Dépression : pas seulement dans la tête

Le diagnostic de la dépression repose sur des critères bien précis, tous psychologiques. Or la dépression peut aussi entraîner des douleurs physiques qu'il est intéressant de considérer comme des facteurs de gravité…
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La dépression atteint le corps et l'esprit...

Selon une grande enquête menée par l'Organisation mondiale pour la santé (OMS), les douleurs physiques sont très répandues chez les personnes atteintes de dépression sévère et doivent être considérées. Jusqu'à présent, le diagnostic de dépression reposait principalement sur les critères diagnostiques classiques du DSM IV (classification américaine internationale des troubles psychiatriques), qui comprennent notamment : tristesse, fatigue, désintéressement, troubles du sommeil, dévalorisation, ralentissement, etc.Pour une première fois, en plus du DSM IV, les plaintes douloureuses ont été explorées à l'aide de trois questions : 1) Avez-vous souffert de douleurs du dos ou du cou, ou avez-vous recu des traitements pour de telles douleurs, au cours des douze derniers mois ?2) Avez-vous souffert de maux de tête fréquents et intenses, ou avez-vous recu des traitements pour de telles douleurs, au cours des douze derniers mois ?3) Avez-vous souffert de toute autre douleur durable, ou avez-vous recu des traitements pour de telles douleurs, au cours des douze derniers mois ?

Les douleurs corporelles témoignent de la sévérité de la dépression

On s'apercoit avec cette étude que les douleurs sont très fréquentes. Elles touchent près de la moitié des sujets déprimés. Plus exactement, 49,7% des personnes atteintes de dépression rapportent au moins une des trois plaintes douloureuses décrites ci-dessus. Rapportée à la population générale, cette proportion signifie que le risque de douleur est deux fois plus élevé chez les dépressifs que chez les non dépressifs. Par ailleurs, l'intensité des douleurs augmente avec celle de la dépression : de fortes douleurs sont rapportées par 52% des personnes atteintes de dépression sévère, contre 36% en cas de dépression légère.

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Source : Demyttenaere K. et coll., J. Affect. Disord., 92 : 185-93, 2006.