Troubles bipolaires : conseils à l'entourage

Face à l'intensité de la souffrance morale d'une phase dépressive, l'entourage est démuni, impuissant et culpabilise par cette impossibilité d'aider l'autre, même s'il doit pourtant veiller à ne pas « craquer ». Pendant les phases maniaques, en revanche, l'autre n'arrive plus à suivre, il ne comprend plus, il est considéré comme un « boulet à traîner », un empêcheur de bien vivre. L'entourage va également devoir assumer les conséquences financières et judiciaires des comportements du malade. Pour éviter d'en arriver là, voici quelques conseils utile pour « apprendre à vivre avec ».
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Accepter la maladie

Si un spécialiste a posé le diagnostic de troubles bipolaires, il peut être difficile pour le patient de l'annoncer à ses proches, surtout lorsque ceux-ci ont habituellement une attitude de méfiance vis-à-vis de la psychiatrie et qu'ils assimilent maladie psychiatrique et folie. Tout comme les malades, il faut que l'entourage accepte le diagnostic de maladie psychiatrique chronique et faire table rase des éventuels préjugés en ce domaine.

Distinguer les signes de la maladie et les traits de caractère

Au début, les variations d'humeur désorientent totalement les proches qui, souvent, n'y voient pas les symptômes d'une maladie récurrente mais seulement des accès dépressifs, dus à des événements de la vie quotidienne, entrecoupés de phases d'énergie excessive qui donnent lieu à un débordement d'activités (phases hypomaniaques ou maniaques).

Si l'entourage doit apprendre à repérer les différentes crises manifestes, il doit également apprendre à "décoder" certains symptômes sans les confondre avec un trait de caractère, à respecter la personnalité, les opinions, les variations d'humeur quotidiennes normales et indépendantes de la maladie qui nous affectent tous. Il doit comprendre et admettre qu'il peut y avoir des mauvais jours sans que l'on puisse parler pour autant de dépression et de bons jours sans que l'on puisse parler de rechute maniaque. Il ne doit pas se montrer trop vigilant et inquiet ou au contraire indifférent.

Le pire serait d'être en permanence "sur le dos" du patient pour le surprotéger, le tyranniser pour qu'il prenne bien ses médicaments et considérer que son moindre comportement est maladif. Déresponsabiliser le patient peut l'empêcher d'évoluer et rendre ses troubles chroniques. Il est préférable de faire des choses avec lui que pour lui. L'attention doit être continuelle, discrète, mais non pesante et le malade doit se sentir libre mais entouré.

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Source : Institut Lilly