Couches pour bébés : l’Anses alerte sur leurs composants chimiques

L’Agence nationale de sécurité sanitaire met en garde sur la présence de composés chimiques en concentration élevée dans les couches pour bébé et appelle les fabricants à supprimer les substances parfumantes.
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Chaque bébé en utilise 4 000 au cours des trois premières années de sa vie. Mais que contiennent vraiment toutes ces couches culottes ? L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) publie le 23 janvier 2019 les conclusions de son évaluation de risques liés aux substances chimiques présentes dans les couches pour bébé. Résultat : "des dépassements de seuils sanitaires pour plusieurs substances chimiques" ont été mis en évidence.

Risques d’allergies cutanées et toxicité

Pour ces travaux, l’Anses a dirigé des essais sur plusieurs références de couches jetables vendues en France entre 2016 et 2018. Ces analyses ont permis de constater "la présence de différentes substances chimiques dangereuses dans les couches jetables qui peuvent notamment migrer dans l’urine et entrer en contact prolongé avec la peau des bébés".

Mais ces substances ne sont pas là par hasard, précise l’Anses : "certaines de ces substances sont ajoutées intentionnellement, telles que des substances parfumantes qui peuvent entraîner des allergies cutanées. D’autres substances identifiées peuvent provenir de matières premières contaminées ou de procédés de fabrication".

Mais en quelles concentrations ces substances sont-elles présentes et représentent-elles un risque pour la santé des nourrissons ? "Cette expertise a mis en évidence des dépassements de seuils sanitaires pour plusieurs substances, dans des conditions d’usage réalistes" alerte l’Anses. Ces substances dont le seuil sanitaire est dépassé sont les substances parfumantes (butylphényl méthyle propional ou lilial®, hydroxyisohexyl 3-cyclohexène carboxaldéhyde ou lyral®), certains hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), classés comme cancérogènes possibles, et des polychlorobiphényles (PCB), considérés comme toxiques pour la santé humaine.

"Eliminer ou réduire au maximum les substances chimiques"

C’est pourquoi, "au regard des risques que peuvent présenter ces substances et de la population particulièrement sensible concernée", à savoir les bébés et jeunes enfants, l’Anses demande aux fabricants "d’éliminer ou de réduire au maximum les substances chimiques présentes dans les couches pour bébé à usage unique".

Les fabricants ont de leur côté réagit à cette publication. L’entreprise Pampers, notamment, a assuré dans un communiqué diffusé le 23 janvier 2019 que ses couches "sont sûres et l’ont toujours été", ajoutant avoir "déjà mis en place les recommandations formulées par le rapport". De même, la Présidente fondatrice de la marque éco-responsable française Joone, Carole Juge-Llewellyn, a souligné son "engagement pour une politique de transparence très exigeante", a rappelé que "60 Millions de Consommateurs [avait] d’ores et déjà salué [leur] travail en hissant [leurs] couches à la 1ère place de son classement d'août 2018" notamment parce que ces couches sont "garanties sans produits toxiques ni perturbateurs endocriniens".

En attendant que toutes les marques s’engagent et que des prochaines analyses confirment une diminution de la concentration en substances chimiques, une solution alternative consiste à utiliser des couches lavables.

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Source : L’Anses recommande d’améliorer la sécurité sanitaire des couches pour bébé, Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), 23 janvier 2019 
Communiqué de Pampers, 23 janvier 2019
Réaction de Joone suite à la publication de l’Anses concernant la sécurité sanitaire des couches pour bébé, 23 janvier 2019