Dépression : suractivation cérébrale

Pourquoi les déprimés sont-ils davantage fatigués ? Des chercheurs viennent de conclure que les patients atteints de dépression s'engagent dans des activités cérébrales plus intenses que les autres pour atteindre un niveau de performances équivalent face à des épreuves complexes de la vie quotidienne.

Des scientifiques ont eu l'idée de comparer le fonctionnement des cerveaux de personnes saines et de personnes déprimées au cours d'exercices de mémorisation. Ils observent ainsi que les sujets déprimés activent davantage leur cerveau et fournissent un effort plus soutenu que les personnes non déprimées, lors de tâches de mémorisation à court terme. Selon l'expression employée par les auteurs, « ils s'engagent dans un marathon en démarrant au rythme d'un 100 mètres ». Une telle mobilisation excessive des ressources cérébrales expliquerait l'épuisement précoce à l'effort lié à la dépression.

En effet, si la dépression est un trouble de l'humeur se caractérisant par une tristesse, un manque d'envie, des troubles du sommeil et parfois des idées suicidaires, les patients se plaignent aussi souvent de problèmes de mémoire et de concentration. De plus, ils rapportent fréquemment une fatigue importante, tant au niveau physique que mental.

Jusqu'à aujourd'hui, grâce aux techniques d'imagerie médicale, certaines études avaient démontré que les troubles liés à la dépression étaient associés à un dysfonctionnement de certaines zones cérébrales. Concernant les troubles intellectuels, ils avaient été corrélés à une activité cérébrale réduite dans quelques régions dorsales du cortex préfrontal. Mais ces essais avaient été menés chez des patients au repos. Inversement, dans la nouvelle étude présentée ci-dessus, l'activité cérébrale des sujets a été testée alors qu'ils étaient soumis à des exercices de mémorisation. Dans ces conditions, les auteurs observent une mobilisation excessive des ressources cérébrales lors de l'exécution de tâches intellectuelles : « tout se passe comme si la dépression était un défaut de l'épargne cérébrale ». En conséquence, les dépressifs souffrent d'un épuisement précoce et d'une plus grande fatigabilité.

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Source : Inserm et CNRS, août 2005.