Acrochordons : 5 choses à savoir sur les "boules de chair"

Elles pendent à la peau, attachées par un simple pédoncule de chair. Mais que sont ces petites "boules de chair" d’un point de vue dermatologique ? "Il s’agit d’acrochordons, aussi appelés molluscum pendulum, et correspondent à des petites excroissances de chair bénignes", nous explique le docteur Catherine Oliveres-Ghouti, dermatologue à Paris.
Ils se situent dans les zones de pli
Les acrochordons se développent le plus souvent au niveau des zones de pli ou de frottements. "Ils se logent donc le plus souvent dans le cou, à l’endroit où il existe un frottement du col des habits sur la peau, mais aussi au niveau des aisselles, du pli de l’aine ou de la paupière" décrit la dermatologue.
Chez les femmes, on les trouve également "sous les seins, au niveau du soutien-gorge" ajoute la spécialiste.
Dans certains cas, les molluscum pendulum prennent des dimensions importantes : "ils peuvent apparaître en chapelets, par douzaine ou par quinzaine, tous en ligne" observe la docteure Oliveres-Ghouti.
Ne pas confondre : molluscum pendulum et molluscum contagiosum. Ces derniers sont des boutons induits par une infection virale de la peau et se transmettent par simple contact.
Ils sont souvent liés aux fortes chaleurs
"Les années de fortes chaleurs estivales, il n’est pas rare de voir dans les cabinets de dermatologie une affluence de personnes qui consultent au début de l’automne pour des poussées d’acrochordons dans les zones de pli" révèle le docteur Oliveres-Ghouti. Et pour cause : la transpiration constitue un facteur déclenchant des molluscum pendulum.
A l’heure actuelle, aucun autre facteur favorisant n’a été identifié et il ne semble pas exister de profil à risque : "Les acrochordons peuvent survenir à tout âge, qu’on ait 15 ou 80 ans, aussi bien chez les hommes que chez les femmes" souligne la dermatologue.
Ils peuvent être douloureux…
Les acrochordons n’occasionnent généralement pas de gêne. Ils peuvent néanmoins s’accrocher dans les vêtements ou dans les bijoux et être alors à l’origine de douleurs et/ou de saignements sans gravité.
…Mais ils sont bénins et non contagieux
En effet, ces petites excroissances de chair sont tout à fait bénignes, quelle que soit la couleur qu’elles arborent (de rose pâle à brun foncé). "Il ne s’agit ni de grains de beauté, ni de tumeur et ne sont pas contagieux" rassure la dermatologue.
Seul désagrément répertorié pour les acrochordons : une gêne d’un point de vue esthétique, notamment s’ils se situent sur le visage ou dans le cou.
Plusieurs traitements existent
Pour contrer cette gêne esthétique, plusieurs traitements sont possibles. "Nos arrières grand-mères accrochaient un fil de soie à la base de l’acrochordon et le nouaient en serrant fort, de manière à ce qu’il sèche et finisse par tomber", raconte le docteur Oliveres-Ghouti. Aujourd’hui, les médecins disposent de méthodes plus efficaces, plus rapides et moins aléatoires.
La première est celle de la cryothérapie à l’azote liquide. "Elle consiste à brûler les acrochordons par le froid" décrit la dermatologue. "Attention aux peaux mates sur lesquelles ce type de traitement peut laisser une petite tâche brune" précise-t-elle.
Une autre technique consiste simplement à "couper les molluscum pendulum avec des ciseaux chirurgicaux ou avec un scalpel, puis à cautériser la plaie", selon la spécialiste.
Enfin, il est également possible de traiter les acrochordons par électrocoagulation. Ce procédé consiste à détruire les excroissances au moyen d’un courant électrique.
Sources
Merci à Dr Catherine Oliveres-Ghouti, dermatologue à Paris.
Molluscum pendulum, Dr Denise Aaron, MSD Manuals