Des stimulateurs cardiaques sans fil sauvent le cœur d’un Français : une première mondiale

Un nouveau type de stimulateur cardiaque a été implanté sur un patient, à Rennes. Une première mondiale pour ce dispositif sans fil, qui fonctionne grâce au principe des ultrasons.  
© Istock

Un patient vient d'être sauvé par un tout nouveau type de dispositif cardiaque. C'est la belle histoire que rapporte Ouest France, le 1er septembre 2018. L'opération, une première mondiale, a été réalisée au centre hospitalier universitaire (CHU) de Rennes.

Un patient fragile

Il y a 15 ans, Alain Lebrun est victime d'un infarctus. Pour enrayer toute rechute, l'homme bénéficie d'un stimulateur cardiaque ou pacemaker. C'est un boîtier métallique que l'on pose en principe sous la peau, dans la région de la clavicule (en général à droite). Bourré d'électronique et alimenté par une pile interne, il permet de maintenir un rythme cardiaque optimal.

Il y a trois mois, l'octogénaire est victime d'une infection. Celle-ci endommage son cœur à nouveau et menace sa vie. L'urgence est alors de lui implanter un nouveau stimulateur cardiaque.
L'état de santé d'Alain Lebrun ne permet pourtant pas une nouvelle opération de ce type. Les pacemakers utilisés jusqu'alors sont implantés en passant par les veines ou en ouvrant le thorax. Deux voies d'accès impossibles dans le cas du retraité, aux veines abimées et à l'état de santé fragile.

Un dispositif "sans fil"

Pour sauver son patient, le professeur Christophe Leclercq, chef du service de cardiologie et maladies vasculaires au CHU de Rennes, décide d'expérimenter un nouveau type de stimulateur cardiaque sans fil. "Il s’agit de microstimulateurs cardiaques que l’on harponne littéralement dans chaque ventricule du cœur. Un dans le droit, et un autre dans le gauche. On les introduit directement en passant par une incision dans l’artère fémorale" explique le professeur  Christophe Leclercq à Ouest France.

Une batterie, reliée à un émetteur à ultrasons est quant à elle placée entre les côtes du patient. "Les ultrasons sont transformés en énergie électrique par les deux microstimulateurs qui se trouvent dans les ventricules et permettent au cœur de battre normalement" continue le professeur Leclercq. Ce nouveau procédé a été développé par EBR Systems, une entreprise américaine. "Aujourd’hui, je vis bien et j’arrive à faire mes activités de retraité. Il y a juste la cicatrice qui me chatouille un peu encore" se réjouit Alain Lebrun, une semaine environ après son opération. 

Gare au téléphone portable et au soleil

Après la pose d'un pacemaker, quelques précautions sont à observer par le patient concernant :

  • le téléphone portable; une distance de 15 à 20 cm doit être respectée entre l'appareil et le cœur, le portable doit être porté à l'oreille du côté opposé au pacemaker.
  • les plaques de cuisson à induction; elles produisent un fort champ magnétique, il convient alors de s'en maintenir à une distance d’au moins 50 cm.
  • le soleil; le boîtier en titane du pacemaker emmagasine la chaleur sous la peau et augmente le risque de brûlure.

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Source : Le Finistérien vit avec des stimulateurs cardiaques sans fil : "Mes amis m’appellent Robocop", Ouest France, 1er septembre 2018