10 choses étonnantes à savoir sur les jumeaux

2 % des humains sont jumeaux

Parmi les 7.5 milliards d'humains qui peuplent la planète, 2 % sont des jumeaux. Un nombre étonnant, même s'il est vrai que les grossesses gémellaires sont de plus en plus fréquentes depuis plusieurs années.

Rien qu'en France, la progression est spectaculaire. Trois enfants sur cent naissent "en double exemplaire" au début du 21e siècle. Cela représente une hausse de 80 % sur 40 ans. Deux principales raisons expliquent ce phénomène : les grossesses sont entamées de plus en plus tard. Or, la probabilité d'être enceinte de jumeaux est la plus élevée autour de 30 ans.

L'autre piste, c'est le recours croissant à l'aide médicale à la procréation (AMP), qui favorise les grossesses gémellaires. Mais cette évolution n'est pas sans risque, d'après les estimations de l'Institut national d'études démographiques (Ined).

Les jumeaux sont, en effet, plus à risque de souffrir de complications lors de leur développement fœtal et de leur accouchement. Ce danger est tel le recul de la mortalité périnatale et infantile en France a été influencé. La baisse des décès a ralenti en raison du grand nombre de grossesses gémellaires. 

Il existe de vrais et faux jumeaux

Mais sur ces 2 % de jumeaux, tous ne sont pas parfaitement identiques. En réalité, seuls 0.2 % d'entre eux sont de "vrais" jumeaux, c'est-à-dire monozygotes. Cela signifie qu'un seul ovule a été fécondé et que l'œuf s'est scindé en deux parties – créant chacune un embryon complet.

Sur le plan génétique, ces frères et sœurs sont strictement identiques. D'ailleurs, ils sont toujours de même sexe, et grandissent dans le même placenta. Ce qui n'est pas le cas des "faux" jumeaux – dizygotes.

Ces derniers sont le fruit de la fécondation de deux ovules par deux spermatozoïdes différents. Ils ne se développent donc pas dans la même poche placentaire. Ils peuvent être de sexe différent et ne se ressemblent pas forcément exactement.

Deux jumeaux n'ont pas le même père

Dans de rares cas, les jumeaux  dizygotes peuvent même avoir deux pères. Un phénomène exceptionnel, certes, mais qui se fait généralement remarquer. La dernière affaire en date : un Vietnamien qui a demandé un test de paternité car il doutait de la fidélité de sa compagne.

L'homme a eu la désagréable surprise de se voir confirmé dans ses doutes… pour moitié. Sur les deux jumeaux à qui son épouse a donné naissance, l'un était le sien. Mais l'autre était issu d'un autre père.

Ce phénomène porte un nom : la superfécondation hétéro-parentale. Elle se produit quand la femme ovule deux fois au cours d'un même cycle et qu'elle a plusieurs partenaires sexuels. Elle est donc techniquement enceinte de jumeaux, mais ceux-ci seront demi-frères ou demi-sœurs. 

Que les jaloux se rassurent, toutefois : une étude réalisée en 1992 s'est penchée sur 39 000 tests de parentalité. Seuls trois d'entre eux répondaient aux critères de la superfécondation hétéro-parentale.

Ils n'ont pas les mêmes empreintes digitales

Revenons aux vrais jumeaux, ceux qui se ressemblent comme deux gouttes d'eau… mais pas jusqu'au bout des doigts ! Ils partagent le même ADN, certes. Mais leurs empreintes digitales seront différentes.

Comme l'explique la Police scientifique sur son site, la formation de ces traits qui ornent nos doigts est influencée par de nombreux facteurs. A tel point que la probabilité que deux personnes aient les mêmes empreintes digitales est d'une chance sur 24 milliards.

"Les forces de frottement des doigts en cours de formation sur divers éléments, tels le liquide amniotique et les structures utérines, modifient le développement des empreintes, souligne la Police scientifique. Or ces contraintes externes sont différentes d’un fœtus à l’autre."

Ainsi, le fait qu'un fœtus suce son pouce, qu'il grandisse plus ou moins vite influencent la formation des empreintes digitales. Tout comme le stress environnemental que subit la mère. Bref, les chances qu'un jumeau soit emprisonné à la place de son alter ego sont faibles.

Deux jumeaux peuvent vieillir à deux vitesses

Et même après leur naissance, les jumeaux monozygotes peuvent finir par ne plus se ressembler. Une équipe de chirurgiens plastiques a pu le constater, à l'occasion d'un festival de jumeaux. Ils ont photographié chaque paire en prenant soin de leur demander s'ils fumaient ou non.

Et les conclusions sont impressionnantes. Le simple fait de fumer accélère considérablement le vieillissement de la peau. La peau se ride plus vite, des poches sous les yeux se forment et le visage s'affaisse.

Des jumeaux ont été envoyés dans l'espace

Cette observation a été confirmée au retour de Scott Kelly sur Terre. L'astronaute américain a quitté le plancher des vaches en direction de la Station Spatiale Internationale (SSI). Un homme chanceux puisque son frère jumeau, Mark, est resté sur Terre dans le cadre de la "Twins Study" de la NASA.

340 jours plus tard, les frères se sont retrouvés, et les différences physiques sont clairement apparues. Scott Kelly est revenu sur Terre avec une tête plus ronde que son frère… et un corps légèrement plus jeune. En orbite, il a vieilli 10 millièmes de secondes moins vite.

Le voyageur de l'espace a aussi perdu en muscle par rapport à son jumeau, et il est revenu plus grand. Mais l'effet de l'espace devrait s'estomper pour ce qui est de la taille, une fois que la gravité aura fait son effet.

Ils inventent leur propre langage

Les deux frères astronautes auront tout le loisir de se raconter des aventures qu'ils ne partageront pas avec la NASA. En effet, 40 % des jumeaux inventent leur propre langage. C'est ce qu'on appelle la cryptophasie.

Loin d'être une langue mystérieuse, elle serait plutôt le résultat d'une mauvaise prononciation de la langue maternelle. Les spécialistes estiment que ces erreurs se répètent, du fait de la relation particulière des jumeaux, donnant lieu à ce charabia incompréhensible pour les non-initiés.

Cette hypothèse est d'autant plus plausible que les jumeaux souffrent davantage que les autres de retard de langage. Il n'a rien de pathologique, cependant.

Un village en Inde a le record du monde de jumeaux

A l'échelle de la planète, les naissances de jumeaux restent assez rares. Mais il est une ville où l'on voit régulièrement double : celle de Kodinji, dans le sud de l'Inde. Elle explose tout simplement le taux de grossesse gémellaire.

Sur les 20 000 âmes qui peuplent la bourgade, 500 sont des jumeaux. Un record peu courant qui mystifie des équipes de scientifiques. Il faut dire que le taux de gémellité y est supérieur à 4.5 % - quand la moyenne nationale s'établit à 1.25 %.

Cette proportion devrait encore croître, puisque les femmes qui ont une sœur ou un frère jumeau ont elles-mêmes plus de chances de donner naissance à deux enfants le même jour.

On peut grandir avec un jumeau embryonnaire

Mais il est aussi possible d'avoir un jumeau sans le savoir pendant 18, 26 voire 45 ans. Et de grandir avec lui. Ces cas étonnants de "jumeau parasite" font régulièrement l'objet d'articles dans la presse. Il ne touche toutefois qu'une naissance sur 500 000.

L'histoire commence généralement par une suspicion de tumeur qui s'avère, finalement, être les restes d'un jumeau disparu trop tôt. Présent le plus souvent sous la forme d'un amas de cheveux et de dents, il peut aussi être un embryon complet. Ce fut le cas en 2010, en Chine, où une fillette a été opérée. Deux fœtus de 10 semaines, situés entre sa rate et son rein gauche, ont été retirés.

Ce phénomène rare, mais impressionnant, porte le nom de fœtus in fetu. Il s'agit d'une anomalie du développement fœtal, qui se traduit par l'intégration d'un jumeau dans l'autre. Les raisons de cela restent inconnues. 

Il existe un syndrome du jumeau perdu

Autre cas surprenant : l'avortement spontané d'un jumeau, tandis que l'autre se développe sans problème. C'est le syndrome du jumeau perdu. Cette complication est relativement fréquente et n'a, généralement, pas de conséquences sur la santé du jumeau survivant.

Grâce au recours croissant aux échographies, les gynécologues ont pu constater que ces avortements spontanés sont bien plus fréquents qu'on ne le pensait. En réalité, le nombre de jumeaux conçus serait bien plus élevé que le nombre de naissances.

Les psychologues, eux, peuvent prendre en charge ce dernier en raison de troubles persistants – comme un sentiment de culpabilité, une hypersensibilité ou une tendance à la dépression.