Des chercheurs de plusieurs universités britanniques et brésiliennes ont mis au point une nouvelle méthode de dépistage du cancer de l’endomètre. Elle permettra la détection précoce de la pathologie chez les femmes à risque.
Le cancer de l'endomètre est la 4e forme de cancer chez les Françaises selon l’Institut National du cancer. Mais, les femmes pourraient bientôt compter sur une nouvelle méthode de détection précoce de la maladie qui leur ferait gagner un temps précieux.
Cancer de l’endomètre : un test de dépistage au résultat presque instantané
Des chercheurs des universités britanniques de Central Lancashire (UCLan) et de Manchester ainsi que celle de Rio Grande do Norte (Brésil), ont présenté dans la revue Cancers, un nouvel outil “peu couteux” pour diagnostiquer les patientes atteintes d’un cancer de l’endomètre ou d’une hyperplasie atypique de l'endomètre. Les scientifiques assurent que leur trouvaille pourrait fournir des résultats presque instantanés aux femmes qui risquent de développer ou présentent des signes de cancer de l'endomètre.
Une “empreinte biologique” de la maladie dans le sang
Les chercheurs ont analysé des échantillons de plasma de 652 femmes grâce à la spectroscopie sanguine, une technique qui utilise la lumière pour déterminer la composition moléculaire d’un échantillon. Ils ont ainsi pu déterminer une “empreinte biologique” (composée de protéine, lipides et biomolécules spécifiques). Elle indique si les patientes sont atteintes ou non d’un cancer de l’endomètre.
L’équipe précise que ce test de spectroscopie réalisé sur un échantillon sanguin est capable de détecter la maladie avec une précision de 83%. L’exactitude du résultat est encore plus élevée face aux cancers de l'endomètre de type I, les plus fréquents. Concernant l’hyperplasie atypique, une affection précancéreuse qui affecte le tissu endométrial et peut conduire à un cancer, la précision grimpe à 90%.
twitter.com/UCLan/status/1262775185104687106
Un outil qui pourrait faciliter les dépistages
Les médecins n’ont actuellement pas d’outil de dépistage pour le cancer de l’endomètre. Lorsqu’ils soupçonnent cette maladie chez une patiente, leur seul outil pour confirmer ou infirmer leur hypothèse est une analyse des tissus de l’endomètre. Ils sont prélevés par biopsie ou curetage.
Ainsi pour l’équipe anglo-brésilienne, cette nouvelle méthode qui doit encore franchir plusieurs validations avant de faire son entrée dans le quotidien des soignants, permettrait d’identifier plus facilement et rapidement ces maladies mortelles.
Le docteur Maria Paraskevaidi, auteure principale de l'étude et associée de recherche à l'Université de Central Lancashire (UCLan) et à l'Imperial College London, a expliqué "malgré l'augmentation de l'incidence du cancer de l'endomètre dans le monde, peu de progrès ont été réalisés pour améliorer le diagnostic et pronostic de cette maladie. Notre recherche marque un pas en avant important pour les patientes, les médecins et la communauté de la recherche, et a le potentiel de devenir un test simple, peu coûteux et instantané pour le cancer de l'endomètre à l'avenir."
Emma Crosbie, professeur en oncologie gynécologique à l'Université de Manchester, a ajouté "cette recherche est un développement passionnant dans le diagnostic du cancer de l'endomètre. Nous nous réjouissons de la perspective que ce test soit utilisé pour améliorer le diagnostic précoce et accélérer le traitement des femmes”.
Cancer de l’endomètre : les signes à connaître
Cancer de l’endomètre : les signes à connaître
Le cancer de l’endomètre est le second cancer gynécologique le plus fréquent après le cancer du sein. Selon l’institut national du cancer, on estimait qu’il y avait 7275 nouveaux cas en 2012. L'âge moyen des patientes au moment du diagnostic est de 68 ans.
Les symptômes de la maladie sont :
Des saignements chez les femmes ménopausées ou en dehors des menstruations chez les patientes réglées.
Des menstruations plus longues que la normale chez les femmes réglées.
Des pertes vaginales blanches ou rosées, appelées leucorrhées.
Des douleurs pelviennes dans la partie basse de l'abdomen.
Des douleurs au moment d'uriner.
Des douleurs lors des rapports sexuels.
De la fièvre.
Ces signes peuvent aussi évoquer d’autres troubles gynécologiques. Il est important de consulter et informer votre médecin s'ils surviennent.
Cancer de l'endomètre : les facteurs de risque
Le cancer de l'endomètre est associé à plusieurs facteurs de risque :
L'obésité.
Le diabète.
Un traitement par tamoxifène
Une prédisposition génétique comme le syndrome de Lynch : cela représente seulement 2 à 5% des cas.
Image : coupe histologique d'un adénocarcinome endométrioïde, forme la plus fréquente de cancer de l'endomètre
Image : coupe histologique d'un adénocarcinome endométrioïde, forme la plus fréquente de cancer de l'endomètre
Sources
Cancers de l'endomètre : le diagnostic, Fondation ARC pour la Recherche sur le Cancer, 7 novembre 2018
Le cancer de l'endomètre, Institut national du cancer
Researchers discover new method of detecting endometrial cancer, MedicalXpress, 19 mai 2020
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