 greffes de cœur, 90 greffes de poumons, 25 greffes de cœur-poumons, quelques greffes de pancréas ou d'intestin.
  • Dans le domaine des tissus :
  • 4.500 greffes de cornée, des greffes d'os, de valves cardiaques, de vaisseaux ou de peau pour les grands brûlés.

n pratique environ, en France, dans le domaine des organes :

Que dit la loi ?

La loi bioéthique de juillet 1994 adopte le principe de consentement présumé. Toute personne est considérée consentante au don d'éléments de son corps après sa mort, en vue de greffe, si elle n'a pas manifesté son opposition de son vivant. Si, en cas de décès, le médecin ne connaît pas la décision du défunt, il devra s'efforcer de recueillir le témoignage de sa volonté auprès de sa famille.La loi vous donne la liberté de décider personnellement.Les trois grands principes de la loi bioéthique sont : le consentement, la gratuité, l'anonymat donneur/receveur.

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Que puis-je faire ?

Si vous êtes POUR le don en vue de greffe :

  • dites-le à votre famille pour qu'elle puisse en témoigner ;
  • portez une carte de donneur. Celle-ci n'est pas obligatoire mais elle est utile car elle témoigne de votre décision.
  • Si vous êtes CONTRE le don en vue de greffe, de recherche ou d'autopsie :
  • dites-le à votre famille pour qu'elle puisse en témoigner ;
  • demandez votre inscription sur le Registre National des Refus géré par l'Etablissement français des greffes. Celui-ci est obligatoirement interrogé avant d'envisager un prélèvement. Votre refus est révocable par vous-même à tout moment. L'inscription est possible dès l'âge de 13 ans.
Si vous êtes POUR le don en vue de greffe :

Et si je n'ai pas fait connaître ma volonté ?

Votre famille sera confrontée à une situation difficile car les médecins lui demanderont de témoigner de votre volonté. C'est parce qu'elle ignore la volonté du défunt que, dans le doute, la famille s'oppose souvent au don d'organes et de tissus.

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Et si le défunt est un enfant ?

Quand une personne mineure décède, ses parents (ou son représentant légal) doivent consentir par écrit au don d'éléments de son corps en vue de greffe.

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Le don d'éléments du corps humain en vue de greffe est-il gratuit ? Est-il anonyme ?

Le don d'éléments du corps humain en vue de greffe est-il gratuit ? Est-il anonyme ?Oui, c'est un acte de générosité et de solidarité entièrement gratuit. La loi interdit toute rémunération du don de ces éléments.L'anonymat donneur/receveur est obligatoire. La famille du donneur peut cependant être informée du résultat des greffes.

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Quelle est la position des confessions religieuses ?

Au nom de la solidarité et du combat pour la vie, la plupart des confessions religieuses ont pris position en faveur du don d'éléments du corps humain en vue de greffe.

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Dans quelles circonstances peut-on prélever des organes ?

Uniquement en cas de mort encéphalique (aussi appelée mort cérébrale). C'est le décès provoqué par l'arrêt définitif du fonctionnement du cerveau qui est entièrement et irrémédiablement détruit. La mort encéphalique est très rare. Dans ce cas, l'activité cardiaque et la respiration sont maintenues artificiellement, maintien qui ne peut durer que quelques heures.

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Et les tissus ?

Certains tissus, tels que la cornée peuvent être prélevés après tout décès survenu à l'hôpital.

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Mais ne peut-on pas également faire don d'éléments de son corps de son vivant ?

Mais ne peut-on pas également faire don d'éléments de son corps de son vivant ?Oui, de son vivant, une personne peut, dans les conditions prévues par la loi, faire don d'éléments de son corps en vue de greffe (un rein, plus rarement une partie du foie ou du poumon, de la moelle osseuse ou des cellules).

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Existe-t-il une limite d'âge pour être donneur ?

Il n'y a pas de limite d'âge ; c'est la qualité des organes qui est prise en compte. Si un cœur est rarement prélevé après 60 ans, les reins ou le foie peuvent l'être sur des personnes beaucoup plus âgées. Il n'y a pas de limite d'âge au prélèvement des cornées, elle est sans rapport avec la qualité de la vision.

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Après l'opération de prélèvement, comment le corps est-il rendu à la famille ?

Le prélèvement est un acte chirurgical effectué au bloc opératoire avec toutes les précautions habituelles. Le corps du défunt est traité avec respect et attention avant d'être restitué à la famille pour qu'elle puisse prendre financièrement en charge les obsèques et les organiser selon ses souhaits ou ceux du défunt.

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Y a-t-il des frais liés au prélèvement pour la famille du défunt ?

Non, aucun frais lié à l'opération chirurgicale de prélèvement n'est à la charge de la famille, même si le prélèvement doit être effectué dans un autre hôpital

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Sources

Etablissement français des greffes, www.efg.sante.fr, juin 2003.

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