Diabète de type 2 : cette hormone protège les femmes

Les femmes, au même titre que les hommes, ne sont pas épargnées par le diabète de type 2, ce fléau qui concerne environ 4 millions de personnes en France. Une étude récemment publiée dans la revue scientifique Nature Communications a montré comment une certaine hormone protège les femmes contre le diabète de type 2.
© Adobe Stock

Caractérisé par un excès de sucre dans le sang (hyperglycémie), le diabète est une maladie en progression partout dans le monde. Une étude parue dans la revue The Lancet publiée en juin 2023 a révélé que, d’ici 2050, le nombre de personnes diabétiques dans le monde devrait doubler. Ceci est en partie dû à l’évolution de nos modes de vie, notamment sur le plan alimentaire et de l’activité physique.

Diabète de type 1 et 2 : quelles différences ?

On distingue deux types de diabète : le diabète de type 1 et le diabète de type 2.

C’est le diabète de type 2 qui est la forme de diabète la plus fréquente puisqu’elle concerne 90 % des personnes atteintes par la maladie.

Le diabète de type 1est dû à une absence de sécrétion d’insuline par le pancréas. Il survient généralement chez l’enfant, l’adolescent et le jeune adulte.

Le diabète de type 2 est quant à lui dû à une mauvaise utilisation de l’insuline par les cellules de l’organisme. Son développement se fait très progressivement, généralement après l’âge de 20 ans, de façon insidieuse, sur de nombreuses années, ce qui explique que l’on qualifie le diabète de type 2 de « maladie silencieuse ». En effet, le nombre de personnes touchées est largement sous-estimé, 20 à 30% des adultes diabétiques ne sont pas diagnostiqués d’après l’Inserm. <--pagebreak-->

Diabète de type 2 : le mode de vie, principal facteur de risque

Comme pour de nombreuses maladies, l’apparition d’un diabète de type 2 peut être favorisée par plusieurs facteurs.

Le mode de vie est le principal facteur facilitant la survenue d’un diabète de type 2. Ainsi, une alimentation trop riche en gras et trop sucrée, associée à la sédentarité (absence d’exercice physique), mène à l’obésité qui constitue en elle-même un facteur majeur de risque de diabète.

Le microbiote intestinal (ensemble des micro-organismes vivant dans un environnement spécifique) serait également impliqué dans l’apparition d’un diabète de type 2.

« Non seulement ce microbiote reflète le mode de vie (nutrition, médicaments, sédentarité) de son hôte, mais il peut lui-même constituer un facteur de risque et, dans certains cas, une cause directe de diabète de type 2. On sait désormais identifier la « signature » d’un microbiote de patient diabétique. Des solutions thérapeutiques visant à traiter le microbiote plutôt que l’hôte pourraient émerger de ces connaissances » détaille l’Inserm.

Diabète de type 2 : les femmes sont protégées par une hormone spécifique

Plusieurs mesures peuvent être mises en place afin de limiter le risque de développer un diabète de type 2 comme l’amélioration de son mode de vie.

Les femmes sont chanceuses car une étude publiée dans la revue Nature Communications a révélé comment l’hormone féminine œstrogène protège les femmes du diabète de type 2.

« Les chercheurs savent depuis longtemps que les œstrogènes semblent protéger contre le diabète de type 2, une maladie caractérisée par un taux élevé de sucre dans le sang, ou glucose, causé par une perte d'action de l'insuline dans les organes du corps qui contrôlent la glycémie. Bien que les effets métaboliques des œstrogènes sur les muscles et les tissus adipeux aient été bien documentés, son effet sur les cellules endothéliales, qui bordent les vaisseaux sanguins, était inconnu » précise le communiqué publié suite à l’étude. 

Une étude réalisée sur des souris mâles et femelles

Afin de comprendre les mécanismes de protection de l’hormone œstrogène, les chercheurs ont réalisés des tests sur des souris de sexe masculin et féminin.

Pour ce faire, le récepteur des œstrogènes a été supprimé des cellules endothéliales. Et de même que les humains porteurs d'une mutation des récepteurs des œstrogènes, les souris mâles atteintes de cette altération ont développé une forme de diabète de type 2.

Les souris femelles qui ont subi une ablation des ovaires (organe producteur de l’hormone œstrogène) et qui ont suivi un régime riche en graisses facilitant l’apparition du diabète de type 2, ont perdu les effets protecteurs des œstrogènes dans l’apparition du diabète.

« Ces expériences ont montré que chez les deux sexes, le récepteur des œstrogènes joue un rôle essentiel dans les cellules endothéliales pour abaisser la glycémie » précise le communiqué.

D’autres expériences complémentaires ont été réalisées, elles ont permis de confirmer les premiers résultats obtenus. Les chercheurs en ont conclu que « ces résultats indiquent que chez les hommes et les femmes, l'action des œstrogènes sur les cellules endothéliales est essentielle pour amener l'insuline dans les muscles squelettiques, où elle abaisse le glucose. D'autres travaux sont nécessaires pour déterminer d'où provient le transport de l'insuline favorisant les œstrogènes dans les muscles chez les hommes. »

Notre Newsletter

Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de E-sante.

Votre adresse mail est collectée par E-sante.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.