Arrêt cardiaque : les Français connaissent les gestes mais ont peur de les faire

Face à un arrêt cardiaque, la grande majorité des Francais appellent les secours, mais hésitent à pratiquer les gestes qui sauvent, même quand ils les connaissent. Même si la plupart savent ce qu'est un défibrillateur, rares sont ceux capables de l'utiliser.

Arrêt cardiaque : les gestes qui sauvent

La Fédération française de cardiologie (FFC) et la Croix-Rouge française publient les résultats d'une enquête de TNS Healthcare sur les connaissances des Français sur l'arrêt cardiaque et les gestes qui sauvent. Les perceptions sur le sujet restent aléatoires : quand 70% des sondés sous-estiment le nombre de décès par arrêt cardiaque (inférieur à 50.000), une personne sur quatre exagère en revanche leur occurrence (de 20.000 à 30.000 morts par an).

D'une manière générale, les réflexes de premier secours sont connus. Dans neuf cas sur dix, alerter les secours (le 18 pour les pompiers, le 15 pour le Samu, ou le numéro européen 112) est le premier automatisme, avant d'intervenir sur la victime (six cas sur dix) et de pratiquer les gestes de secours (moins d'un cas sur deux). Quand 95% de l'échantillon est capable de citer au moins l'un des deux réflexes (appeler ou masser), seules 23% des personnes interrogées citent les deux actions complémentaires à effectuer : celles d'appeler les secours et d'effectuer un massage cardiaque. Les hommes et les jeunes de 15 à 24 ans privilégient les gestes qui sauvent, alors que les femmes ont davantage tendance à alerter les secours. Les actifs qui ont bénéficié de formation, notamment au sein de l'entreprise, sont plus informés que les professions indépendantes comme les agriculteurs les artisans et les commerçants ou encore, les inactifs isolés.

Cependant, l'enquête souligne un point faible largement partagé : seuls 1% des sondés mentionnent, en spontané, le défibrillateur comme moyen de répondre à un arrêt cardiaque. Si deux tiers des personnes interviewées déclarent identifier cet instrument, seule une sur deux semble connaître les modalités d'utilisation et la finalité du défibrillateur. Au vu du grand écart entre la connaissance d'un outil et la capacité à s'en servir, l'enquête met en valeur les difficultés à adopter de nouveaux réflexes. Elle préconise donc d'accompagner les programmes de diffusion des défibrillateurs par des dispositifs de sensibilisation. Les Français paraissent cependant relativement mobilisés sur le sujet puisqu'un tiers a déjà suivi une formation aux premiers secours et que les deux tiers des personnes interrogées souhaitent en bénéficier, et sont même prêts à payer pour ces formations dans un cas sur deux.

La publication de ce sondage accompagne la campagne menée du 12 au 27 septembre 2009, par la FFC et la Croix-Rouge. Objectif : informer le grand public et former gratuitement sur les gestes qui sauvent et notamment sur l'utilisation du défibrillateur. Dans plus d'une centaine de villes en France, les bénévoles de la Croix-Rouge ont organisé des animations et des initiations. La Journée mondiale des premiers secours le 12 septembre et la semaine du Cœur du 19 au 27 septembre ont été l'occasion d'inciter le grand public, les entreprises, les collectivités et les acteurs de la prévention à adopter de nouveaux réflexes face à l'arrêt cardiaque.

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