Deuil d’un nouveau-né, comment le surmonter ?

Perdre son petit enfant est un événement terrible. Tellement terrible qu’il semble impossible de s’en remettre. Et il est vrai qu’après cela, rien ne sera plus jamais comme avant. Pourtant, la vie doit continuer et il faut savoir que notre esprit, tout comme notre corps possède des capacités de réparation émotionnelles. Alors comment activer ces capacités pour que le tunnel inévitable ne soit pas sans fin ?
© Fotolia
Sommaire

Faire son deuil, est-ce que c’est vraiment possible ?

Tout dépend ce que l’on entend par « Faire son deuil ». Bien des personnes vous diront qu’il est impossible de faire son deuil, car on ne peut pas oublier un enfant décédé. Et d’ailleurs quand bien même ce serait possible, on ne veut surtout pas l’oublier. Et ils ont raison. Une déchirure s’est produite dans l’existence et l’on vit ensuite avec. À jamais.

Faire son deuil, si tant est que cela soit possible, ce n’est donc pas oublier, c’est apprendre à vivre avec. Et pouvoir vivre sa vie malgré la mort de cet enfant. Ainsi Alice explique qu’un beau jour, elle s’est sentie heureuse de voir la pluie tomber. « C’est un sentiment que j’avais oublié depuis la mort de mon fils de 3 jours. Me sentir heureuse. » Et j’ai su que j’avais passé un cap. Même si je ne l’oublierai jamais.

Accepter ce que l’on ressent lors du deuil de son enfant

La mort d’un enfant est un traumatisme pour son entourage et bien sûr en particulier pour ses parents. Ils passent par des sentiments violents d’abattement, de colère, de culpabilité, de désespoir, de jalousie envers d’autres parents, de rancœur envers l’entourage…

Il ne faut pas chercher à repousser ces émotions, mais les accueillir, les accepter. Quand on les repousse, en tentant par exemple de faire croire que tout va bien malgré tout, ces émotions forment des abcès qui auront besoin d’être crevés un jour ou l’autre. Alors, autant laisser sortir les émotions, car leur rôle est de drainer la peine. Et le plus tôt est le mieux.

Accepter qu’il faille du temps à surmonter le deuil de son enfant

Une plaie très profonde ne peut cicatriser en un jour. Le traumatisme d’un deuil est une plaie psychique. Notre psychisme cicatrise, et pour cela, il a besoin de temps. Il restera forcément une cicatrice. Autrefois, un deuil durait un an, pendant lequel on portait des vêtements noirs de deuil. C’était un signe très soutenant pour beaucoup de personnes endeuillées, car il rappelait à l’entourage ce que ces personnes vivaient, même sans avoir besoin d’en parler. Même si la tenue de deuil ne se fait plus, ce temps de deuil, lui est toujours nécessaire. Attention, même s’il faut du temps, la cicatrisation n’a rien de linéaire.

Après le deuil d’un enfant, on ne peut pas dire que tout va de mieux en mieux petit à petit. Un moment de grâce où la vie est là et où le sourire revient peut surgir, mais une vague de tristesse violente peut revenir. La souffrance est comme les vagues et non comme une force mécanique qui s’épuiserait progressivement et régulièrement.

Ne pas alimenter les émotions négatives pendant que l’on traverse la période du deuil

Dans les périodes suivant un traumatisme, les pensées, les émotions douloureuses vous assaillent. Elles sont normales et elles doivent être respectées, et non alimentées. Cela signifie, autant que c’est possible (et c’est impossible au début), qu’il faut s’entraîner à détourner les pensées des ruminations néfastes. Ne pas alimenter la culpabilité, la colère, la jalousie, la tristesse, mais chercher à ouvrir son cœur. Quand on a perdu un enfant, si l’on est triste, c’est que l’on porte un poids terrible, celui de l’amour que l’on ne peut plus donner à cet enfant. Et le poids de cet amour est écrasant. Ce serait dommage de le transformer en négatif, il vaut mieux l’accueillir. Réaliser que si l’on souffre c’est que l’on est un être aimant. Et choisir de rester un être aimant.

Se faire aider à faire son deuil, c’est important

Claudine a perdu un enfant il y a 7 ans. C’est seulement maintenant qu’elle se rend à des réunions de parents ayant vécu la même situation. « C’est seulement là que j’ai senti que j’étais comprise. Je me suis sentie accueillie. Enfin, je ne me sentais plus anormale. Tout ce que j’ai ressenti, nous le partagions. C’est dommage que je ne les aie pas connus plus tôt, cela m’aurait beaucoup aidé à ne pas faire une dépression si profonde… »

Il existe aussi des forums sur Internet pouvant être source d’une aide et d’un partage importants.

Si Claudine s’est rendue à cette réunion, c’est qu’elle a consulté un psy, Christophe Fauré, après avoir lu son livre « Vivre le deuil au jour le jour »… Un soutien psychologique peut se révéler précieux, non parce qu’un deuil déclenche une maladie mentale, mais parce qu’il entraîne une souffrance terrible. Et le travail des psys est de soulager la souffrance.

Notre Newsletter

Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de E-sante.

Votre adresse mail est collectée par E-sante.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.