Cancer : 7 erreurs à ne plus faire avec vos aliments

Publié par Audrey Vaugrente
le 23/07/2018
Maj le
6 minutes
grilled beef steak with rosemary and salt on cutting board
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Limiter notre risque de cancer en changeant notre alimentation peut sembler difficile. Mais certaines erreurs peuvent facilement être évitées. Voici les principaux écueils à éviter dans la cuisine.

Activité physique, nutrition, tabagisme… Chaque année, on estime que 160 000 cancers pourraient être évités si les Françaises et les Français adoptaient une meilleure hygiène de vie.

Parmi les facteurs de risque les mieux identifiés, notre alimentation figure en bonne position. Mais il est parfois difficile de faire le tri entre les dangers avérés et ceux qui s'avèrent plus incertains.

Afin de mieux s'y retrouver, E-Santé vous résume les erreurs à ne plus commettre lorsque vous cuisinez ou préparez votre liste de courses.

Manger trop de viande rouge

Tartare, carpaccio, côte de bœuf… Les recettes mettant la viande rouge à l'honneur ne manquent pas en France. Mais ce terme est loin de se limiter au bœuf : ce terme abrite aussi les préparations à base de veau, porc, agneau, mouton, cheval ou chèvre. Qu'elles soient cuites ou crues.

Bien que cela déplaise aux amateurs de filet-mignon, mieux vaut limiter les séances de dégustation. Car la viande rouge est considérée comme un "cancérigène probable pour l'être humain" par l'agence de référence sur le sujet : le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) – rattaché à l'Organisation Mondiale de la Santé.

La forte teneur de ces produits en fer héminique est soupçonnée d'être à l'origine de ce lien : ce nutriment, en excès, favoriserait la production de radicaux libres et de molécules inflammatoires. Deux facteurs de risque de cancer bien connus.

La dose à ne pas dépasser : Selon le CIRC, il ne faudrait pas consommer plus de 500 grammes de viande rouge par semaine et alterner avec les viandes blanches, œufs, poissons. Au-delà de ce seuil, nous serions plus exposés au risque de cancer colorectal; cette consommation a aussi été associée aux cancers de la prostate ou du pancréas.

S'offrir trop de charcuterie

Hautement transformée, la charcuterie est elle aussi à éviter le plus possible. Saucisson, jambon et autres spécialités régionales devraient être réservées aux grandes occasions. Plusieurs facteurs sont en cause.

Lorsqu'elle est à base de viande rouge, on peut pointer le fer héminique. Mais les sels nitrités sont également mis en cause, tout comme les amines hétérocycliques liés à la cuisson à haute température de certaines préparations.

En moyenne, un Français ou une Française consomme l'équivalent de 38 grammes de charcuterie  chaque jour. Une quantité qu'il faudrait sérieusement revoir à la baisse, au vu des conclusions du CIRC.

La dose à ne pas dépasser : Selon l'agence spécialisée de l'OMS, la charcuterie est un "cancérigène certain pour l'être humain". Il est donc recommandé de limiter sa consommation au strict minimum afin de réduire le risque de cancer colorectal. Un lien existe également avec le cancer de l'estomac.

Avoir la main lourde sur le sel

Cela vaut pour la charcuterie, mais ce conseil s'étend à de nombreuses préparations. L'excès de sel pourrait bien favoriser le développer du cancer de l'estomac, si l'on en croit l'avis du Fonds International pour la Recherche sur le cancer (WCRF/AICR).

Selon ce groupe d'experts, l'abus de produits salés favorise les altérations de la muqueuse gastrique. Ce paramètre, associé à d'autres facteurs de risque, pourrait mener à l'apparition de cancers.

Une observation inquiétante quand on sait que la population française mange beaucoup trop de sel… Celui-ci est présent dans notre cuisine, bien sûr, mais également dans les produits préparés industriellement. Attention, donc, au moment de faire vos achats.

La dose à ne pas dépasser : L'OMS a fixé la dose maximale quotidienne de sel à 5 grammes par jour. En France, les autorités sanitaires prônent une réduction progressive. Pour l'heure, elles recommandent 8 grammes pour les hommes, 6.5 pour les femmes.

Faire trop cuire ses aliments

La cuisson est également une composante importante à prendre en compte, si l'on souhaite réduire les facteurs de risque alimentaires. Que ce soit à la poêle ou en friteuse, de trop fortes températures peuvent provoquer la formation de substances dites "mutagènes", c'est-à-dire susceptibles d'altérer l'ADN.

Parmi les principaux coupables, on peut citer les amines hétérocycliques (AHC) – qui se forment lorsque la viande est saisie à vif par exemple – ou encore les acrylamides issus de la friture.

Ce risque peut aussi exister avec les aliments achetés en supermarché. Biscuits industriels, chips ou frites contiendront, par exemple, de hauts niveaux d'acrylamide du fait de leur mode de préparation.

Les bons gestes : Afin de limiter les risques cancérigènes, il est conseillé de ne rien cuire au-dessus de 250 °C. Si vous optez pour de la friture, interrompez la cuisson quand l'aliment est doré. Les viandes et autres aliments qui dégorgent à la cuisson peuvent être marinés avant cuisson ou précuits afin d'éliminer le jus.

Faire trop cuire au barbecue

Mais au rayon cuisson, c'est sans doute le barbecue qu'il faut le plus limiter. Meilleur ami des vacanciers, il cumule les facteurs de risque. La combustion des graisses provoque la formation d'hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), d'acrylamide ou encore d'amines hétérocycliques.

En revanche, aucune localisation de cancer ne se distingue particulièrement.

Les bons gestes : La cuisson au barbecue peut être relativement sûre à condition de respecter quelques règles simples, et de se limiter à une ou deux repas de ce type par semaine. Les aliments doivent être placés à 10 cm des braises, afin de limiter la température de cuisson.

Recouvrir le foyer d'un tapis de cendres limiterait la formation de composés mutagènes lorsque les graisses chutent. Nettoyer la grille de cuisson à chaque usage est également impératif, afin d'éliminer les résidus.

Consommer des aliments préparés industriellement

Céder à un plat préparé de temps à autre, pourquoi pas. Mais mieux vaut éviter de systématiser le recours au plateau-télé. Une large étude française a montré que la consommation d'aliments ultra-transformés est un pari plutôt risqué...

Chaque hausse de 10 % de la part de ces produits dans son régime est associée à une élévation équivalente du risque de cancer. Les mécanismes possibles évoqués par les scientifiques sont multiples : qualité de l'alimentation, présence d'additifs, matériaux d'emballage…

Au vu de l'impact de ces aliments sur le surpoids et l'obésité, mieux vaut donc limiter au maximum l'achat de produits excessivement transformés – comme les soupes, brioches et autres spécialités prêtes à consommer.

La dose à ne pas dépasser : La bonne dose est la plus petite possible. Même s'il est difficile, lorsqu'on est actif, de respecter ce conseil, il est fortement conseillé de limiter son recours aux plats préparés.

Eviter les produits laitiers

Les polémiques se suivent et ne se ressemblent pas au sujet des produits laitiers. Résultat : certains ont commencé à les délaisser, par principe de précaution. En réalité, il faudrait consommer un minimum d'aliments dérivés du lait animal.

Selon l'Institut national du Cancer (INCa), "la consommation quotidienne de produits laitiers est un facteur favorable à la prévention du cancer colorectal". Cette habitude aurait aussi un effet bénéfique sur la multiplication des cellules cancéreuses au niveau des parois intestinales.

La dose à respecter : Il est conseillé de consommer trois produits laitiers par jour, en variant les sources. Lait, fromages, yaourt, fromage blanc peuvent être répartis tout au long de la journée. Et ils s'intègrent parfaitement à un régime équilibré.

Sources

Nutrition et cancers : quelles recommandations ?, Agence nationale de sécurité sanitaire, 25 mai 2011

Red Meat and Processed Meat, IARC Monographs on the Evaluation of Carcinogenic Risks to Humans, 26 octobre 2015

Nutrition and lifestyle : opportunities for cancer prevention, IARC Publications, consulté le 23 juillet 2018

Diet and cancer, Cancer Research UK

Alimentation – réduire les risques de cancer, Institut national du Cancer, consulté le 23 juillet 2018

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